L’Île qui n’existait pas - UN

2 minutes de lecture

Voici une petite aventure que ma camarade de rêverie pourrait vivre.

Le sable était blond sur la totalité de la plage qui entourait la petite île perdue au milieu de nulle part. Elle était, assez loin en mer, dissimulée par d’épaisses brumes comme dans les films d’horreur pour nous laisser entendre qu’une terreur sans nom se cachait.

Pour l’heure, je voyais, moi, le soleil nous réchauffer. Le paradis devait sans doute ressembler au spectacle grandiose s’offrant à mes yeux ébahis. Sans explication, des « touffes » de cocotiers ou de dattiers poussaient en groupes, espacés par le sable doux au toucher. L’écume de la mer était crémeuse, exempte d’algues qui auraient défiguré le paysage. Disséminés partout, de somptueux (et énormes) coquillages vides étaient échoués. À croire qu’une main friponne avait eu envie que le promeneur égaré suive la voie ainsi dessinée.

Je ne cacherai pas que c’est ce que nous fîmes, en file indienne, comme un seul homme pour tromper un éventuel pisteur. La mer calme nous présentait régulièrement des vagues un peu plus fortes qui effaçaient nos traces. En un sens, elle semblait nous soutenir.

Notre voyage dura un moment, à avancer et à regarder les divers arbres étranges qui n’avaient rien à faire sur une île exotique. Ils étaient en parfaite santé ! Les embruns ne les dérangeaient pas. Voir un chêne et un tilleul plantés parmi des cocotiers était surprenant. Le botaniste du groupe n’avait aucune explication…

Finalement nous arrivâmes à un gigantesque phare blanc. Gigantesque, en proportion de la surface de l’île ! Il était balayé par les vagues qui le recouvraient régulièrement. Et pourtant ce n’était pas la tempête. Pourquoi ici des tonnes d’eau salées étaient remuées alors que là où nous nous étions réveillé, ce n’était que de « mignonnes » vaguelettes ? Bizarre, tout de même.

Nous étions fatigués. Et la jetée semblait solide. Toute en pierres taillées, on admirait le génie de l’architecte humain. Seul un Homme pouvait avoir eu la ténacité de créer une telle construction. Et l’audace de s’opposer à l’élément maritime toujours en mouvement.

D’un regard, je consultai mes compagnons. Entre deux vagues monstrueuses, comme des coups de boutoir, nous pourrions nous précipiter et ouvrir la porte. Enfin, l’un d’entre nous. Il faudrait être rapide et ne pas craindre de heu clamecer bêtement. Devinez pour qui est cette tâche ?

J’ai tout laissé sur la plage et au pas de course, j’ai franchi la longueur de la jetée, sans me casser la figure sur les pavés mouillés et moussus ! Je crois que mon instructeur Pikmatass sera ravi de mon exploit. En effet, j’ai battu mon propre record.

Je m’attendais à une porte lourde et rouillée à ouvrir d’un coup d’épaule. Que nenni ! Je n’ai eu qu’à tourner la poignée et le huis bien huilé s’est ouverte sans effort de ma part. J’ai eu juste le temps de la claquer avant d’entendre la collision violente de la vague. Le phare n’a pas tremblé.

- Un par un avec son paquetage vous arrivez, ai-je décidé dans mon communicateur portable, sorte de téléphone stellaire...

Il nous fallut bien une demi-heure pour tous arriver. Quant au matériel, il nous suivit d’un claquement de doigts ! Je vous l’ai déjà dit, c’est toujours utile de pratiquer la magie divine de base !

Paris le 15 juillet 2021

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