Décisions
Le regard appuyé et déterminé de Vallia incita Belenok à se lever pour la conduire, lui et les autres Eraiens, voir l’Axem. Aussitôt sortis, la lumière traversant les cylindres de verre éclaira le paysage et leur destination : un majestueux bâtiment en verre reflétant chaque rayon du Solar, dont l’incandescence dépassait celle sur Era.
Belenok pressa le pas vers une grande porte à double battants qui resta close à leur approche. Le jouxtant sur la droite, un écran rayonnant de bleu fut finalement sa destination. L’Esgardien positionna sa tête et après un bref bip strident, les battants s’ouvrirent pour tous les laisser entrer.
« Quelqu’un a compris ce qu’il vient de se passer ? demanda Liegor complémentent perdu.
— C’est sans doute un système de contrôle Esgardien. Ne cherche pas à comprendre. » répondit Guidomex fatigué de devoir répondre aux question incessantes de l’Omiardien.
Leur périple les mena ensuite devant une nouvelle porte close, que Belenok actionna grâce à son visage. Derrière elle, une pièce au premier regard vide fut leur destination. D’un coup d’oeil rapide, Vallia balaya la pièce et remarqua une sorte de cage aux murs transparents. Le reste de l’endroit ne se composait que de mur sombre et seul l’éclairage de la boite de verre permettait d’y voir quelque chose.
« L’Axem est dans la cage ? demanda-t-elle.
— A l’intérieur se trouve la pierre dans laquelle il est enfermé. Il ne peut pas en sortir. Sauf si quelqu’un la touche. » répondit Belenok.
Vallia fixa les éclats bleus qui luisaient à l’intérieur de la cage. Pas de doute, c’était une pierre de Via.
« Tu t’es fait posséder? demanda-t-elle.
— Oui et c’est ainsi que j’ai appris tout ce que je vous ai dit.
— Et tu as pris ce risque ? Il n’a pas continué à te posséder ?
— Il est repartit de lui-même dans sa prison de pierre, c’était la condition pour une éventuelle libération. »
— Je ne suis pas serein pour que tu fasses ça. désapprouva Guidomex en posant une main sur l’épaule de l’Eraienne, et ainsi la stopper dans son élan.
— Si tu as une autre idée, je t’écoute. répondit-elle en le fixant.
— Laisse la faire. » approuva Haria en tirant le bras de son compagnon.
Après un sourire de remerciement pour son amie, Vallia continua son chemin et posa doucement sa main sur l’une des vitres de la cage. A son contact, un une partie du mur translucide sembla se séparer du reste, pour former une porte et la laisser entrer. A l’intérieur, la pierre de Via luisait par battement régulier. Soudain, leur cadence se modifia, s’accéléra, pour s’accorder avec le poult de Vallia. Décidée mais inquiète, la jeune Eraienne prit la pierre dans ses mains et ouvrit son esprit.
« Qui es-tu ? fit une voix claire dans sa tête
— Je te retourne la question. répondit froidement Vallia.
— Mon nom est Jialio.
— Et moi, je suis Vallia.
— Vallia ? Enfin ! L’Esgardien s’est décidé à te contacter.
— Tu sais qui je suis ?
— Tu es devenu célèbre chez les Axems. L’Eraienne ayant vaincue Skyva! Tu es celle ayant permis à cet Eraien, Ashron, de se défaire de sa possession. Quelques-uns d’entre nous t’admirent. Mais beaucoup d’autres te détestent.
— M’admirent ? Je ne vois pas vraiment pourquoi. Nous avons empêché votre invasion.
— Comme je l’ai expliqué à ton ami Esgardien, tous les Axems ne partagent pas la vision de Skyva sur votre monde. Nous sommes plutôt divisés sur ce qu’il s’est passé. Certains d’entre nous sont contre la destruction d’Era car nous sommes satisfaits de notre existence actuelle.
— Alors pourquoi avoir laissé Skyva attaquer Era ?
— Le temps que nous nous rendions compte de ses actes, il était déjà trop tard. Mais de toute façon, nous n’étions pas en mesure d’intervenir, nous sommes trop peu nombreux.
— Bizarrement, tu n’arrives pas à me convaincre.
— Mais vous n’avez pas eu besoin de nous pour les repousser.
— Mais à quel prix !
— Je sais. Beaucoup d’Eraiens sont morts. Et Ashron…
— Tu sais où il est ?!
— Oui.
— Dis-moi tout !
— Avant cela, vous devez me promettre de me relâcher et de me laisser retourner dans l’Arvilia. C’est ce qui est convenu avec l’Esgardien.
— La seule chose que je te promets, c’est de ne pas te détruire tant que tu peux m’aider à trouver Ashron.
— Je vais devoir me contenter de ça, j’imagine. dit la voix en marquant un temps de réflexion. Très bien ! Ashron est sur une autre planète située bien loin d’Era.
— Une autre planète ?
— Vous n’êtes pas les seuls à exister dans L’Ervilia. Beaucoup de planètes pouvant abriter la vie ont vu le jour. Et Era n’est pas la seule à intéresser les Axems. C’est pourquoi certains d’entre nous ont envahis une autre planète.
— Era ne vous suffit donc pas.
— Comme déjà dis, nous sommes plusieurs à désapprouver. Donc nous avons entreprit de contrer cette invasion cette fois-ci. Mais nous sommes trop peu nombreux face aux autres et nous risquons de perdre.
— Mais pourquoi Ashron est sur cette planète ?
— La confrontation ne tourne pas à notre avantage et nous avions besoin d’aide. Donc nous avons fait en sorte qu’Ashron nous accompagne pour nous venir en aide.
— Quoi ?! Ce n’est pas Skyva qui l’a enlevé ?!
— Skyva est vaincue et n’existe plus, que ce soit dans l’Ervilia ou dans l’Arvilia. Nous avons profité de sa défaite pour utiliser sa pierre de Via et faire venir Ashron dans l’Arvilia. Nous voulions qu’il nous aide dans notre combat. Je suis désolé, nous n’avions pas le choix.
— Je ne sais pas ce qui me retient de te détruire sur le champ !
— Attends, n’oublie pas notre accord ! Je peux t’aider à le rejoindre. Après l’avoir fait venir dans l’Arvilia, nous lui avons expliqué la situation et il a accepté et de nous aider en partant vers cette autre planète. Si tu désires le revoir, je peux t’y envoyer grâce à la technologie d’Esgard.
— Pourquoi devrais-je te faire confiance ?
— Si tu veux le revoir, je suis ta seule chance. »
Résignée, Vallia se laissa quelques secondes de réflexion. Mais elle savait déjà qu’aucun choix ne lui était donnée et laissa Belenok prendre sa suite pour que l’Axem lui explique comment se rendre sur cet autre monde. Avec le savoir de ce dernier sur les sciences des cycles, et ses propres connaissances hudiennes des plans et des pierres, la construction d’un portail reliant le cycle de la Via d’Era et celui de cet autre planète put être conçu.
Entre temps, Vallia avait tout résumé à ses compagnons. Chacun y allait de sa réaction propre: Guidomex et Sirux étaient suspicieux, Haria et Hellie enjouées à l’idée de peut-être revoir Ashron, et Liegor n’avait rien comprit. Et pour Vallia, aucune réaction ne se dégagea d’elle car sa décision était prise.
« Tu sais que partir avec toi est ce que je souhaite mais je ne peux pas. expliqua Liegor, déçu de ne pas pouvoir la suivre dans ce périple.
— Sans toi, les clans risquent de se déliter à nouveau, je le sais. répondit Vallia, compréhensive.
— Je ne pense pas venir non plus. fit Sirux à Vallia.
— Ah bon ? Et pourquoi ? répondit Guidomex, étonné.
— Je ne suis plus tout jeune et ces derniers temps, mes douleurs me rendent moins rapide. Je serais un fardeau.
— Il est vrai que tu te fais vieux. » approuva Haria, soulagé qu’il ne s’engage pas dans cette expédition périlleuse.
— Je comprends. Il est temps pour toi de profiter d’un repos mérité. » répondit Vallia.
Les dires de l’Eraienne n’étaient pas feins, la fatigue de Sirux le rendait maintenant peu apte aux combats. Et le voir reconstruise sa vie était un souhait sincère, donc partir sur un monde inconnu dans une quête improbable n’était pas la meilleure manière d’y arriver.
« Et bien moi, je pars avec toi ! s’exclama Hellie en frappant ses deux mains.
— Vraiment ? demanda Vallia, étonnée.
— Bien sûr ! Un nouveau monde ! C’est tellement excitant! approuva-t-elle.
— Tout comme moi ! ajouta Guidomex après avoir cherché l’approbation de sa compagne du regard.
— Tu n’es pas obligé de faire ça. Tu dois rester auprès de ta famille. désapprouva Vallia, touchée par l’attention de son ami.
— Et que vais-je bien dire à Arius ? Que je t’ai laissé partir secourir un ami sans rien faire ? Crois-tu que c’est une valeur que je souhaite lui inculquer ?
— Ashron a vraiment de la chance de t’avoir. remercia Vallia reconnaissante.
— Il a bien intérêt à s’en rendre compte ! » conclut Haria en serrant la main d’Arius et en regardant les yeux de Leon plein d’espoirs.
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