- Jumeaux -

13 minutes de lecture

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Hello ! Je tiens à dire que la nouvelle d'aujourd'hui est très violente dans les actes et paroles portés à l'encontre d'enfants. Si ça ne vous met pas à l'aise, ne la lisez pas ! Ça ne vous empêchera pas de comprendre le reste des nouvelles (puisque le sujet abordé dans la nouvelle d'aujourd'hui a déjà été mentionné dans le T1).

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Jeudi 5 décembre 1991, Mona, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.



Edward corna la page du livre. Lorsqu’il se rendit compte de son geste, il jura entre ses dents puis déplia la page. Depuis qu’il était rentré de l’école une heure plus tôt, Ed ne tenait pas en place. Il avait passé ses nerfs sur sa lecture sans même s’en rendre compte.

— Ed ?

La voix hésitante de son frère lui fit tourner la tête. Ethan était installé sur le sol entre leurs deux lits, des briques de construction entre les mains. Il ne savait pas ce qu’Edward avait fait à l’école aujourd’hui, mais il s’en doutait. En rentrant, il avait essayé de l’interroger… en vain. Quand il le voulait, Ed pouvait être une vraie bourrique.

— Tu veux vraiment pas me dire ?

Edward referma son livre, le jeta à l’autre bout de son lit. C’était difficile de résister à la pression de son frère. À son expression soucieuse, ses yeux inquiets. En même temps, il finirait par le savoir… Surtout si l’école agissait dès ce soir.

— Je… j’ai dit à…

Ed pinça les lèvres, tira sa couette contre lui. Même s’il avait bafouillé et gémi, il avait réussi à en parler aux adultes de son école. Alors pourquoi pas à son propre frère jumeau ? Peut-être parce qu’ils vivaient exactement la même chose, mais qu’ils n’avaient jamais nommé cette chose ?

— Ed ?

Ethan lâcha ses briques pour s’asseoir sur le lit de son frère. Il portait un pull un peu large au col. Edward remarqua sans mal le bleu qui remontait depuis son omoplate. Son ventre se souleva. Il écarta Ethan sans douceur, se jeta au bas du lit et rendit un maigre filet de bile.

Un silence perplexe tomba dans la chambre. Les coudes d’Edward tremblaient, menaçant de le faire basculer dans son propre vomi d’une seconde à l’autre. Ethan intervint à temps et l’aida à se redresser. Une bouffée de culpabilité étreignit Ed et le fit bégayer quelques paroles décousues. C’était lui l’aîné, lui le grand frère, lui le protecteur. Il s’en était toujours targué.

— On va nettoyer.

Edward cligna des paupières, dévisagea son frère. Ethan lui adressa un mince sourire, lâcha son épaule puis se leva. Ses pieds nus frôlèrent la moquette dans un chuchotement étouffé. Il boitillait de la jambe droite. Une chute dans les escaliers, quand il avait pris une claque à la place de son frère deux jours plus tôt.

Un nouveau haut-le-cœur agrippa l’estomac d’Edward. Il chercha un récipient avec hâte et ne trouva rien de mieux qu’une casquette abandonnée sur la table de chevet. Une fois ses nausées calmées, il réalisa avec une grimace que c’était le chapeau de son frère.

Ethan était de retour. Sur le seuil de la chambre, il afficha une grimace involontaire en constatant ce qu’il était advenu de sa casquette. Il ravala sa plainte et s’approcha, une bassine d’eau et une éponge entre les mains. Assis à côté de son frère, Ethan entreprit de frotter la moquette.

— Laisse-moi faire, c’est moi…

— T’aurais fait pareil pour moi.

Edward ouvrit la bouche, mais laissa tomber sa réplique. Oui, c’était vrai. Et, aujourd’hui, il avait même fait plus. Plus qu’Ethan n’avait jamais eu le courage de faire.

— T’es malade ? La gastro ?

— Nan. Je crois pas.

Ethan lui jeta un regard perplexe – d’où provenaient ces vomissements, dans ce cas ? – mais n’émit aucun commentaire. Edward avait été pâle et anxieux toute la journée, les nausées en étaient peut-être les conséquences. Mais qu’en étaient les raisons ?

— T’as eu une mauvaise note ?

Il avait chuchoté dans l’oreille de son jumeau comme si leur mère était dans les parages. Elle ne rentrerait pourtant pas avant plusieurs heures. L’habitude de la peur, de la crainte, du secret.

— Nan. C’est pas ça.

L’incompréhension était de plus en plus prégnante sur le visage de son jumeau. Tant pis, ce n’était qu’une question d’heures avant qu’il finisse par prendre conscience de la situation. Ed se frotta la bouche et grimaça face à sa lèvre encore enflée du dernier coup de sa mère.

— T’en as sur ton t-shirt, lui apprit Ethan en pointant du doigt les vomissures qui tachaient son haut.

Edward le remercia d’un pâle sourire, sortit un vêtement propre de la commode qu’il partageait avec Ethan et fila à la salle de bains. Il s’était promis de ne plus se changer en présence de son frère. Il ne voulait pas qu’Ethan voie les bleus, les meurtrissures, les éraflures et les contusions. Son jumeau pouvait en compter assez sur son propre corps pour qu’il dénombre les blessures d’Edward. Ils se ressemblaient suffisamment comme ça ; ils n’avaient pas besoin d’un miroir de leur être meurtri en plus.


Ethan était retourné à sa construction de briques quand la porte d’entrée s’ouvrit. Comme chaque soir, son cœur se recroquevilla, ses doigts se crispèrent sur ses jouets, son souffle se pinça. C’était épidermique, instinctif, incontrôlable. Par habitude, il chercha son frère des yeux, mais Edward n’était pas revenu dans la chambre. Peut-être s’était-il installé dans le salon pour lire au calme. Il croiserait leur mère en premier. Un soulagement immédiat s’empara d’Ethan, rapidement suivi d’une pique de honte. Le premier coup serait pour Ed. Le suivant pour lui.

Sa cheville droite l’élança lorsqu’il se redressa. Fichus escaliers… Avec une moue crispée, il se dirigea vers le couloir. Il était surpris de ne pas avoir déjà entendu de bruits. Sa mère, ou une claque, siffler.

— Vous êtes où ?

La voix d’Alexia traversa les murs et les étages. Elle fit reculer d’Ethan d’un pas dans sa chambre, les tripes en vrac. Ce n’était qu’une voix… des mots… et…

Il geignit, retourna s’asseoir sur son lit. Ses mains tremblaient, il avait une horrible envie de faire pipi. Le poids dans son ventre, la terreur dans son cœur.

— Edward !

Ethan ferma les yeux, serra les dents, dans l’attente du coup. Il se sentait déjà sursauter au bruit de la chair contre la chair. Paume contre joue. Mère contre fils. Pourtant, rien. Pas un bruit, pas une claque.

— Edward, où es-tu ?

Alexia s’adressait à eux en grec. Elle refusait qu’ils parlent anglais à la maison, mais Ed et Ethan se chuchotaient à l’oreille dans cette langue, car c’était celle de l’école, de leurs amis et non celle de la femme qui leur faisait du mal.

Il y eut finalement quelques sons en provenance du rez-de-chaussée : cliquetis, masse qui s’affaisse, parquet qui grince. Puis le bruit des marches.

— Edward ! Je dois te parler.

Ethan fronça les sourcils. Pourquoi sa mère montait-elle ? Ed n’était pas au salon ?

— L’école m’a appelée tout à l’heure.

Sa voix n’était pas comme d’habitude. La voix d’Alexia avait toujours été un morceau de métal : froid, aiguisé, coupant. Mais une forme de sidération outrée la rendait particulièrement acérée aujourd’hui. Ethan se demanda si ses coups seraient plus acérés, eux aussi.

— Il faut qu’on discute.

Le ton était sans appel. C’était toujours sans appel. Une rébellion, un reproche, et une marque apparaissait. Dans le dos, sur les jambes ou les bras, parfois sur le ventre et plus rarement sur le visage. Le visage était vraiment trop voyant.

Des pas précipités finirent par se faire entendre. Ethan bondit de son lit quand Edward débarqua dans leur chambre en claquant la porte derrière lui.

— Edw…

— Edward ! rugit Alexia en accélérant dans les escaliers.

— Ethan !

L’intéressé sursauta, écarquilla les yeux en remarquant les ciseaux dans la main de son frère. Les draps en lambeaux sur son autre bras.

— Aide-moi, Ethan !

Ed poussait leur coffre à jouets contre la porte. Sans vraiment réfléchir, Ethan le rejoignit pour terminer la manœuvre. Edward accourut ensuite vers la fenêtre, la fit glisser en hauteur. Une bourrasque d’air froid leur éclata au visage.

— Faut que tu me tiennes, Ethan.

Des coups féroces contre la porte les firent sursauter. Une lueur d’effroi passa dans les yeux d’Edward. Il inspira brusquement, grimpa sur la table de chevet. Alors qu’Ethan se rapprochait de lui – surtout pour s’éloigner du battant qui tremblait sous les poings de leur mère – son frère lui jeta un bout de drap.

— Je vais descendre, annonça Ed en s’asseyant sur le rebord de fenêtre. Mais faut que tu me retiennes.

— Descendre ?

— Oui. Mère va… elle va… (Edward renonça à s’expliquer, planta ses yeux ambrés dans ceux de son frère.) Tiens-moi, Ethan.

Celui-ci resserra sa prise sur son extrémité de drap. Ça ne suffirait pas à retenir le poids de son frère, si ? Et puis pourquoi passait-il par la fenêtre, d’abord ? Il faisait un froid de canard dehors…

— Ouvrez cette porte !

Les hurlements de leur mère étaient aussi virulents que ses coups contre la porte. Ethan jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, mortifié.

— Allez, Ethan, j’y vais.

Edward bascula une jambe dans le vide, un bout de drap entre les doigts. Presque trois mètres le séparaient du sol. Il s’obligea à ne pas regarder en bas, le fit quand même. Son deuxième genou dérapa contre le rebord de fenêtre. Les deux garçons crièrent simultanément quand la gravité les fit tous deux basculer. Le choc dans les poignets d’Edward lui arracha un cri, rapidement couvert par les appels houleux de leur mère. Quant à Ethan, il bloqua in extremis ses appuis contre le mur afin de ne pas lâcher le drap. Ses coudes et ses genoux se mirent instantanément à trembler.

— Ethan ! vociféra Alexia derrière le battant. Ouvre immédiatement ! Je dois parler à ton frère.

L’intéressé ferma les paupières, serra les dents. Edward se balançait dans le vide de l’autre côté de la fenêtre et…

Un choc sourd puis un claquement. Des pas lourds, furieux. Un craquement, quand un talon réduisit en morceau une brique de construction. Une main sur son épaule pour le pousser de côté, une autre pour agripper le drap.

— Edward !

Alexia avait rugi de nouveau. Si Ethan n’avait pas été terrorisé de la savoir si près de lui, il aurait peut-être décelé le soupçon d’inquiétude dans la voix de sa mère. La férocité amoindrie de ses yeux sombres.

— Pousse-toi, Ethan ! cracha-t-elle en constatant qu’elle ne pouvait pas tenir le drap correctement.

Les tremblements de douleur du garçon se muèrent en frissons de peur. S’il cédait son bout à Alexia, elle laisserait tomber Edward…

— Non, geignit-il alors qu’elle le fusillait du regard. Tu vas le lâcher.

Sa mère retoussa les lèvres comme une louve furieuse, se servit de sa main libre pour le gifler. Il avait encaissé suffisamment de coups pour réaliser que celui-ci ne le ferait pas céder. Alexia le comprit en même temps. Avec une exclamation de rage impatiente, elle le repoussa, agrippa les doigts qui empêchaient Edward de sombrer.

— Ethan, je ne vais pas lâcher ton frère ! Je veux le remonter, mais tu me bloques.

La mâchoire d’Ethan se mit à claquer. La force de ses bras s’amenuisait seconde après seconde ; il ne tiendrait pas beaucoup plus. Sans compter qu’Alexia s’efforçait de lui voler son bout de drap. Ses ongles laissèrent des éraflures sanguinolentes sur les jointures de son fils.

— Ethan, bon sang !

À l’autre bout du drap, Edward s’était plus ou moins stabilisé en calant ses pieds contre le mur. Un mètre à peine sous la fenêtre, il percevait sans mal l’échange entre Alexia et Ethan.

— Mère, laisse-le tranquille !

Excédée, Alexia asséna une nouvelle claque à Ethan. Sa main gauche céda tandis que le sang affluait à ses tempes. Edward se briserait les jambes s’il le laissait tomber.

— Edward, accroche-toi.

À présent qu’Alexia avait plus de place, elle commença à remonter le drap. Mais quelles idées avaient bien pu lui passer par la tête ? Edward avait toujours été le plus rebelle des deux. Elle avait mis ça sur le compte du rôle d’aîné qu’il se targuait de tenir, mais pour en arriver à ce point…

— Quel imbécile, siffla-t-elle tout bas en forçant sur les muscles de ses bras.

Elle dut soudainement contracter les abdos quand Ethan lâcha et qu’elle se retrouva seule face à la fenêtre. D’un coup d’œil, elle avisa son cadet, qui tenait son poignet droit en grimaçant. Décidément, comment avait-elle pu engendrer deux écervelés pareils ?

— Allez, Edward, je te remonte.

L’intéressé écarquilla des yeux médusés en constatant que sa mère était la seule à le tracter. Ses pieds râpèrent le mur, il tira frénétiquement sur le drap dans l’espoir de déséquilibrer Alexia.

— Arrête, ordonna-t-elle d’une voix venimeuse. Tu vas tomber.

Edward cessa momentanément de bouger. Le visage tordu au-dessus de lui le terrifiait encore plus que le sol sous ses pieds. Avant qu’il ait pu prendre une décision, sa mère fut projetée sur le côté. Le drap glissa, Ed chuta d’un mètre avant d’être de nouveau retenu. Souffle coupé, il ne put qu’entendre les cris enragés de sa mère, les accusations qu’elle assénait à son frère.

Il y eut d’autres exclamations, d’autres coups, puis plus rien ne retint Edward.


Le cœur d’Alexia descendit dans son estomac quand Edward tomba. Il ne réalisa pas assez vite pour se permettre de crier ou de tendre les bras. Ses jambes plièrent puis cédèrent quand il toucha terre. Le craquement des os envoya une sueur glacée dans la nuque d’Alexia. Pourvu qu’il…

— Edward !

Le cri d’Ethan l’arracha à sa stupeur. Il l’avait de nouveau bousculée pour se pencher à la fenêtre. Un geignement animal s’éleva de sa gorge quand il aperçut la silhouette affaissée de son frère. La brise froide jouait avec ses mèches brunes.

Alexia n’avait plus grand-chose d’humaine quand elle l’agrippa par le col de son pull. Avec des mouvements vifs, secs, durs, elle le projeta en arrière. Son haut à moitié remonté exposa un ventre nu qu’Alexia s’empressa de marquer d’un coup de talon.

— Espèce de petit con. (Ethan n’eut pas le temps de s’arrêter sur le premier impact, un deuxième dans les côtes lui coupa toute réplique.) Tu es fier de toi, Ethan ?

Même si Alexia n’était ni grande ni forte ni musclée, elle parvint à le redresser par le col. L’aiguille de colère irradiante dans son abdomen lui donnait la force nécessaire. Implacable, elle força son fils à se pencher par la fenêtre.

— Regarde, Ethan, regarde ce que tu as fait. J’ai lâché le drap par ta faute. Ton frère est tombé à cause de toi.

Ethan était trop sonné pour répliquer quoi que ce soit. Même lorsqu’Alexia céda sa prise sur son haut, il resta accoudé à la fenêtre, pétrifié par la vision en contrebas. Ses lèvres s’entrouvrirent.

— Edward…

Obnubilé par la silhouette immobile de son frère, Ethan ne remarqua pas les gestes de sa mère dans son dos. Elle connaissait bien leur chambre, savait où ils rangeaient leurs affaires. La ceinture s’enroula autour de sa main, là où le drap avait lâché quelques instants plus tôt.

Une partie du choc fut amoindri par le vêtement d’Ethan. Le reste envoya une décharge de souffrance écarlate dans son corps. Il se recroquevilla sur la fenêtre, enfonça la tête entre les épaules. Ce n’étaient pas les premiers coups de ceinture.

— C’est ta faute, lui rappela Alexia derrière lui d’un ton apaisé.

Le deuxième coup fit bouger son t-shirt, exposa une mince bande de peau. Ethan n’eut pas le temps de redescendre son haut, une troisième volée lui tomba dessus. La boucle en métal mordit la chair.

Ses genoux cédèrent. Après s’être tapé le menton contre le rebord de fenêtre, il s’affaissa à côté de la table de chevet et ne bougea plus. Il ne se rappelait plus avoir crié, mais il eut parfaitement conscience du liquide tiède qui se répandit entre ses jambes.

— Oh, bon sang, soupira Alexia lorsque l’odeur d’urine atteignit ses narines.

Elle jeta la ceinture de côté, tourna les talons et descendit les escaliers. Visage fermé, elle se dirigea vers l’extérieur. La brise froide termina d’apaiser la flamme de rage dans sa poitrine. Sa bouche se plissa quand elle tourna à l’angle de la maison.

Edward était toujours immobile.

Alexia plissa les yeux, accéléra le pas. Elle avait entendu le craquement ; ses jambes avaient pris la majeure partie des dégâts. Le reste devait être sauf.

— Edward.

Elle l’appela comme par habitude. Comme il ne répondait pas, une colère instinctive se réveilla en elle. Pourquoi avait-il entrepris quelque chose d’aussi stupide ? Alexia comprenait qu’il ait cherché à fuir, mais pourquoi ne l’avait-il pas fait plus tôt, avant qu’elle rentre du travail ? Elle connaissait aussi la réponse. Pas sans son frère. Or Ethan était trop trouillard pour partir d’ici, Alexia comme Edward le savaient tous les deux.

Alexia pinça les lèvres en arrivant à hauteur d’Edward. Elle s’était attendue à une certaine alchimie entre ses fils, mais la réalité dépassait ses attentes. Une réalité qui la plongeait dans une mer de questionnements. Même si elle avait peu d’écart avec son petit frère Akos, elle n’avait jamais éprouvé le moindre désir de protection à son égard. Quant à l’affection qu’elle avait pu nourrir pour lui… elle s’était éteinte avec le temps et la distance. C’était aujourd’hui un collègue de travail, rien de plus.

— Edward.

Elle s’accroupit à côté de lui, posa deux doigts sur son cou. Elle devait s’en assurer.

Soupir, battements de cœur. Il était en vie.

Alexia observa son visage impassible, sa poitrine qui se soulevait. Sa jambe droite se tordait dans un angle impossible. Peut-être un léger trauma crânien.

— Imbécile.

Bouche amère, elle se redressa et retourna à l’intérieur. La maison était plongée dans le silence. Un silence assourdissant après les cris échangés plus tôt. Ses doigts tapèrent le numéro sur le téléphone mural avec hésitation. Elle les condamnerait tous les trois en faisant ça.

Un rire bref lui échappa. Edward les avait déjà tous condamnés quand il avait parlé à l’école.

Quand l’école l’avait appelée. Pour l’accuser de maltraitance infantile.

Alexia agrippa le combiné, le porta à son oreille. Les ambulances ne tarderaient pas à arriver. Qu’importe, avec les bons contacts et des liasses suffisamment généreuses, elle pourrait étouffer tout ça. Étouffer les années qui avaient glissé sur cette maison, sur cette famille.

Alexia aurait pu leur offrir un avenir, une carrière. Edward avait craché dessus, très bien.

Il s’en mordrait les doigts.

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