Renaissance
La lumière était rouge. Un œil s’entrouvrit lourdement. Puis se referma. Lumière rouge. Les deux yeux battirent puis s’ouvrirent cette fois, sur une pièce baignée de reflets changeants. Un homme sur un lit se redressa péniblement. Une petite table était renversée à côté de lui. Quelques flammes crépitaient dans un couloir adjacent, les portes gisaient au sol, arrachées. Un grand trou jonché de gravas épars béait à l'autre extrémité de ce qui s'était apparenté, vraisemblablement, à une chambre.
Il grimaça tout en portant les mains à sa tête douloureuse.
— Merde… Mais je suis où… Putain c’est quoi ce bordel ? se dit-il, le crâne comme dans un étau.
Il se mit debout lentement et vacilla. Dérouté, il comprit que le sol de la pièce où il se tenait était légèrement incliné. L'endroit était désert, lugubre et opaque. Une forte odeur de fumée incommodante régnait, offusquant les narines et la gorge à chaque inspiration.
N’ayant d’autre choix, il se dirigea tant bien que mal vers le couloir qui lui sembla alors être une issue.
— Mais c’est quoi ce délire ? songea-t-il. C’est un hôpital on dirait…Comment ça se fait que je suis dans un hôpital...??? s'angoissa-t-il brusquement, les questions se bousculant dans son esprit.
Il examina un instant l'espèce de blouse qu’il portait et vit qu’il s’agissait effectivement d’une chemise d'hôpital. Il continua d'avancer lentement vers l'hypothétique sortie, peinant dans la légère pente qu'il devait gravir et atteignit enfin le couloir. Il faisait sombre mais dans la lumière rouge, il constata que celui-ci, hélas, était bouché par un éboulis.
— Hé, il y a quelqu’un ?...IL Y A QUELQU’UN ?...OHÉ… !!! hurla-t-il, presque effrayé par le vacarme qu’il venait de faire.
Un lourd silence lui répondit.
L’homme s'accroupit et se recroquevilla, la tête lui tournait. Mais qu’est-ce que je vais faire ? réfléchit-t-il. Soudain un grondement sourd se fit entendre au loin et il se tassa sur lui-même un peu plus.
— Mais où suis- je... ? murmura-t-il tout haut l'œil hagard, cherchant une autre voie, une autre échappatoire. Le froid se fit sentir sous son maigre vêtement, et des gouttes de sueur coulaient lentement le long de son dos. Il réprima un frisson.
Il revint finalement dans la pièce et regarda autour de lui. Il aperçut alors une petite excavation près des éboulis du fond. Sans plus réfléchir, il décida de s’y faufiler, la peur au ventre.
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