Chapitre 26 : La Chute

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Ils avançaient à travers les bois comme deux ombres parmi les arbres. La silhouette devant eux semblait flotter à peine au-dessus du sol, comme si elle n’appartenait pas vraiment à ce monde. À chaque pas, elle s’éloignait juste assez pour leur échapper, mais pas trop. Toujours visible. Toujours là, quelque part entre rêve et cauchemar.

— Elle nous guide… souffla Max.

— Ou elle nous mène droit dans un piège, grogna son compagnon, les yeux toujours rivés sur la silhouette.

Malgré leurs doutes, ils continuaient. Car dans ce monde, l’immobilité semblait plus dangereuse encore que l’action. Les arbres devenaient plus denses. Les troncs, plus noirs. Et l’air… plus épais, presque irrespirable.

Puis, sans prévenir, la silhouette disparut. Avalée par le brouillard qui s’était levé autour d’eux.

— Quoi ? Où elle est passée ?! s’exclama Max, accélérant le pas.

L’autre le suivit de près. Ils coururent droit devant, dans la direction où l’ombre avait été vue la dernière fois.

Et puis…CRAC. Le sol s’effondra sous leurs pieds.

— MAX ! Un hurlement. Un choc. Du noir. Un bruit sourd. Et puis… le silence.

Max reprit lentement conscience. La douleur explosa dans son épaule, son dos, sa jambe. Il avait atterri lourdement sur une surface dure, mais vivante. Des racines. Des branches. Et…

— Ugh… T’es vivant ? gronda une voix rauque à sa gauche.

Il tourna lentement la tête. L’inconnu était là, couché lui aussi, couverts de feuilles et de poussière, mais sauf. Ils avaient chuté. Profondément. Très profondément.

Max leva les yeux vers le haut. Impossible de voir l’ouverture. Le puits était trop profond, et la lumière… quasi absente.

— Bordel… souffla-t-il. On est tombés dans un trou.

— Sans blague… Tu crois qu’on va trouver une pancarte qui dit “Bienvenue” ?

Max esquissa un sourire malgré la situation.

— C’est… un piège. Elle nous a attirés ici.

— Tu crois ? ironisa l’autre. Quelle idée brillante.

Max se redressa avec difficulté. Son corps tout entier protestait, mais il devait comprendre où ils étaient.

Et ce qu’il découvrit le glaça.

Ce n’était pas un simple trou. C’était un ancien sanctuaire souterrain, envahi par les racines et les ténèbres. Des torches mortes pendaient aux murs, des symboles oubliés étaient gravés dans la pierre. Le tout semblait vibrer faiblement, comme un cœur ancien, réveillé par leur chute.

— Qu’est-ce que c’est que cet endroit… murmura Max.

L’homme s’approcha d’un mur, frôlant les gravures du bout des doigts.

— Ces marques… Elles ressemblent à celles qu’on a vues dans la clairière.

Max s’avança, le cœur battant.

— Tu crois que c’est… un temple ?

— Un vieux sanctuaire… ou un tombeau.

Une vibration parcourut soudain le sol sous leurs pieds. Faible. Mais réelle.

Ils se figèrent tous les deux.

Puis, une voix, douce, presque chantante, s’éleva… mais elle ne venait pas d’autour d’eux. Elle venait de l’intérieur des murs.

— Voulez-vous continuer à jouer… ? Max recula, tremblant.

— Elle est ici…

— Elle nous a pas attirés ici par hasard.

La voix reprit, plus douce, plus proche. Plus moqueuse.

— Le jeu ne fait… que commencer. Soudain, les torches s’allumèrent toutes seules, une à une, projetant une lumière vacillante sur les murs de pierre.

Et au fond de la salle… une porte apparut.

Elle n’était pas là avant. Et elle s’ouvrit toute seule… lentement… avec un grincement douloureux. Max avala difficilement sa salive.

— On fait quoi ?

L’autre, le regard sombre, lui répondit simplement :

— On joue.

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