Chapitre 31 : Le Poids Du Silence

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Max venait à peine de poser le pied sur la case blanche que l’inconnu, juste derrière lui, posa le sien sur la rouge… et disparut.

« Hé ! » cria Max en se retournant. Il n’y avait plus personne. Juste un vide rougeoyant, comme une plaie béante dans l’échiquier.

Une brume sombre jaillit de la case, s’élevant comme une fumée de charbon, puis… le silence.

Max voulut reculer, mais une voix glaciale résonna dans les airs : « Il est à moi, maintenant. »

Il tenta de bondir vers la case, de le rattraper, mais la surface se referma brutalement. Un mur invisible. Une barrière froide. Et le monde sembla s’arrêter.

À l’intérieur…

L’inconnu rouvrit les yeux.

Il était debout, seul, dans une vaste pièce circulaire, semblable à une cathédrale. Le plafond s’élevait à des hauteurs irréelles, disparaissant dans une obscurité profonde. Des vitraux rouges éclairaient la scène d'une lumière chaude… presque douloureuse.

Et sur les murs, des mots gravés, entaillés comme des cicatrices : "Tu n’es rien."
"Tu n’existes pas." "Tu n’as pas de nom."

Il tourna sur lui-même, son souffle s’accélérant. Il connaissait cet endroit. Ce n’était pas un souvenir… c’était un mensonge qu’il avait accepté trop longtemps.

Une voix douce résonna derrière lui. Une voix identique à la sienne. Mais sans chaleur. « Tu peux partir. Il suffit de le dire. Tu n’es personne. Tu ne dois rien à ce monde. »

L’inconnu fit volte-face. Et là, face à lui, un autre lui. Même âge. Même vêtements. Même visage. Mais ses yeux… vides. Complètement vides. « Il faut juste abandonner. Ce serait tellement plus simple. »

Il serra les poings. Sa respiration devenait saccadée. Autour de lui, les mots sur les murs prenaient vie, tournaient comme une tempête, des centaines de phrases s’écrasant dans ses oreilles : Tu n’as pas de passé. Tu n’as pas d’avenir. Tu n’as même pas de nom.

Il chuta à genoux, le souffle coupé, la tête dans les mains. Mais quelque chose… résista. Un souvenir. Minuscule. Une voix étrangère. Récente. "Tu peux me faire confiance." La voix de Max. Quand il lui avait tendu la main, dans le noir.

Il releva la tête. L’autre version de lui l’observait toujours. Et enfin, il parla. « Je suis peut-être rien. Mais je suis là. Et je vais le prouver. »

Il se redressa. Et alors que son double avançait pour l’écraser, il leva le bras et frappa de toutes ses forces dans le sol. CRAC.

Le sol se fendit. La lumière blanche surgit, déchirant la pièce comme une toile pourrie. Les mots hurlèrent avant de se dissoudre. Et le monde s'effondra.

De retour sur l’échiquier.

Max tomba à genoux en le voyant réapparaître, haletant, trempé de sueur, les mains couvertes de sang et de cendres.

« T’es… vivant ?! » L’inconnu leva un regard brisé vers lui, mais esquissa un sourire.

« Ouais. Enfin… je crois. »

Il ne dit rien d’autre. Max voulut lui poser des questions, mais il sentait que ce n’était pas le moment. Ils reprirent la marche.

24:10 Mais alors qu’ils s’éloignaient, Max remarqua quelque chose. Sur la manche de l’inconnu, des lettres étaient apparues, comme gravées dans le tissu :

“N…U….”

Il fronça les sourcils, mais ne dit rien. Pas encore.

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