Chapitre 32 : Aucune Trace

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La chute avait été brutale. L’échiquier s’était effondré sous leurs pieds, avalé par le vide comme si le monde avait décidé de réinitialiser ses règles. Max avait tenté d’attraper la main de l'inconnu, leurs doigts s’étaient presque effleurés… puis plus rien.

Quand Max rouvrit les yeux, il n’y avait que du vent. Et de l’herbe. Une plaine immense s’étendait devant lui, couleur d’émeraude, sous un ciel blanchâtre sans soleil. Le silence y régnait avec une lourdeur inhabituelle, presque étouffante. Aucune trace de l’autre. Aucune trace de… enfin, de l’inconnu, se corrigea-t-il mentalement.

Il ne savait même pas encore s’il était vrai.

Max se redressa, encore sonné. Le sol était trop parfait, trop lisse, comme peint à la main. Chaque brin d’herbe identique à l’autre. Un frisson d’inquiétude grimpa dans sa nuque.

Il cria. Une fois. Deux fois. Pas de réponse. Le vent siffla doucement, comme s’il voulait lui dire tais-toi. Max plissa les yeux, à la recherche d’un relief, d’un arbre, de n’importe quoi. Mais la plaine était vide… jusqu’à ce qu’il voie au loin une silhouette.

Pas humaine.

Non… c’était flou, tremblotant. Comme une erreur graphique dans un jeu, un bug de texture qui ondulait sur place. Max se figea. Ce n’était pas une hallucination. Il savait ce que c’était. Ou plutôt, il le ressentait. Cette chose… c’était le jeu. C’était elle.

La silhouette ne bougeait pas. Pas encore. Max décida de ne pas courir cette fois. Pas comme avant. Il l’observa. Longuement. Et la silhouette, comme si elle l’avait entendu penser, s’évanouit.

Et derrière, quelque chose apparut. Un cube. Un simple cube de pierre noire, parfaitement taillé. Posé au milieu de la plaine.

Max s’approcha. Méfiant. Lentement.

Sur le cube, une phrase gravée : "Tu avances seul maintenant. Mais étais-tu vraiment accompagné ?"

Il recula d’un pas. « Qu’est-ce que ça veut dire… ? » Un rire. Doux. Féminin. Moqueur Max se retourna brusquement. Personne.

Puis la voix revint, comme portée par les feuilles invisibles du vent : "J’ai seulement déplacé les pièces. Tu étais le joueur. Tu as fait ton choix."

Il serra les poings « Montre-toi… ! »

Pas de réponse. Seulement ce calme étrange, cette plaine parfaite… et cette certitude que l’entité ne faisait que commencer une nouvelle partie. Une bien plus cruelle.

Mais Max… n’était plus le même pion qu’avant.

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