INTERLUDE passé
Journal du docteur Stacy Keller :
06 août 2015 :
Je profite du repos de Henry pour coucher ici mes inquiétudes à son sujet. Je ne reconnais plus l’homme que j’ai épousé. Ce que je prenais pour un temps d’adaptation, après quelques jours dans le coma se révèle, en fin de compte, un état apathique constant. Son désintérêt pour moi se transforme au fil des heures en une agressivité croissante. Je commence à avoir peur de lui. Son corps change peu à peu, tout comme son comportement. Ce matin, il a aspiré la force vitale d’une plante en plaçant la main au-dessus d’elle. Je l’ai vue se flétrir à vue d’œil. Il dit sans cesse qu’il a faim, mais rejette tout ce que je lui propose. Alors il m’a fixé avec ses yeux ocres – un regard à glacer le sang – et a cherché à m’aspirer moi aussi quand, soudain, il a reculé et s’est renfrogné dans son coin. Il me supplie de faire cesser toutes les voix qu’il entend dans sa tête. Je ne sais pas quel genre de monstre j’ai créé dans ma folie ! Les plantes qui restent se sont mises à grandir et cherchent à me tuer, j’en suis persuadée ! Je dois sortir d’ici au plus vite !
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