INTERLUDE
Journal du docteur Stacy Keller.
6 août 2015 :
J’ai ouvert la porte que j’avais condamnée et l’ai refermée solidement derrière moi. Mon cœur pleure pour Henry, mais cette créature n’a plus rien à voir avec mon époux. Respirer l’air pur m’a fait le plus grand bien. J’ai couru jusqu’à tomber sur un des gardes de sécurité du périmètre et je lui ai tout raconté. À lui, puis à son supérieur qui en a fait part au CDC de Géorgie. Deux jours plus tard, on m’a demandé, avant de me rapatrier aux USA, de leur montrer mes travaux et l’impact de cette météorite couplée aux spores millénaires. Alors je les ai accompagnés au labo, une angoisse sourde pulsait en moi. J’aurai dû écouter mon instinct et partir loin d’ici, pourtant leurs armes me rassuraient. Folle que j’étais ! L’enfermement de « Henry », seul et sans nourriture, a eu raison de ses derniers fragments de lucidité et laissé la place à un monstre sans aucune pitié. Je me suis cachée derrière son ancien caisson avant d’assister à une scène d’horreur. Il a aspiré l’énergie de tous les hommes sans aucune difficulté. Les balles le ralentissaient à peine. Puis il s’est mis à croître de façon gigantesque. Son anatomie n’avait plus rien d’humain. Il a fusionné avec tous les arbres aux alentours créant un amas de branches et de racines. J’ai pu me dégager et courir à en perdre haleine jusqu’à trouver une grotte naturelle derrière une cascade afin de m’y cacher. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. J’entends des hurlements inhumains et une sorte de poussière argentée se propage dans l’air. Je n’ose pas m’avancer pour regarder de plus près. Il y a des craquements effroyables partout dans la forêt.
J’ai osé jeté un œil à l’extérieur. Je n’en reviens pas… est-ce que j’ai halluciné ? Non… c’est impossible. Des arbres déployaient leurs racines et se mettaient à marcher… Que va-t-il advenir du monde par ma faute ?
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