Torture nocturne
L’obscurité se rapproche. Derrière nous, elle nous happe doucement au rythme des secondes que le temps lui offre.
Doucement, doucement. Elles sont indéchiffrables, intouchables, incontrôlables. Elle nous tient. Elle nous atteint. La volonté n’est plus qu’un souvenir, elle nous fait penser, penser, penser, penser, penser, penser, penser, penser.
Nous ne sommes plus nous, juste une pensée qui s’évapore dans les ténèbres, elle nous a atteint. Peinons-nous ? Ressentons-nous ? Existons-nous ? Penser.
Elle nous a totalement enveloppé, elle est là et nous la voyons au dessus, en dessous, à gauche, à droite : en nous. L’exalte, la plénitude que nous ressentons. Penser. Oublier. Penser.
Nous sommes transportés par elle et elles, les ténèbres nous veillent. Les yeux fermés nous les scrutons. Penser. Oublier. Oublier.
Quel est cet endroit ? L’obscurité autour de nous ne possède aucune faille, que des ténèbres tapis dans l’immensité de l’obscurité. Penser. Penser. Perdu. Penser. Oublier. Penser.
Bouger en restant au même endroit. Avançons-nous ? Mouvons-nous-nous ? Sommes-nous…nous ? Penser. Perdu.
Cet infini endroit, que nous oublions et auquel nous pensons, l’obscurité nous paralysant et les ténèbres étouffantes, étouffées par l’obscurité. Nos sens n’existent plus, aucun bruit, aucun effleurement, aucune saveur, aucune odeur, aucune vision propre. Tout est coupé et dispersé par les ténèbres en poussière. Penser. Penser. Penser. L’obscurité.
Les ténèbres. Envahi. Être envahi.
Oublie-tout. Le rêve est en train de commencer, l’obscurité va se dissiper. Oublie juste. Bonne nuit.
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