le réveil
Sa nuque raide et ses épaules endolories et écartelées la ramenèrent à elle...
Elle releva la tête, tenta d'ouvir les yeux... sa vue était brouillée... Mais ce qu'elle percevait était une espèce de lumière rouge. Elle sentait la sueur couler le long de sa colonne vertébrale et de sa poitrine jusqu'au ventre... elle avait chaud, oui, et cet endroit dégageait une intense chaleur moite comme dans un hammam et sentait comme un parfum d'huiles essentielles qu'elle n'arrivait pas déterminer.
Elle se demanda ce qu'elle faisait ici mais tout d'abord fit mollement le point sur ses sensations.
Elle comprit soudain qu'elle était attachée, les bras en croix, à des chaînes fixées au plafond. Ses épaules douloureuses l'étaient tout simplement parce qu'elle était pendue par les bras...
Elle émergea de plus en plus et se rendit compte que... horreur ! Elle était complétement nue !!
Prise de panique, elle réussit à se remettre sur ses pieds ce qui soulagea un tant soi peu ses épaules.
Que lui était-il arrivé ? Elle n'arrivait pas à mettre ses idées en place...
Elle avait la bouche pâteuse, la nuque raide et les idées confuses...
Ses yeux s'habituèrent petit à petit à la luminosité de l'endroit, elle remarqua donc qu'elle était éclairée par deux projecteurs lumineux de couleur rouge et, effectivement, se trouvait dans une pièce d'eau, ou un truc dans le genre, car il semblait carrelé du sol au plafond. Au sol, à ses pieds se trouvait un collecteur avec une grille d'évacuation.
Sur sa droite, il y avait, un tuyau et son enrouleur accrochés au mur.
Oui, cela semblait être une douche de vestiaire, une douche collective, ou peut-être, effectivement, un hammam car les lieux étaient baignés dans un nuage de vapeur d'eau. Cette brume chaude avait un air insolite sous cette lumière rouge.
Hormis le son typique du cliquetis métallique des chaînes, notamment quand elle tentait de se libérer en agitant les bras, les seuls bruits qu'elle percevait étaient celui du souffle lent et continu de l'aération qui passait le long du plafond du mur de gauche et celui d'un goutte à goutte qui venait de derrière elle...
Devant l'impossibilité flagrante de se détacher, elle tenta plusieurs fois d'appeler au secours, à s'en briser la voix contre le carrelage de cette pièce, c'en était tellement assourdissant tant tout ce vide et cette pierre lisse lui renvoyaient ses cris aux oreilles...
Devant son incapacité à comprendre ce qui était en train de lui arriver, elle fondit en larmes, et la peur intense qui lui étreignait le ventre n'était pas là pour arranger les choses.
Cela ne pouvait pas être une mauvaise blague, non... aller si loin relèverait vraiment du malsain.
Mais qu'est ce s'était-il passé ??
Elle essaya de rassembler les pièces du puzzle de sa mémoire....se rappeler les instants qui avaient précédé ce trou noir, car c'en était un, littéralement .
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