L'admirateur
C'est un jet d'eau glacée venant lui fouetter le corps qui la réveille. Celui lui coupe presque la respiration sur le coup. Sa peau n'est plus que chair de poule.
Au bout de quelques secondes, en fait, elle remarque que cela n'est pas si désagréable que cela, cela rafraichit... Pensée insolite quand on pense à ce qu'elle est en train de vivre.
L'eau se coupe, elle est essoufflée comme après un effort...
- Réveille- toi !
Une main énergique et gantée lui frotte le corps, comme pour la laver. Oui c'est bien cela, on lui frictionne la peau.
- On va te laver de tous tes pêchés adultérins...
Elle subissait tout cela sans rien dire... elle ne fait que subir... et n'est que gémissements et plainte silencieuse.
Energique, certes mais toilette apparemment consciencieuse et attentionnée... difficile à cerner.
Le jet d'eau la fouette à nouveau, contrebalançant avec la "presque" douceur du nettoyage l'ayant précédé.
- Voilà, tu es déjà un peu plus propre. On va bien finir par réussir à te laver de tout cela...
Une main se dépose sur sa joue humide, et le pouce lui caresse les lèvres.
- Ces lèvres ont embrassé tellement de personnes qui ne le méritaient pas, cette bouche a bu tellement d'alcool, cette langue a goûté tellement de fluides différents... Il me fallait purifier tout cela...
-Mais qui... qui êtes vous ?
- Je suis ton plus grand admirateur, je t'observe depuis longtemps, depuis la première heure, sur tes sites d'écriture. Moi, qui suis-je ? Je suis celui qui t'aime et te respecte...
je t'ai lue, tu sais, j'ai adoré tes écrits, dévoré tes mots, j'ai tellement fantasmé ce corps maudit en caressant le mien -ses mains se déplaçaient maintenant sur sa poitrine et ses courbes - mais sache que tu m'as fait beaucoup souffir de tout ce mépris que tu as de l'homme.
Oui, j'ai vu tes messages qui m'étaient adressés, j'ai lu ton appel au secours pour t'aider à sortir de cette spirale... ce cycle dans lequel tu as fait tant de dégâts...
Tu veux qu'on te sorte de là ? très bien, c'est fait. Tu es maintenant en sécurité, et tes proies masculines aussi, dorénavant. Mais il te faut comprendre que tu dois répondre de tes actes, expier tes fautes. Tu es mienne à présent, je t'amènerai sur le chemin du pardon, et tu vas apprendre le vrai sens du mot aimer.
- Je vous en prie...
- Cela ne sert à rien de supplier, tu as fait ta rebelle et ton loup solitaire... Je vais te dresser, moi, oui te dresser comme une jument sauvage, tu vas devenir mienne, et tu auras beau me supplier, je vais, même, s'il le faut, te marquer au fer rouge pour te rappeler que dorénavant ce corps de catin m'appartient.
Entre deux doigts il lui pince fort un téton, elle pousse un cri de douleur, aussitôt réprimé par une gifle.
Une main vient écraser sa fesse, le corps de cet homme vient se plaquer contre le sien, elle sent le souffle chaud de ce prédateur sur son visage. Une langue qui vient lui lécher la sueur qui coulait sur la joue.
Elle comprend déjà, que cela ne sert plus à rien... faire ou dire quoi que ce soit est inutile... il lui faudra juste... obéir.
Survivre...
Un bruit de métal tinte à ses oreilles, et quelque chose est posé sur son cou... un collier qui vient le lui serrer. Un collier qui, semble-t-il, doit être en cuir, il est relativement large tant il vient épouser presque toute la surface de sa gorge.
Elle sent aussi, une chaîne dont les fins maillons tout chauds et déjà humides viennent glisser dans son dos jusqu'entre les fesses... Une laisse... il vient de lui attacher une laisse... comble de l'humiliation.
La chaleur de la pièce a repris le dessus, finie la fraîcheur du jet d'eau, retour à cette vapeur étouffante aux odeurs de plantes... purifiantes...
Un doigt vient glisser le long de sa colonne vertébrale, en suivant la chaine de sa laisse... Il descend irrémédiablement vers ses fesses.
Ce doigt se veut intrusif entre celles-ci pour venir lui caresser l'intimité...Elle tente de se dégager mais l'autre main lui enserre le cou dans un rapide mouvement.
Elle n'arrive pas à se débattre et se relâche petit à petit... subissant cette caresse non désirée. la main du haut déserre sa contrainte pour venir appuyer sur sa nuque et le haut du dos pour la faire se pencher en avant...
Honteusement, elle se soumet à cette lente mais forte pression, pour finir livrée à cet inconnu, impudique, là, nue, penchée en avant, le dos cambré.
Elle tenta de faire abstraction de ce qu'elle était en train de subir... elle n'était qu'un objet pour cet homme, ne lui restait plus qu'à se comporter comme tel.
- Tu vas finir par accepter ça... tu n'as pas le choix tu sais... J'ai tout le temps devant moi...
Les contraintes se relâchèrent, et l'individu, lui tapota les fesses, comme on le fait exactement avec un cheval... Les pas s'éloignent et le bruit de la porte la libère de son tortionnaire.
Qui pouvait être cet individu ? Elle n'avait rencontré aucun, AUCUN, de ses contacts des sites d'écriture. Et ce malade, comment avait-il fait pour la retrouver ? qui était-il ?
Elle ne le saura peut-être jamais car, pour le coup, il faudra fuir cet enfer qui commence à se dessiner devant ses yeux... saisir chaque chance qui pourra passer à portée de la main...
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