Écume dansante du ciel
Écume dansante du ciel
jour d’amertume
sur mes yeux de miel
et le gris de la Lune
noyade dans mes draps fleuris
le goût de la solitude au bord des lèvres
des gouttes de larme dans tous mes plis
mes batailles regorgent de grêles
qui s’échouent sur mon oreiller
et mes mains tentent de faire germer
les éclats des fleurs soyeuses
je nage, et elles trônent, rêveuses
l’odeur du vide dans mon appart
la couleur blanche autour de mon ennui
le sang de mes veines mis à part
de ma chair, sanctuaire maudit
je connais par cœur les failles de mes murs
les défauts des contours
les meubles posés, lourds, durs
et le monde autour
bruyant, qui crie fort, résonne
les vies enivrantes éloignées, inaccessibles
et ma non existence virevolte, détonne
mon cœur tente d’être impassible
ses artères en relief, fragiles
la chaleur de l’été glisse dans mon dos
que la sueur m’emporte, docile
que la saison me dévore, au repos
que tous mes oublis jouent
dans la folle course du temps
absorbés à leur entrain, je boue
entêtant, absent, indécent
difficulté d’écrire les vers
de ma non-envie de vivre
l’écho de ma voix comme seul repère
vaut-il mieux abandonner et tomber ivre
de tout ce qui ne me constitue pas
le piano avale mes oreilles
et le mal règne dans chaque pore
adieu les rimes
des mes oublis
ma non existence
et ma non-envie
il est si dur de poétiser
la souffrance
quand le navire prend son envol
dans l’écume dansante du ciel
les oiseaux virevoltent à contre sens
je voudrais cesser d’importuner ma chair
et mon sang
je n’ai de cesse de me contempler dans le miroir
et de n’y voir toujours que ma paresse
les traits de mon visage
en art
ne me retiennent pas
d’avaler si peu
de nourritures
suis-je condamné au vide
à l’errance
et à la solitude
dois-je voir
dans les aliments
ma défaite
ma déchéance
ai-je cessé de me considérer
assez
pour m’oublier
détestons-nous les traits
que l’on peut aimer
détruisons-nous les aspects
que nous savons chérir
suis-je rempli de tant de rancune
de tant de lacunes
et d’incertitudes
suis-je seulement ce labyrinthe
de pensées et de ratés
suis-je aveuglé
derrière mes yeux trop abîmés
tourner en rond
comme une valse solitaire
et morte
éteinte
souffle brisé
je danse en m’écroulant
pesantes sont les secondes valsantes
elles sont si noires
les nuits où je danse
attaché à mes larmes
contenu dans mes oublis
valse mon vide
au fond de mes entrailles
je porte en moi
tous les toits du monde
d’où je voudrais me jeter.
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