Chapitre 9

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Joy était épuisée.

Tout lui paraissait flou, comme si son corps s’était séparé de lui-même. Affalée sur son lit, ses yeux ne fixèrent le plafond qu’un court instant. Peu à peu, ses paupières s’étaient alourdies, jusqu’à ce qu’elle sombre dans un profond sommeil.

Mais, après seulement quelques heures, d'œil, elle se réveilla brusquement. Son souffle était coupé. Sa chambre était éclairée par le clair de lune, qui laissait penser que le soleil était encore loin de pointer le bout de son nez.

Quelque chose n'allait pas.

Il y avait un silence étouffant autour d'elle, et une sensation glacée lui parcourut le corps. Un son gênant, comme si quelqu'un était en train de traîner quelque chose sur le sol.

Tout à coup, un bruit sourd retentit dans le couloir. Joy se redressa lentement dans son lit, écoutant attentivement. Le bruit se répéta, plus proche cette fois.

Son cœur s'emballa, battant la chamade dans sa poitrine.

Elle se leva avec précaution du lit, ses pieds nus touchant le sol froid. Dans le silence de la maison, chaque pas semblait amplifié. Elle ouvrit doucement la porte de la chambre et jeta un coup d'œil dans le couloir. Tout paraissait normal, mais ce sentiment de malaise ne la quittait pas.

Alors, elle descendit les escaliers, chaque pas qu'elle fit étant accompagné de ce même bruit de raclement lointain. Après être descendue, elle aperçut la porte d'entrée entrouverte, une légère brise la faisant s'éloigner légèrement. Joy se précipita vers lui, les mains tremblantes, et ouvrit la porte avec force. Joy s'approcha, les mains tremblantes, et ouvrit la porte en grand.

Ce qu'elle aperçut lui coupa le souffle.

Au milieu du jardin, juste devant elle, une silhouette familière était immobile dans la lumière faible des réverbères. C’était la Dame du parc.

Cependant, cette fois-ci, elle ne se trouvait pas sur un banc, mais debout, devant la maison de Joy, et la fixait avec attention. Son regard était plus obscur que jamais, et son visage semblait altéré par quelque chose que Joy ne parvenait pas à reconnaître.

— Que faites-vous ici ? interrogea Joy d’une voix tremblante.

La Dame du Parc resta silencieuse. Elle demeura immobile, l'observant avec ses yeux perçants rivés sur elle. Ensuite, elle leva doucement le bras et indiqua quelque chose derrière Joy sans dire un mot.

Joy se tourna, le cœur battant, et ce qu'elle vit la pétrifia sur place.

Sur le sol, Daniela gisait sans vie. Son corps était inerte, une mare de sang s'étendant sous elle.

Joy hurla de terreur, ses mains couvertes de sang alors qu'elle tentait désespérément de la réveiller.
— Daniela ! Non ! s'écria-t-elle, les mains tremblantes, couvertes de sang.

Mais rien. Pas un souffle, pas un mouvement. Rien que ce silence morbide, interrompu par les battements frénétiques de son propre cœur.

Derrière elle, la voix glaciale et implacable de la Dame du Parc s'éleva.

— Tu l'as fait, Joy.

Joy se figea. Ses mains tremblèrent plus fort et elle regarda le corps de Daniela, complètement perdue. Que s'était-il passé ? Comment avait-elle pu faire ça ? Ce n'était pas elle... ça ne pouvait pas être elle.

— Non..., murmura-t-elle en reculant d’horreur.

Mais la voix de la Dame du parc l'enveloppa comme une toile invisible.

— Tu devais le faire. Maintenant, tu es libre. Personne ne pourra plus jamais te faire de mal.

Son regard ne pouvait se détacher du corps sans vie de son amie. Les mots résonnaient dans son esprit. La panique montait en elle, encore et encore, l’étouffant jusqu’à lui couper totalement sa respiration. Tout ce qui l’entourait devint flou. Trop flou. Alors elle poussa un dernier cri désespéré… et se réveilla en sursaut.

Son corps était couvert de sueurs froides et son cœur battait la chamade. Elle se redressa brusquement dans le lit, cherchant ses repères.

Tout était calme.

Ce n'était qu'un rêve.

Rien qu’un cauchemar.

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