Chapitre 11

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Cela faisait une semaine que Joy n'était pas allée à l’université. Ses journées étaient devenues monotones, avec une où une fatigue et une anxiété qui l’enveloppaient à chaque seconde, comme si elle ne pouvait s’en débarrasser. De temps en temps, son téléphone vibrait, avec des messages de Daniela, des appels manqués de Marcus ou d'autres camarades.

Mais Joy ne répondait que brièvement, lâchant quelques mots vagues, incapable de faire le moindre effort.

Un après-midi, alors que Joy était toujours affalée sur son lit, perdue dans ses pensées, on frappa à la porte d'entrée. C'était Daniela. Inquiète de ne pas avoir de nouvelles d'elle, elle avait décidé de passer voir son amie à l’improviste.

Après avoir frappé plusieurs fois à la porte, Daniela prit l'initiative d'entrer. Elle connaissait bien la maison de Joy et ne s'embarrassait pas de formalités. Ici, tout était silencieux, presque figée dans le temps. Un frisson d'angoisse lui parcourut le corps tandis qu'elle monta les escaliers jusqu'à la chambre de son amie.

En ouvrant la porte, Daniela découvrit Joy allongée, les rideaux fermés, laissant à peine passer la lumière du jour. La pièce était plongée dans la pénombre. Joy n'avait même pas tourné la tête en direction de Daniela. Elle restait là, immobile, les yeux dans le vide, perdue dans ses pensées.

— Joy… murmura doucement Daniela en s’approchant lentement. Ça faisait des jours que j’ai pas de nouvelles de toi... Qu’est-ce qu’il se passe ?

Son amie prit place sur le bord du lit, son regard rempli de bienveillance, comme toujours, posé sur son amie. Pendant un instant, elle crut que Joy allait encore l'ignorer. Mais quelque chose en elle céda. Soudain, sans crier gare, les yeux de Joy se remplirent de larmes. En quelques secondes, elle éclata en sanglots.

— Je sais pas quoi faire... Tout va mal, lâcha-t-elle d'une voix à peine audible.

Daniela, déconcertée par cette soudaine d'émotion, se précipita pour prendre son amie dans ses bras. Elle la serra contre elle, comme pour empêcher son amie de sombrer davantage. Les pleurs de Joy étaient incontrôlables, des sanglots qui semblaient jaillir d'un puits sans fond.
— C'est bon, je suis là, Joy... Je ne vais nulle part, tu m'entends ? Tout va bien..., chuchota doucement Daniela en caressant les cheveux de son amie.

Joy resta contre elle, les épaules secouées de spasmes. Elle semblait avoir gardé trop longtemps ses émotions pour elle. Daniela l'écouta pleurer, la laissant se vider de toute la douleur accumulée. Peu à peu, les larmes de Joy se calmèrent. Et, enfin, elle parvint à respirer un peu plus calmement.

— Tout va mal... Je ne sais même pas ce qui m'arrive, murmura-t-elle à voix basse. Mon père, l'université... tout…

Daniela ne dit rien, mais resserra son étreinte autour de Joy. Après un long moment de silence, elle se leva lentement du lit et se dirigea vers la fenêtre. De là, elle pouvait voir le parc, l'endroit qui semblait si important pour Joy ces derniers temps. Elle fixa l'horizon, plissant les yeux, comme si elle essayait de discerner quelque chose.

— La Dame du parc… Tu la vois encore ? demanda-t-elle doucement.

Joy, toujours recroquevillée sous les couvertures, essuya maladroitement ses dernières larmes. Sa voix, bien que fatiguée, était empreinte d'une certitude implacable.

— Oui... elle est là. Elle est sur le banc depuis que j'ai arrêté d'y aller... Elle m'attend, dit-t-elle simplement.

Daniela resta silencieuse un moment, toujours fixée sur la silhouette lointaine du banc public. Il n'y avait personne en vue, rien que du vide.

Pourtant, elle se garda bien de le dire. Elle avait appris à marcher sur des œufs avec Joy ces derniers temps.

— D'accord..., répondit-elle simplement, en se dirigeant lentement vers le lit.

Daniela se rassit à côté de Joy, le regard un peu plus sérieux. Elle resta silencieuse, n'essayant pas de pousser la conversation plus loin. Elle sentait bien que quelque chose n'allait pas, mais elle ne savait pas quoi faire pour aider son amie. Pourtant, elle refusait de la laisser seule.

— Tu vas rester ici un moment, pas vrai ? demanda Joy doucement, presque en suppliant.

— Bien sûr. Je ne te laisserai pas seule, promit Daniela.

Sans un mot de plus, elle s'allongea à côté de Joy, sous les couvertures, l'une contre l'autre, comme elles le faisaient parfois lorsqu'elles étaient plus jeunes. La chambre était silencieuse, mais une tension flottait encore dans l’air.

Dehors, dans le parc que Joy regardait toujours, il y avait cette ombre, cette présence.

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