Chapitre 7 - Avec sa soeur

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C'est la première fois depuis des semaines que Maéline ne sent pas une bise cinglante l'accueillir en franchissant le seuil de l'appartement. Légère, elle file sous la douche avant de s'allonger dans son lit. Les bras sous la tête, les yeux rivés au plafond mais l'esprit ailleurs, les pensées et souvenirs récents s’alternent, l'empêchant de trouver le sommeil.

Mince, j'ai oublié de saluer Jennifer ! J'espère qu'elle ne m'en voudra pas. Je lui expliquerai, elle comprendra. J'espère qu'elle n’avait pas des vus sur Romain sinon c'est la double mouise ! Tiens, est-ce qu'il pense à moi maintenant ou s'est-il déjà endormi ? J'ai trop hâte d'être mardi ! C'est trop long !!! Ses lèvres me manquent déjà. Et son sourire, à tomber ! Je n’en reviens pas de tous les compliments qu'il m'a offerts. Est-ce que j'en parle à Chloé ? Non, je préfère garder ça pour moi encore un peu, mon merveilleux jardin secret. Bonne nuit, Romain. C'est stupide, il ne m'entend pas. Mais son nom est tellement agréable à prononcer. Romain…

L'adolescente s'endort l'esprit léger, le nom du jeune homme posé sur ses lèvres.

Le dimanche, elle émerge peu avant midi. En constatant qu’il est presque midi, Maéline sait qu’elle ne peut pas se rendormir, il va falloir s’occuper de sa mère et faire le déjeuner. Elle se lève d'un pas traînant en direction de la cuisine. Sa sœur a l'air aussi réveillée qu'elle :

— Bien dormie ?

— Ouaip, et toi ? On fait direct le déjeuner ?

— Pas le courage, je vote pour un déjeuner ptit-déj.

— Bonne option.

— Alors, la robe ?

— Elle a fait son petit effet. Et tu sais pas quoi ? On m'a demandé conseil pour du maquillage !

— Tu vas devenir l'influenceuse du lycée si ça continue, lance Chloé sur un ton mi-sérieux mi-moqueur.

— On verra bien la tête que tu feras si c'est vraiment le cas, rétorque Maéline en attrapant le paquet de céréales dans le placard.

— T'as quelque chose de bizarre...

L’aînée s'approche, l'observe de près, attrape une mèche de cheveu sans quitter son regard.

— En dehors de ma tignasse en bataille ?

— Ouais, t'es différente, reprend Chloé en mode détective, comme si un indice pouvait soudainement surgir du néant.

Maéline rosit malgré elle. L'adolescente se tourne vers le bol sorti par son aînée et se serre avant de tendre le bras pour que Chloé puisse en prendre à son tour.

— Putain, c'est un mec !

Cette fois, la rouquine doit être aussi rouge qu'une fraise bien mûre.

— Ouaahhh ! Dis-moi tout ! Allez, raconte ! s'enthousiasme Chloé en lui mettant de gentils coups de coude.

— Et moi qui voulait garder ça pour moi quelques jours. Je sais pas où ça va nous mener, on s'est rencontrés qu’hier.

— Mais t'as les étoiles dans les yeux ! Il te trouve jolie ?

— Ou... Oui, balbutie Maéline.

— Il a été doux ?

— Très.

— Il a pas essayé de te sauter dessus quand même ! T'es trop jeune pour ça.

— Mais non ! Arrête. Et tu peux me rappeler qui a couché le jour de ses quinze ans avec le beau Thomas ?

— Tu marques un point, mais on était ensemble depuis presqu'un an et puis, t'as vu comment ça a fini. J'aurais mieux fait de me réserver pour Erwan.

— Commence pas à me soûler avec ton Erwan, je sais que tu l'aimmeeeeuh ! exagère Maéline.

— Je suis grave in love mais je m'emballe pas. Ça fait que deux mois et on n'a toujours rien fait alors que j'ai deux ans de plus que toi. À bon entendeur, Chouquette.

— J'ai rien fait non plus, Pralinette !

— Arrête, je déteste quand tu m'appelles comme ça !

— T'avais qu'à pas commencer.

— Tu me soûles !

—Toi aussi ! Bon, c'est pas tout ça, mais dis-moi plutôt comment il s'appelle.

— Romain.

Les deux sœurs s'installent dans le canapé, Chloé attrape la télécommande :

— Un Friends, ça te va ?

— Nickel.

— Tu vas pas t'arrêter là ? J'allume pas tant que tu m'as pas touuut raconter ! Il embrasse comment ? Il habite où ? Vous êtes au même lycée ?

— J'ai pas le choix on dirait.

Elles sourient de concert. La télé n'est allumée qu'une bonne quarantaine de minutes plus tard après que Maéline est détaillée toute la soirée jusqu’au moindre mot échangé.

Petit coup de coude de Chloé.

— Je suis trop contente pour toi !

Une bise puis son visage s'assombrit.

— Merde, maman...

Elles soufflent au même instant.

— Pour une fois, on prend le temps de manger et on s'occupe d'elle après.

— T'as raison sœurette, on va penser à nous d'abord, pour une fois. Merde, ma Pralinette a un copain !

— Arrête avec ça ! La vache, t’as raison j’ai un copain !

— Euh… Tu m’explique.

— C’est que… C’est que c’est la première fois que je l’entends et que je le dis. J’en ai des frissons !

— Profite !

— Merci Chloé, conclut Maéline en lui faisant un hug.

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