Chapitre 8 - Enfin mardi !

4 minutes de lecture

Les deux jours suivants passent à la fois vite et trop lentement. Le lundi soir après avoir pris soin de leur mère et mis l'appartement en ordre, Pralinette et Chouquette s'installent sur le canapé pour une pause bubble tea.

— Tu peux m'aider à choisir une tenue pour demain ?

Chloé pose un doigt sur ses lèvres, la tête basculée en arrière.

— Mmmh... Je sais, tu dis quoi de ton jean foncé avec ton haut dos nu avec les fleurs exotiques ? Simple mais efficace. Plutôt décontractée, pas exagérée mais ça met bien ton corps en valeur.

— Vendu ! Comme ça, je passerai pas la nuit à passer ma garde-robe en revue.

— Mince !

— Quoi ? s'inquiète Chloé.

— On n'a pas fixé d'heure, attends je lui fais un sms.

Tout juste envoyé, l’aînée reprend son coaching beauté :

— Mets ton collier en verre de Murano en forme de cœur. Il est trop beau et ça lui fera un p'tit clin d'œil.

— Je...

Sonnerie.

— Il a répondu vite ! Je suis surexcitée ! Vingt heures, il passe me prendre. J'envoie mon adresse et hop plus qu'à attendre demain. La nuit la plus longue de ma viiiiie !

— Courage sœurette !

Maéline s'avachit d'un coup dans le sofa.

— Pfff, comment tu fais pour voir Erwan qu'une fois par semaine ?

— Pas le choix, répond Chloé en haussant les épaules. Il en vaut la peine, c’est tout.

— T'es courageuse. Tu le ramènes bientôt à la maison ? C'est toujours toi qui va le voir.

— Il a un studio, forcément, c'est plus simple. J’y réfléchis mais avec maman...

— Ouais pas envie d'exposer son état aux gens. Tu crois qu'elle va aller mieux bientôt ?

— Faudrait déjà qu'elle accepte de consulter un psy. Papa a été dégueulasse mais faut qu'elle se ressaisisse. Revenons à demain, c'est plus intéressant. Boucles d'oreilles ?

— T'es créoles, elles m'ont porté chance, répond Maéline avec un sourire radieux.

Les filles se couchent tard.

Lorsque Maéline se lève, sa sœur a déjà apporté un plateau à leur mère et se prépare à partir.

— Tu vas où ?

— Chez Maëlle.

— Tu rentres quand ?

Haussement d'épaules.

— Ok.

Chloé s'approche, dépose une bise sur le front de sa cadette avant de s'en aller.

Maéline attrape son téléphone et commence à pianoter :

Tu me manques !

Ses doigts effacent. Non, ça fait trop la nana accro et déjà en manque. Mais je me sens trop seule sans lui ! Bon, comment lui montrer qu'il me plaît sans trop en faire...

J'ai trop hâte d'être à ce soir ! Samedi, c'était magique.

La réponse ne tarde pas.

Tu peux pas savoir comme je préfèrerais déjà être avec toi qu'à ce fichu cours de mathématiques. Ton sourire me manque. Tes lèvres me manquent.

L'adolescente se transforme en marshmallow sous la flamme du feu de camp à la vue de ces quelques mots. L'attente n'en devient que plus insupportable. Elle enchaîne les émissions débiles pour occuper le temps jusqu'à ce que, enfin, s’affichent en chiffres lumineux vingt heures. La sonnette retentit. Maéline, prête depuis longtemps, se précipite avant de ralentir le pas. Arrivée essoufflée ne serait pas du plus bel effet. Ses mains deviennent moites et glissent sur la poignée.

À peine la porte ouverte, le cœur de Maéline bondit dans sa poitrine et s'emballe à la vue du sourire radieux qui lui fait face. Sur le moment, elle est paralysée d'émotions. Romain s'approche, l'embrasse tendrement avant de la saluer :

— En jean ou en robe t'es toujours aussi magnifique ! T'es prête ?

— Merci, répond-elle d'une petite voix, le cœur battant la chamade. Oui, on y va.

Il passe un bras autour de ses épaules le temps de parcourir le kilomètre qui les sépare du restaurant. Ils en profitent pour se raconter leur journée. Arrivés face à la devanture, Romain se retourne :

— J'y tiens plus ! Ce sera moins pratique en mangeant alors j'en profite maintenant !

Il la couvre de baisers qu'elle lui rend avidement. Le temps passe, leurs lèvres brûlent. Puis soudain un couple avec enfants passe à côté d'eux pour entrer :

— Maman, ils font quoi ? demande le garçon d'environ trois ans en les pointant du doigt.

La mère, mal à l'aise, accélère le pas et détourne la conversation :

— Tu voudras un Sprite ou un Ice Tea ?

Les deux adolescents sont ramenés à la réalité :

— On devrait peut-être y aller ? suggère Maéline haletante.

— Attends.

Il l'embrasse à nouveau sur la bouche puis dans le cou avant de mordre délicatement son oreille.

— On peut y aller maintenant.

Maéline se sent décoller, porter par un nuage duveteux qui l'emmène dans un ailleurs chaleureux empli de joie et de volupté.

Ils s'installent, vont chercher leur première galette directement au billig puis reviennent s'asseoir :

— J'peux te poser une question con ? ose Maéline prise d'une bouffée de chaleur.

— Je t'écoute.

— On... On est en couple ?

— Ben oui, pourquoi ? Me dis pas que t'as déjà quelqu'un ?

— Non ! Ça va pas !

— Tu serais pas la première, dit-il le visage obscurcit d'un voile de colère.

— Oh ! Je suis désolée pour toi. Je suis pas comme ça, promis.

Elle se penche, offrant un décolleté plongeant à son amant puis l'embrasse tendrement sur la bouche. Romain glisse sa main dans ses cheveux avant d'en redemander.

— Je préférais juste que ce soit clair entre nous, se sent obligée d'ajouter Maéline. J'ai pas eu de copain depuis longtemps, alors ça me fait tout drôle. Et toi ?

— J'ai cassé y'a un mois. Et toi, ça remonte à quand ?

— Six mois.

— J'ai l'impression de pas être un mec sérieux à côté de toi.

— Arrête, on n'est pas là pour comparer. L'important c'est qu'on soit bien ensemble.

Caresse sur la joue.

— Je me suis jamais senti aussi bien ! J'adore quand tu rougis avec ce sourire-là, t'es à croquer !

— Arrête, je vais pu savoir où me mettre !

— Dans mes bras ? propose Romain en écartant exagérément les bras.

Ils se mettent à rigoler. Le reste de la soirée est aussi agréable et fluide que lors de leur première rencontre. Romain se fait un devoir de la raccompagner. Il leur faut ensuite vingt bonnes minutes pour arriver à se décoller l'un de l'autre.

— Merci pour cette soirée.

Il l'embrasse sur le front. Maéline a envie de pleurer, et pas de tristesse pour une fois.

— Merci à toi. Tu... Tes mots comptent beaucoup pour moi.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Valériane San Felice ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0