Tôt ce matin, avec les potes du quartier, Augustin était monté dans un car direction la mer. En compagnie de Ricardo, Kamel et Joachim, il n’avait pas vu passer les trois heures de trajet et maintenant allongé sur sa serviette, les yeux cachés par ses lunettes de soleil, Augustin ne pouvait pas s’empêcher de fixer le cul des meufs qui passaient. C’était plus fort que lui ! À dix-sept ans, il n’avait jamais baisé et toutes ces femmes en bikini l’excitaient terriblement.

 Ricardo, Kamel et Joachim étaient partis nager dans l’eau agitée et il les vit revenir le torse bombé. Fièrement, ils contournèrent deux belles brunes en train de faire bronzette, puis ils s’approchèrent pour se poser sur leur serviette.

 Kamel regarda le dos d’Augustin et moqueur, d’une voix vive, il déclara :

— Putain, mec ! J’avais jamais fait gaffe ! Ta tache de naissance ressemble à un canard !

 Les deux gonzesses juste devant se retournèrent le sourire aux lèvres. Honteux, Augustin plongea sa tête entre ses bras et ses amis s’esclaffèrent.

 Quelques secondes plus tard, il sentit une main caresser son dos et d’un coup Kamel beugla :

— Mon p’tit canard ! Tu as un joli plumage !

 C’en était trop ! Ses potes étaient relous. Chaque été, ils n’arrêtaient pas de le charrier sur sa tache de naissance ! Elle avait une forme de canard, il n’y pouvait rien et, vexé, Augustin s’éloigna.

 Une jeune femme blonde aux formes affriolantes se mit à le suivre et ses potes s’interrogèrent.

***

 Les pieds solidement ancrés dans le sable humide, occupé à contempler les vagues qui déferlaient sur le rivage, Augustin fut surpris par l’arrivée d’une jeune femme aux cheveux ambrés.

 En lui tenant la main, elle susurra :

— Tu sais, il ne faut pas avoir honte de la Marque !

 Il ne comprenait pas.

 Elle tira délicatement sur le haut de son maillot de bain afin de dévoiler son sein marqué d’un canard.

 Il plongea ses yeux dans les siens, il avait l’impression de la connaître depuis toujours. Elle s’avança et ils s’embrassèrent.