Assis à côté de Steve, Augustin était en cours de math. Sa prof faisait une démonstration importante, mais il n’écoutait pas. Ce chapitre sur les intégrales, il s’en fichait éperdument. Son cœur était resté en vacances, sur la plage. Il n’arrivait pas à oublier Anna. Avec ses yeux verts, ses cheveux ambrés et son sein marqué, elle l’avait comme envoûté.

 Après s’être embrassés, ils s’étaient baladés main dans la main. Arrivés dans un camping, elle lui avait présenté un mobile-home. À l’intérieur, elle l’avait déshabillé et sur le lit, à plusieurs reprises, ils avaient fait l’amour. En fin de journée, avant de se quitter, lorsqu’il lui avait demandé son numéro de téléphone pour garder contact, elle avait ri. En voyant sa mine déconfite, au creux de son oreille, elle avait murmuré : « nous sommes liés par la marque ».

 « Qu’est-ce qu’elle voulait dire ? » songea-t-il.

 D’un coup, Augustin grimaça. Il avait l’impression qu’une flèche s’était fichée dans son dos. Sa tache de naissance le faisait souffrir. Par réflexe, il passa une main sous son tee-shirt et ses doigts rencontrèrent une aspérité. Il tira dessus et frissonna en sentant un objet sortir de sa chair. Il jeta des coups d’œil furtifs autour de lui, et discrètement, sous la table, il déroula délicatement un petit papier souillé de sang. Il peina à déchiffrer les quelques mots écrits en attaché.

 « Par la puissance du Grand Canard, merci Augustin ! »