Jean-Armand referma la porte. Sans attendre, en se dirigeant vers le cagibi, il tira un chiffon en microfibre de sa poche.

 À l’intérieur du réduit, il siffla un air joyeux, et avec des gestes délicats, il dépoussiéra les plumes du canard empaillé.

 En lui caressant le dessus de la tête, il murmura :

— Götstaf, Götstaf ! Explique-moi le départ de Sarah !

 Jean-Armand resta immobile de longues secondes, puis agacé, il lança :

— Je sais que c’est dur d’être dans ce corps inerte, mais on s’était mis d’accord ! Tu devais ignorer toutes provocations !

 Le vieux propriétaire serra le poing avant de cogner violemment le mur, et furieux, il lâcha :

— Putain ! C’est pas vrai ! Tu es têtu ! On s’en fout qu’ils mangent du magret dans l’appart !

 Hystérique, Jean-Armand continua :

— Focalise-toi sur ta mission ! Augustus et Ghutos sont déjà sur la voie de l’illustre Mikhal, artisan de l’Impensable. Götstaf, tu es redoutable, on a besoin de toi. Je t’en supplie, mets ton égo de côté et pense au groupe. On est à l’aube de la Délivrance ! Tu ne dois pas faillir !

 De la sueur perlait sur le front du vieillard. Il s’essuya avec sa manche et calmement, il déclara :

— Je vais appeler Gaston, il va refaire le mur et je vais baisser le loyer pour que l’on trouve au plus vite un locataire.