— Le travail a commencé. Votre col est dilaté à trois. annonça la sage-femme.

 Assis dans le fauteuil, Fred se crispa. Si tout se passait bien, il serait bientôt papa.

 D’une voix mélodieuse, la sage-femme ajouta :

— Je repasse vous voir dans un petit moment, en cas de problème n’hésitez pas à appuyer sur la sonnette.

 La porte se referma et en fixant son mec, Anouk lança :

— Vas-y file-moi mon tél ! J’vais appeler ma sœur !

***

 Lorsqu’il vit sa chérie arriver en haut du mur d’escalade et crier de joie, Clément esquissa un sourire. Rien n'était perdu.

 Depuis ce foutu rendez-vous, Sophie avait changé. Souriante, optimiste par nature, elle était devenue triste, et résignée.

 Cette après-midi en l’emmenant grimper, il avait réussi à lui changer les idées. Contre le mur, concentrée sur ses mouvements, son équilibre, et les prises accessibles, elle ne pensait plus à son infertilité.

 Il fit coulisser doucement la corde pour la faire descendre et lorsqu’elle toucha le sol, il l’embrassa, et l’enlaça tendrement.

 Une sonnerie criarde vint interrompre cet instant de complicité. Sophie s’écarta pour fouiller dans son blouson. Elle empoigna son téléphone portable, le plaqua contre son oreille et écouta attentivement son interlocuteur.

 À plusieurs reprises, la jeune femme déclara :

— T’inquiète pas, je vais te l’apporter.

 Troublée, elle raccrocha, et avec les larmes aux yeux, elle expliqua à Clément :

— Anouk est sur le point d’accoucher. Elle a oublié sa valise, elle veut qu’on passe chez eux la récupérer.

— Et tu as les clés ?

 Prise d’un doute Sophie plongea la main dans son sac. Elle en extirpa un petit canard jaune en plastique. Intrigué Clément demanda :

— C’est quoi, ce canard ?

— Gros nigaud ! C’est le porte clé du double de l’appart à ma sœur !