Semaine 32 : (6 au 12 mai 2019)
Josette s’éloigna des ados désœuvrés. Après avoir marché un bon kilomètre, de l’autre côté de l’étang, elle s’installa sur un tronc d’arbre à proximité de la presqu’île. C’était l’endroit idéal pour regarder le soleil décliner.
Des canards se posèrent dans l’eau et Josette les contempla. D’habitude, bercée par les «coin-coin» et les clapotis de l’eau, elle s’évadait, mais aujourd’hui, gênée par de la musique, elle se leva.
D’où venait cette source sonore ?
Au bout de la presqu'île, sous le saule pleureur, elle vit un type allongé. Avec une bouteille à la main, il secouait la tête en écoutant le son craché par son enceinte portable, et parfois, il piochait des chips dans un paquet aux couleurs criardes.
Curieux, un canard s’approcha du sachet, et avant qu’il ne puisse glisser le bec à l’intérieur, l’homme l’envoya valdinguer d’un revers de main.
Projeté à plusieurs mètres, le canard retomba violemment dans l’eau.
Choqué par tant de brutalité, Josette approcha du type et cria :
— Frapper des canards, ça ne se fait pas !
L’individu dévisagea Josette et d’une voix grave, il lâcha :
— Il voulait bouffer mes chips !
— Et alors !? Ce n’est pas une raison pour le frapper !
Le type soupira avant de déclarer :
— Oh ! Dégage vieille peau !
Quel toupet ! Josette n’en revenait pas.
Mécontente, elle s’avança, et annonça d’un ton sec :
— Non ! Je vais rester, et tu vas t’excuser !
Le type ricana, puis en serrant ses poings, il se leva lentement. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il en imposait.
Toute frêle face à ce géant, elle ne se démonta pas et le défia en restant immobile.
Annotations
Versions