Depuis trois jours, chaque soir Monique s’interrogeait : où était passée sa voisine ? Josette était partie à pied mais ne semblait pas être revenue…

 Est-ce qu’elle était chez Noémie, sa petite-fille ?

 Est-ce qu’elle était rentrée incognito ? Si oui, pourquoi restait-elle enfermée ?

 Toutes ces questions l’empêchaient de dormir. Décidée, elle se leva, puis décrocha le téléphone pour taper le numéro de sa voisine. Lassée de tomber sur le répondeur, elle se rappela soudain qu’elle avait le double des clés. Décidément, ces derniers temps sa mémoire lui faisait défaut.

 En chemise de nuit et pantoufles aux pieds, avec sa lampe de poche, elle fila dehors. Monique tourna la clé dans la serrure, abaissa la poignée, mais la porte de s’ouvrit pas.

 Elle est verrouillée de l’intérieur songea-t-elle.

 En tambourinant à la porte, elle hurla le prénom de son amie, pas de réponse.

 Josette était peut-être tombée ? Elle n’arrivait plus à se relever, et gisait au sol épuisé ? Ou pire encore, la mort pouvait l’avoir emportée ?

Sa dernière hypothèse la fit frissonner, elle fonça dans son salon pour appeler les secours.

***

Lorsque les sirènes résonnèrent et que les gyrophares illuminèrent les ténèbres, Monique fut soulagée. Comment avait-elle pu être aussi négligente ? Au bord de la route, elle fit de grands signes aux pompiers.

Le camion se gara dans la cour et trois beaux mecs en descendirent.

L’un d’entre eux demanda à Monique :

— C’est vous qui avez appelé ?

— Oui ! rétorqua la vieille dame.

Sans perdre de temps, elle guida les pompiers devant l’entrée de sa voisine avant de révéler :

— Je m’en veux, j’aurai dû vous appeler plus vite. C’est verrouillé de l’intérieur.

En voyant la clé dans la serrure, le jeune caporal inspecta la porte, puis il demanda à la vieille dame de s’écarter.

Après deux puissants coups de pieds, dans un craquement, le verrou céda.

Aussitôt, les soldats du feu se déployèrent dans la maison.