Mon stylo
Je suis accroc à mon stylo.
Si parfois il paraît hostile,
C'est qu'il faut de tout pour faire un style.
Il a signé le deuil d'une feuille,
Car trop pure au sein de l'enfer.
C'est bien ça le deal,
Comme en chaque idylle.
Commode d'allier le geste à l'idée.
Que rien ne puisse le faire dévier.
De plus sans effet de mode.
Mille fois il m'a retracé.
Faisant couler l'encre du passé.
Il transforme en récits les ratures.
Pas besoin de grande littérature.
Pressée d'armer ma plume,
Si fluide le poids de l'amertume.
Le cerveau en guise de détente,
Lorsque la main se fait imprudente.
L'imagination n'est que ce qui vaut
Et alors plus rien ne l'équivaut.
S'opère sans tempérer la magie.
En gigantesque fresque de mes arabesques.
Voyez, la mine est telle un mime
Sublimant le tracé dans un espace.
Où tout s'espace et s'entrelace.
Parmi les lettres mortes je gis.
C'est vivantes qu'en moi elles s'agitent.
Hyperactives quand je cogite.
Celles de noblesse ont toujours primées
Quand nous devons aller à confesse.
Sitôt que je veux m'exprimer, les voilà.
Ne vous demandez pas ce qui m'anime,
Elles sont l'âme de mon pseudonyme.
Elles montrent la voie que je clame.
Je les réclame, jamais ne les contre.
Lorsqu'elles me consignent à la ligne,
J'interprète leurs signes.
Mon stylo, ce fidèle compagnon
Quelle que soit mon inspiration.
Il n'a pas fini de retranscrire
La transe des pensées à décrire.
Il continuera à me parler, à panser
Ces faiblesses que l'on ne peut dire.
Je suis accroc à mon stylo.
Si parfois il paraît hostile,
C'est qu'il faut de tout pour faire un style.
Il a signé le deuil d'une feuille,
Car trop pure au sein de l'enfer.
C'est bien ça le deal,
Comme en chaque idylle.
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