Acte 3 - Le menu

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La carte des plats était en fait deux morceaux de carton assez grossiers, jaunis par le tabac, où il était écrit au marqueur noir « Menu ». Une fois le menu ouvert, la déception de Camille, suivie par une grande surprise, se lisaient sur son visage. Des photos de plusieurs plats, collés à même le carton avec à leur droite l'appellation du plat, le tout toujours écrit au marqueur. On pouvait donc voir et lire de haut en bas :

« Tempura de crevette », « Bœuf au saté avec ses nouilles sautées aux légumes », « katsudon de porc pané », « ramen du chef » et enfin « gyoza spécial ATTENTION ».

Carte assez réduite et surprenante pensa Camille. Mais le plus étonnant furent les prix, ou du moins ce qu'on dirait être les prix, 100, 1000, 10 000, 100 000 et 1 000 000. Il s'étouffa avec sa propre salive en lisant ces prix dans sa tête et toussa allègrement. Les deux hommes suspects le regardaient toujours avec cet air étonné, tout en chuchotant discrètement l'un à l'autre des mots et des phrases qui étaient inaudibles pour Camille.

- « Excusez moi, mais c'est vraiment les prix les nombres sur les côtés ? » -Interrogea Camille.

- « Les... Prix ? » - répondit le cuisinier par une autre question.

L'autre personne, passa sa main dans ses cheveux épais et soyeux, s'essuya la bouche, pris un ton courtois et une posture rassurante, et répondit à Camille :

- « Nan voyons ! Ce ne sont que... Des références, oui ! »

- « Des... Références ? » - Demanda Camille d'un air plus que suspicieux.

- « Oui tout à fait, des références, les prix ont été oubliés d'être écrits ! » - Dit l'inconnu toujours de manière rassurante.

Camille ne croyait pas du tout cette explication, mais aillant un petit creux, il se décida quand même de se laisser tenter par un petit gueuleton, et après tout il pleuvait dehors, il n'allait pas encore sortir donc autant s'occuper comme il pouvait.

- « Très bien, je vais donc prendre les gyozas s'il vous plaît. » - Dit Camille, de manière résignée.

Soudain, à l'énoncé du terme « gyoza », les deux personnages se regardèrent d'un air inquiet, presque apeuré.

- « D-Des gyozas.. ? Vous en êtes sûr ? Ils ne sont vraiment pas bons, hein ! » - Dit le cuisinier tout en bégayant.

Camille le regarda avec stupeur et rétorqua sur le champ :

- « Vous servez un plat dégueu ? À quoi ça sert ? Bon je vais prendre les ramen alors. »

- « Y'en a plus !! » - objecta le masqué.

- « Quoi ?! Mais il en a lui ! » - dit Camille tout en commençant à être sérieusement agacé.

- « C'était les derniers ! » répliqua le non masqué.

Cette fois-ci même l'autre client commençait riposter contre les doutes de Camille. Ce dernier d'ailleurs, dans un élan d'irritation, se leva et brailla.

- « Mais c'est un sketch ? Y a quoi à manger en gros ici ? »

Les deux inconnus se regardèrent, un silence pesant de quelques secondes s'en suivit. Il fut rompu par les deux hommes étranges qui, en tournant leur regard vers Camille, lui déclarèrent tout les deux en même temps :

- « Y a plus rien ! »

Camille, subjugué par une telle situation dans un restaurant, décida d'attraper ses deux lourds sacs de courses et de quitter le restaurant, tout en sachant le déluge qui l'attendait dehors. Il préférait se noyer sous la pluie plutôt que rester cinq secondes de plus dans cette blague qu'était ce restaurant. Tout en enfonçant la porte d'entrée, il cria sans même se retourner :

- « C'est une véritable honte !! Je vais vous défoncer sur Prit Adviseur, et je vais dire à tout ceux que je connais de ne jamais aller chez vous !! »

C'est ainsi, qu'après avoir déballé ces mots lourds de sens, Camille se retrouva dehors, sous la pluie, de nouveau trempé et perdu. Il se remit alors à courir comme un dératé, avec ses deux poids au bout de chaque bras qui le faisaient presque tomber toutes les deux enjambées.

C'est après une bonne trentaine de minutes de course intensive sous la pluie qu'il retrouva enfin sa voiture au même endroit. Rassuré, il s'en approcha mais découvrit avec effroi l'intérieur qui ressemblait plus à une piscine qu'a un intérieur de voiture. En effet, ses vitres aillant été brisées par les voleurs, l'eau de cette gigantesque averse à pu s'infiltrer facilement à l'intérieur et l'inonder complètement. Il se demandait combien de temps il a mit à retrouver ce parking.La suite de cette mésaventure fut protocolaire, entre l'appel de la police, la constatation de l'effraction et la venue d'un garagiste, le destin de la forb fiesto bleu électrique n'était plus dans les mains de son propriétaire à présent. Exténué, ses sacs de courses gorgées d'eau de pluie, Camille fit donc la route jusqu'à son domicile à pied.

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