Précision

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Par paresse, on a souvent revêtu le moindre personnage féminin un tantinet vindicatif ou véhément de cette désignation de 'fatale', dans un panel composite qui va de Pfeiffer en Catwoman à ... Lauren Bacall dans" le grand sommeil", voire Madeleine Elster ( Kim Novak) dans "Vertigo", ou encore Norma Desmond (Gloria Swanson) dans "Sunset Boulevard".

Quiconque a vu la version de Tim Burton rangera l'amie Michelle dans la catégorie victime qui finit par se venger des mauvais traitements dont elle a été l'objet, consécutivement à une métamorphose. Okay, elle se la joue latex et fouet, lèche les visages avec énergie... Est-ce suffisant ? Certainement pas, aussi sûr que je m'appelle Vera Omphale. Et puis, entre nous, lécher les visages... tu parles d'une affaire !! À propos, vous ai-je déjà parlé de Mark, un de mes amants ? De mon subordonné Peter Liguty ? Non ? Il faudra que je m'y colle, alors.

Madeleine Elster (Novak), quant à elle, est plus manipulée qu'autre chose et spoiler — c'est elle qui trouvera sa fin, dans un châtiment dont l'exécutrice involontaire est le bras de Dieu —

Bacall-Vivien tape, pour sa part, directement dans la catégorie 'adjuvant du héros', tombant même amoureuse de Philipp Marlowe (Bogart).

La palme pour Swanson-Nora Desmond, en ancienne star du muet vivant dans ses souvenirs et complètement dépassée par toute espèce de réalité...

D'aucune manière ces quatre personnages ne peuvent être définis comme fatals. Il leur manque la maîtrise, au moins momentanée, de la situation et le contrôle des autres personnages. Elster-Novak et Desmond-Swanson, en particulier, sont paumées ou en perdition.

D'après les critiques, la femme fatale s'épanouirait dans son écrin favori : le film noir, lequel serait, selon les mêmes, une émanation des peurs nées de la guerre froide, du péril atomique : d'où une présence accrue de la toxique créature dans ce genre cinématographique, au cours d'une période qui couvre grosso modo une vingtaine d'années (1945-1965). Avec un inconvénient de taille : La seule présence d'une actrice dans un film noir suffit à revendiquer pour elle l'appelation de garce vénéneuse.

Or, c'est faux, archifaux , d'abord parce que, ainsi que nous le montrent les exemples de Swanson ou Bacall, l'enrobage sombre ne justifie pas pas forcément cette désignation. Ensuite parce que le principe de fatalité ne se limite ni au film noir, ni à la période 1945-1965

Marlene Dietrich dans "l'ange bleu", qui provoque la déchéance et la fin du professeur 'Unrat' ou Bette Davis, poison plébéienne, aussi profiteuse que sans filtre, dans "l'emprise" (On human bondage) en 1934, n'ont pas attendu l'arrivée des polars glauques pour corrompre ou détruire.

Au risque de me répéter, pour bien m'exonérerer de l'image fallacieuse qu'on m'a attribuée, je vais évoquer pour vous plusieurs cas de véritables femmes fatales sur grand écran à travers le prisme de leurs motivations et caractéristiques.

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