Famke Janssen et Luciana Paluzzi, les mantes religieuses.

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Un type particulier : la méchante James Bond girl, incarnation même de la tarentule qui trahit les personnages positifs, et, au besoin, les élimine.

Ces personnages, malgré leurs vilains défauts, ont beaucoup plu par leur émancipation, en s'éloignant des standards de la femme subissante dont le cinéma foisonnait jusqu'aux années soixante. Jusqu'alors, l'essentiel des contributions de ces dames consistait, outre la beauté, à être l'objet de convoitises diverses, ou bien l'enjeu d'un héros prompt à les secourir. La cruelle James Bond Girl, dans la mesure où elle se montrait l'égale ou la supérieure de l'homme dans des domaines qu'on lui pensait réservés ( combat, maniement des armes, esprit guerrier...) tranchait, par conséquent, avec les pâlottes héroïnes attachées au poteau de torture, réduites à espérer l'arrivée d'un sauveur valorisé par son esprit chevaleresque.

Oublions quelques erreurs de casting retentissantes. On pense à Grace Jones dans "Dangereusement vôtre " (From a view to a kill) dont il s'avère qu'elle possède beaucoup plus un profil de garde du corps émacié que celui d'une tentatrice susceptible de faire chavirer l'agent Bond ( Roger Moore) avant de l'éliminer.

En effet, chez la femme fatale, le principe de séduction et d'attirance se révèle entièrement lié à ses vils desseins. L'amie May Day (Jones) étant aussi enivrante qu'une porte de prison... vous admettrez qu'il m'est dificile de la ranger dans cette catégorie.

Ces personnages se doivent d'adjoindre charme, attrait, promesse ou concrétisation sexuelle à leur dangerosité.

C'est pourquoi, nous sommes désormais en mesure de le clamer haut et fort : Xenia Onatopp (Famke Jansen) , dans "Golden eye" est une mante religieuse d'un genre particulier, tuant pendant l'acte, à l'instar de l'insecte femelle, lequel n'a pas davantage la politesse d'attendre que l'accouplement soit terminé pour entamer la session de cannibalisme. Eros et Thantos s'étreignent dans la personnalité démente de la jeune femme, au point de ne plus pouvoir les différencier.

Heureusement, 007 ( Pierce Brosnan) résistera à la pression et se sortira de la mortelle emprise. Ouf ! On respire ! His name is Bond, tout de même.

Même cas de figure pour Fiona Volpe (Luciana Paluzzi) dans "Opération tonnerre" (Thunderbolt), qui s'envoie en l'air avec James (Sean Connery), tout en projetant de l'occire dans un futur proche. Elle aussi en sera pour ses frais, naturellement.

Il faudrait citer également Fatima Blush-Barbara Carrera ( Jamais plus jamais / Never Say Never Again) et bien d'autres.

Toutes ces antagonistes ont pour point commun l'absence d'une motivation qui pourrait légitimer leurs horribles manières. Elles sont mauvaises parce que mauvaises, au même titre que l'ogre, la sorcière et le loup des contes, ou les vilains des comics. On demande pas au Dr Octopus ou au Bouffon vert pour quelle raison ils se comportent mal. Le côté obscur les a choisis, un point c'est tout.

C'est pourquoi je peux l'affirmer sans crainte d'erreur : ces personnages ne répondent pas du tout à mon profil. J'ai des rapports avec les hommes parce que j'aime ça. Et eux, encore plus, d'ailleurs, à la folie.

Au fond, je me demande si je ne serais pas une philanthrope.

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