Der Blaue Angel

2 minutes de lecture



Vous connaissez "l'Ange Bleu", naturellement ?  Non ? C'est un tort. Comment ferez-vous , le jour ou vous subirez un quiz sur l'histoire du cinéma ?

Vous préférez la littérature ? Vous ne pouvez pas mieux tomber, le film décline un roman d'Heinrich Mann, le frère de Thomas, dans une adaptation qui ne satisfera pas l'écrivain.

"L'ange bleu" (1930) est le long-métrage de Joseph Von Sternberg qui créa le mythe Marlene Dietrich, le titre ne désignant nullement le personnage de la danseuse Lola Lola incarnée par l'actrice, mais le cabaret où elle exerce ses talents.

Immanuel Raat, est un professeur, vieux garçon, aux allures d'épouvantail, qui terrorise ses élèves. Ayant appris que certains d'entre eux fréquentent un cabaret plus ou moins glauque, il s'y rend, mu par l'intention de prendre les dévoyés sur le fait et de les ramener dans le droit chemin. Malheureusement, il va y rencontrer la vedette locale, faubourienne et sans manière, mais porteuse d'une sensualité brutale. Petit à petit , il va s'enfoncer dans la déliquescence...

Bon, présupposons que Lola soit fatale, puisque conduisant l'homme à sa fin par sa seule présence. Mais cela la rend-elle pour autant responsable de la déchéance du peu ragoûtant bonhomme ?

Et d'abord, quel besoin Herr Professor Unrat avait-il d'aller se laisser mourir sur son vieux bureau vermoulu ? Mourir d'amour, c'est dépassé. Et puis, quand on trimballe une tronche comme la sienne, on ne fonde pas de gros espoirs romantiques sur une liaison amoureuse. Il aurait déjà dû se satisfaire que la meneuse de revue ait baissé les yeux pour le voir.

Il n'a pas supporté sa déchéance ? Au vu de l'obstination avec laquelle il y a travaillé, j'aurais tendance à penser qu'il a cherché son malheur.

Alors, vous voyez, je fais des concessions : je veux bien admettre une légère , oh très légère parenté avec la Marlène , dont il faut bien reconnaître, au passage , sans une once de vanité, que les jambes dessinées au fusain rappellent les miennes.

Aucun mimétisme, n'est-ce pas ? Les gambettes et l'attraction, je veux bien, et même je corrobore. Mais, pour le reste, chanteuse vulgaire dans un beuglant saturé de populace, non merci ! Pas pour moi.

En tout état de cause, elle ne représente que l'objet sur lequel l'homme a projeté son auto-destruction.

Lola est innocente , à mon image. Elle n'est pas plus allée chercher l'hirsute enseignant que je n'ai obligé mes amants à demeurer mes compagnons.

Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose...

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