Chapitre 5 : Le bien et le mal (partie 1)
Cela faisait maintenant près deux semaines que Zayn séjournait à La Sirène de l’Atlantique. Lorsqu’il était arrivé le premier soir dans sa chambre, il n’avait pas eu le temps de se rendre compte à quel point la suite qu’avait réservé Mathias était somptueuse. Ses affaires étaient arrivées avant même qu’il y soit installé. La chambre était entièrement marbrée, avec un petit salon, un canapé et des sofas, une très grande salle de bain avec pleins de produits de soin de la peau et des cheveux, ainsi qu’un immense lit double avec une table de chevet et un bureau collé à la fenêtre donnant sur le XXIème arrondissement.
En réalité toute l’auberge était somptueuse, le rez-de-chaussée était composé d’un bar, avec des tables pour quatre et une terrasse. De nombreux clients venez chaque jour à l'auberge, ne serait-ce que pour déjeuner, diner ou prendre un verre. Il avait très vite compris le premier jour que cet établissement était réservé à une clientèle qui en avait les moyens. On voyait beaucoup de paladins et de mages qui venaient se restaurer ou passer un bon moment, mais à aucun moment Zayn n’avait vu d’éclat ou d’enchanteur. Les enchanteurs était reconnaissable grâce à leurs sceptres imposant et les éclats à leur unique épée attaché dans le dos. Zayn comprit après avoir poser des questions au serveur avec qui il avait sympathisé que les mages était très difficilement reconnaissable mais que les paladins arboraient tous un marteau miniature autour du cou attaché à un collier, il avait aussi dit que ces petits marteaux miniatures étaient capable d’abattre un gratte-ciel, mais face à sa mine sérieuse, Zayn, désabusé et un peu sceptique, avait vite compris que cette blague n’en était pas une, bien qu’il ne comprenait pas comment un marteau décoratif de 10 centimètres pouvait abattre une tour.
Il avait profité de ses journées libres pour se promener dans le XXIème et avait même visité le XXème. Ces deux arrondissement de Paris Magique, appelé Paris Magique II et Paris Magique III étaient tout simplement « parfaits ». C’était le seul mot qui lui venait à l’esprit quand il essayait de les décrire avec des mots. Les avenues et rues avaient tous des arbres, des bouleaux et des peupliers. Les rues étaient tellement propres que Zayn était prêt à parier qu’on pouvait s’y déplacer pieds nus sans trop se salir.
Il n’avait pas eu le temps d’acheter des habits neufs pour Barbelle. Il le fit donc seul en suivant une carte magique, achetée à l’auberge, qui indiquait les horaires de fermetures des magasins et le niveau d’affluence de ceux-ci ainsi que des petits détails utiles quant aux marchandises qui y étaient vendues. Il suffisait de demander à la carte à voix haute pour qu’elle les lui montre. Plus encore, elle pouvait donner des informations concernant les vendeurs et la réputation qu’avait le commerce auprès des habitants de Paris Magique. Il avait acquis cette merveille pour 200 centières. Zayn commençait à s’en rendre compte, avec l’argent de la bourse il était vraiment aisé. A titre d’exemple, payer un mois de séjour à l’auberge le laissait quand même avec 1000 centières à dépenser, ce qui était énorme. Barbelle devait être une école très prestigieuse pour se permettre d'attribuer d’aussi grosses bourses aux nouveaux comme lui.
Ne sachant pas trop quoi acheter, il prit des pulls, des gants et une doudoune pour l’hiver. Il en profita également pour acheter des pantalons, des hauts, des chemises, des vestes ainsi que des baskets. Et comme il avait remarqué que les doués s'habillaient extrêmement bien il prit donc l’initiative d’acheter deux costumes pour les grandes occasions et des écharpes qui se mariaient avec ses chemises. Après avoir fait les magasins il avait dû acheter une nouvelle valise parce qu’il avait maintenant trop de vêtements. Dans la même journée, il réussit à trouver une librairie qui vendaient des livres de sorcellerie et se mit en tête d’acheter un livre avec des sortilèges élémentaires et d’essayer de s’entraîner dans sa chambre les jours où il s’ennuyait et à sa grande surprise quand le libraire lui demanda sa carte d’identité, il lui indiqua gentiment la sortie en disant que c’était à l’école qu’il apprendrait tout ça. Furieux et avec rancœur, il se dirigea vers un deuxième magasin pas loin de l’auberge qui lui refusa non seulement de lui vendre des livres de sortilèges élémentaires, mais aussi les livres d’histoires des doués et tout autre document relatant au monde magique. En fin de journée, il décida de contacter Mathias pour lui demander s’il ne pouvait pas intervenir. Il lui écrit une lettre qu’il lui envoya, lui expliquant qu’il voulait commencer à s’entraîner à la sorcellerie et à la magie. Il lui fit part également de ses questions concernant les Terres Infinies.
Zayn n’arrivait toujours pas à assimiler le fait que ces terres étaient réellement infinies. Si cela était le cas cela voudrait dire que ces terres ne sont pas un objet céleste rond comme une planète mais une dimension où la terre, où plutôt les « Terres », étaient plates. Cela était physiquement impossible, si cette dimension était plate, d’où venait les ou le soleil qui les éclaire, et d’où venait les lunes durant les nuits. Il avait essayé d’acheter des livres sur le sujet, mais on l’avait comme à chaque fois conduit à la sortie de la boutique. Zayn n’avait qu’une seule chose en tête, mis à part pratiquer le don, comprendre ce qu’étaient réellement les terres infinies. Il avait son idée sur la question, cela devait être une super-planète tellement grande que les gens qui la parcourent ont pensé que c’était un monde plat, infini.
La réponse de Mathias revint par boîte à encre, une heure plus tard :
« Cher Zayn,
Je suis content que tu t’acclimates à Paris Magique et que tu sois aussi curieux.
Pour ce qui est des Terres Infinies, elles sont belles et bien plates et, existent dans une autre dimension. Je sais que c’est difficile à accepter mais le jour où tu les fouleras tu comprendras quand je te dis qu’elles sont vraiment infinies. Les soleils descendent du ciel et remontent la nuit pour laisser place à des étoiles qui s’approchent et éclairent les terres de cette dimension. Il est aussi impossible d’atteindre l’espace depuis les Terres Infinies. A chaque fois que quelqu’un essayait, il se rendait compte que plus il volait haut, plus les étoiles rétrécissaient jusqu’à ce qu’il soit obligé de redescendre pour respirer, vu le manque d’oxygène dans l’espace. Les Terres Infinies existent par le Don. Pleins de phénomènes inexplicables s’y produisent. De toutes les manières il y’a un cours dédié aux Terres à Barbelle, il est obligatoire et tu y auras loisirs de poser toutes tes questions.
Pour les librairies, tu n’as pas le droit de t’instruire dans les sujets concernant Terre Magique tant que tu n’es pas à l’école. C’est un protocole lourd mais qui se doit d’être respecté. Comme expliqué, par le passé, des idéologies ont été véhiculées aux jeunes élèves qui sont considérées comme détestables et dangereuses pour notre communauté. Nous avons donc décidé de ne révéler que le strict minimum aux nouveaux tels que toi. Mais comme je t’apprécie, je t’ai envoyé une allumette. Le sortilège pour la transformer en aiguille est Acuis. Mais il ne suffit pas de le dire à voix haute, il faut que tu sentes le Don affluer en toi et le dirige vers l’allumette en imaginant avec précision l’objet final que tu souhaites obtenir. Pour ce qui est de la magie, contente toi de claquer des doigts pour faire tenir l’allumette en équilibre sur la pointe, mais encore il te faudra avoir recours au Don et imaginer précisément le résultat final. J’espère te voir le 25 août pour notre départ vers Barbelle.
Mes amitiés, Mathias,
PS : Pour répondre à ta question, je suis près du pôle nord, je m’occupe des nouveaux comme toi. Ma prochaine destination est l’Alaska. »
Zayn se sentait le cœur léger, il allait enfin commencer à pratiquer la magie. Il avait essayé d’enlever ses lunettes en bois, à plusieurs reprises, pour voir s' il pouvait maintenant concentrer son Don dans les yeux. Mais cela fut un échec à chaque fois, il ne voyait que du noir. Il conclut qu’il ne valait mieux pas enlever l’anneau que lui avait donné Mathias au risque de se voir expulsé en plein Paris, ou pire encore que son corps implose. Il avait besoin de ces artefacts pour pouvoir vivre à Paris Magique, puisqu’il ne savait pas encore contrôler son Don. Sans ces lunettes et cet anneau, il ne pouvait ni voir, ni pénétrer le monde magique.
Il prit l’allumette que Mathias lui avait envoyé par boîte à encre la posa avec hâte sur son bureau. Il se concentra et essaya de s’imaginer une aiguille à la place de l’allumette et se répéta plusieurs fois la formule dans la tête « Acuis… Acuis… Acuis… », puis inspira un bon coup et dit d’un ton haut et fort :
- Acuis.
Il sursauta en criant fort quand il vit que l’allumette avait vibré légèrement, mais se sentit bête d’avoir crié victoire trop vite, l’allumette ne s’était pas changée en aiguille. Il réessaya, sans perdre espoir, plusieurs fois, en essayant de se convaincre que c’était la première fois qu’il essayait d’utiliser le Don. Mais très vite, il se rendit compte que peu importe comment il s’y prenait, l’allumette ne faisait que vibrer faiblement. Après une heure de tentatives acharnées, il jeta l’éponge maudissant l’allumette et le sortilège qu’il avait utilisé. Il décida de sortir faire un tour pour se changer les idées et alla essayer un nouveau café qui venait d’ouvrir à quelques quartiers d’ici.
Et c’est comme ça que passa Zayn les trois dernières semaines d’août qui lui restait à Paris Magique. Il passa des jours à essayer le sortilège de l’aiguille, mais peu importe comment il s’y prenait, l’allumette ne faisait que vibrer paresseusement sans se changer en aiguille. Était-ce normal qu’il ne puisse pas effectuer un sortilège aussi simple ? Pire encore, il ne pouvait toujours pas voir Terre Magique sans ses lunettes en bois. A chaque fois, qu’il les enlevait il ne voyait rien d’autre mis à part du noir. Zayn commençait sérieusement à croire que Barbelle s’était peut-être trompée et que son Don n’était pas aussi puissant que ce que son directeur, le Lion, pensait. Alors, pour se changer les idées, Zayn partait souvent se balader dans le XXème et XXIème arrondissement, Paris Magique 2 et 3. Il décida donc d’essayer tous les établissements où il pouvait être admis. A son grand malheur, on ne le laissait toujours pas pénétrer les librairies, les bibliothèques, ni même les magasins vendant des objets enchantés ou les animaleries de créatures magiques, qui toutes en cage, attendent d’être vendues. D’un autre côté, Zayn, avait eu la chance de voir un dragon nain aux écailles rouges et à la crête hérissée de pique dangereusement acérées. Le vendeur lui avait expliqué que les dragons nains étaient des cousins lointains des vrais dragons, mais à la différence de ceux-ci n’étaient pas très intelligents. On lui avait expliqué que les vrais dragons, étaient aussi intelligents qu’un doué et très puissants.
Même si ses sorties ne s’étaient pas révélées aussi amusantes que ce qu’il avait pu espérer, il eut quand même le temps de visiter la majorité des cafés et restaurants connus ainsi que plein de parcs magnifiques aux arbres dansants et aux fleurs qui émettaient de petits sons quand on les effleurait. Il avait également reçu une lettre du Lion de Barbelle qui lui expliquait que le départ pour l’école s’effectuerait le lendemain à 15 heures tapante depuis l’aire des montgolfières à Paris Magique III, le XXIème arrondissement. Il avait aussi précisé qu’il fallait envoyer ses affaires étiquetées à son nom par estrade. Il n’avait aucune idée de ce que voulait dire les termes « envoyer par estrade ». Il se promit de demander à Mathias ou à l’aubergiste ce que ça voulait dire. Ce soir-là, la salle de réception qui était une énorme pièce capable de contenir une cinquantaine de tables rondes pour sept à huit personnes, allez accueillir des élèves des écoles françaises pour doués. Ceux-ci se réunissaient traditionnellement dans les auberges de Paris Magique en vue du départ pour leurs écoles respectives. Bien sûr, Paris Magique n’était pas le seul point de départ pour les écoles basées dans l’hexagone français, mais c’était celui d’où la majorité des départs avaient lieu.
Zayn avait eu le temps d’apprendre durant son séjour à Paris Magique, qu’il existait six grandes écoles prestigieuses pour doués et Barbelle était l’une d’entre elles. Les autres se situait en Amérique du nord, en Afrique, en Asie, à Atlantide et sur Ciel-Terre ou La Cité dans le Ciel. Ces écoles étaient synonymes de grandeur et assuraient à tous ses diplômés les meilleurs postes dans le monde de la magie. Mais il avait aussi appris qu’il y’avait pleins d’autres écoles de par le monde, moins prestigieuses, mais qui permettaient néanmoins de recevoir une bonne éducation. Certaines d’entre elles avaient même une très bonne réputation. Il avait aussi appris qu’il y avait une forme d’aristocratie dans le monde de la magie, il n’avait pas très bien compris le principe, mais il avait retenu que les éclats et enchanteurs ainsi que leurs descendants sur huit générations avaient des droit féodaux sur certains territoires. Ils collectaient une taxe et avait un droit de vote au conseil de l’ordre, qui était une organisation gouvernementale mondiale démocratique. C’est ce dernier point qu’il ne comprenait pas, comment une démocratie pouvait accepter des privilèges féodaux à certains de ses membres. Il avait aussi appris par exemple que de grandes et vieilles familles qui existaient depuis plus d’un millénaire siégeaient au conseil de l’ordre. Il avait eu du mal à mettre la main sur toutes ses informations puisqu’on lui interdisait les librairies, les bibliothèques ainsi que plein d’autres endroits de Paris Magique. Il avait dû ruser pour apprendre tout ça. Chaque soir il s’installait à une table voisine des visiteurs de l’auberge et faisait mine de lire un livre sur l’économie tout en écoutant les conversations à l’insu des personnes autour de lui. C’était parfois ennuyeux, mais sur le long terme, sa stratégie payait.
Il décida donc ce soir, d’aller faire un tour à la salle de réception pour voir à quoi ressemblait les élèves des différentes écoles françaises, à la veille du départ pour Barbelle. La salle de réception était joliment décorée avec pleins de lumières qui flottaient dans l’air, des nappes et chandeliers sur chaque table ronde étaient disposés et un petit coin salon avait été emménagé dans le fond près des fenêtres qui donnaient sur les terrasses pleines à craquer. Zayn se demanda si toutes les autres auberges de Paris Magique étaient aussi remplies et tout compte fait, après mûre réflexion, elle devait sûrement l’être.
A sa grande surprise, Zayn remarqua qu’il n’y avait aucune table ronde de vide et que toutes étaient remplies de jeunes gens en discussion. Étant un grand timide, il eut du mal à se résoudre au fait qu’il fallait s’incruster à une table pour en apprendre plus sur les différents sujets de conversations qui animaient l’assistance. Il prit un grand souffle, et marcha droit vers une table qu’il avait repéré car il y’avait des sièges vides. Il demanda poliment :
- Bonsoir, est-ce que ça vous dérangerait si je m’installe avec vous pour la soirée ?
- Absolument pas ! répondit un jeune homme aux yeux bleus et aux cheveux roux tirés en arrière.
Il y’avait déjà quatre personnes installées autour de la table. Le jeune le scruta des yeux avec un regard légèrement arrogant et ajouta d’un ton vaniteux :
- Tu es un nouveau n’est-ce pas ?
- Oui, répondit Zayn froidement.
- J’en ai repéré au moins une vingtaine ce soir dans l’auberge. On vous reconnaît à vos lunettes en bois, ajouta-t-il d’un air narquois.
Zayn se sentit soulagé, il n’était pas le seul à être « nouveau », il se détendit un peu et questionna à contre-cœur le jeune homme :
- Je m’appelle Zayn Mistrot, comment t’appelles-tu et à quelle école tu appartiens ?
- Tu ne perds pas de temps toi, fit le jeune homme avec un sourire moqueur. Je m’appelle Ever, Ever de Campagnolles. « Encore un péteux » se dit Zayn. Et voici Ombre et Scintille, ajouta-t-il en désignant deux jumelles. Et celui à ta droite s’appelle Clévand. Nous allons tous à Chestère cette année, dit-il fièrement en bombant le torse. Et toi, quelle école tu rejoindras l’an prochain ?
Zayn n’avait aucune idée de comment se sortir de cette situation, il mentit donc :
- Je n’ai pas retenu le nom de l'école, je viens de recevoir ma lettre il y’a deux jours. Je crois que c’est dans le nord de la France.
- Ah ! fit Ever aussitôt. Tu dois aller à Alandia, c’est une très bonne école… Un peu moins bonnes que Chestère bien-sûr, mais les dîplomés d’Alandia sont très bien insérés professionnellement après leurs six années d’études.
- Mon cousin va à Alandia cette année, dit Ombre. Si tu veux je peux te mettre en contact avec lui si tu le souhaites, en plus, il doit être dans la salle, termina-t-elle en le cherchant des yeux.
Plus la conversation avançait et plus Zayn se sentait mal à l’aise, il voulait quitter la table, mais il ne voulait pas non plus paraître impoli. Il fit donc un effort pour réengager la conversation :
- Tu as dit qu’il y’avait vingt nouveaux comme moi dans la salle ?
- Oh oui, il y’en a beaucoup plus dans les rues, je les ai croisé en venant ici.
Clévand ricana sombrement, et ajouta :
- Quand je pense que certains de ses malheureux peuvent enfin quitter le monde des sans-dons… Le pire c’est qu’ils le font dans le but de poursuivre des études qui pourrait leur fournir un double poste chez eux… Se retrouver encore chez les sans-dons… C’est malheureux…
- Un double poste, c’est quand tu travailles pour l’ordre en infiltrant la société des sans-dons pour les aider dans leurs problèmes, répondit Scintille en voyant l’air interrogateur de Zayn.
Ever se renfrogna et tapa du poing sur la table :
- Quand je pense qu’il y’a pas si longtemps ces misérables allaient passer sous notre coupe.
- Pas ici Ever… dit subitement Ombre en regardant de tous les côtés.
- Bah quoi, tout le monde le sait, avec la Lame au moins on aurait pas eu à se taper ces singes sans cervelles. Les sans-Dons ne servent à rien, ils devraient nous servir. De toutes les façons regarde toutes ces attaques sur les Terres Infinies, à mon avis le conseil de l’ordre a du pain sur la planche… dit-il en ricanant bruyamment.
Zayn en avait trop entendu, le visage rouge de colère, il se leva et prit congé en disant :
- Excusez-moi ! J’ai dû oublier quelque chose dans ma chambre.
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