Chapitre 6 : L'illégitimité (partie 2)

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Zayn avait conscience aussi que son histoire, comme l’histoire de milliers de nouveaux doués comme lui pouvait semer le doute quant à ses origines. Mathias lui avait dit qu’il descendait probablement d’une famille de doués, mais qu’en était-il des autres nouveaux comme lui. Le don pouvait-il apparaître au sein d’un arbre généalogique fait de sans-Dons ? La question était légitime et connaître la réponse était nécessaire. Si une partie de la communauté des doués détestait les sans-Dons, il coulait de source qu’elle devait détester les nouveaux doués issus de ces familles de sans-Dons. Il fallait poser la question autour de lui pour savoir quel comportement adopter face à ces gens-là.

Avec hésitation Zayn se tourna vers Martin :

  • J’ai une question à te poser, mais elle pourrait être gênante !

Martin le regarda d’un air intéressé et se rapprocha de lui :

  • Dis-moi tout !
  • Les nouveaux doués sont-ils tous issus de familles de sans-dons ?
  • Je vois où tu veux en venir. Tu te demandes si le Don apparaît chez eux par hasard ?
  • Oui ! Faut-il obligatoirement descendre d’une famille de doués pour appartenir à notre monde ? ajouta Zayn en rougissant.

Martin comprit tout de suite que le sujet de la conversation gênait Zayn, et c’est avec tact qui lui posa la main sur l’épaule comme pour le rassurer :

  • Le don peut apparaître chez les familles de sans-Dons. J’aimerais même ajouter qu’il n’apparaît pas vraiment, il était déjà là endormi pendant des générations et des générations avant de s’éveiller dans un des porteurs.
  • Comment cela se fait-il ? demanda Zayn interloqué un peu plus fort qu’il ne l’aurait voulu.
  • Les hauts-elfes ont transmis le Don à beaucoup d’être humain. Seulement pour une raison que l’on ignore, ils ont fait en sorte que chez certains humains celui-ci reste endormi. A la différence de chez les elfes, ils ne l’ont pas transmis à l’ensemble de la planète. Ils jugeaient sûrement que notre espèce n’était pas encore assez mature… assez pacifique… un peu trop belliqueuse…

Zayn comprenait maintenant. Le Don était endormi pendant des générations, avant de se révéler au sein d’une famille. Mais cette révélation soulevait un tas d’autres questions. Appartenait-il vraiment à une famille de Paladins comme le lui avait dit Mathias, ou était-il juste un orphelin issu d’une famille de sans-Dons qui s’était finalement révélé être un doué. Mathias était pour lui une forme de repère mais il n’arrivait pas à se soutirer à l’idée qu’il pouvait être dans l’erreur, car Zayn l’avait appris très tôt : l’erreur était humaine, et même si Mathias était un humain hors norme, son esprit restait bel et bien celui d’un humain. Cette question sur ses origines l’avait taraudé à maintes reprises lors de ses nuits solitaires à l’auberge, était-il vraiment un enfant de doués, un enfant illégitime peut-être, ou un enfant dont le futur était sous le joug d’une menace à venir, avez-t-on voulu le protéger d’un mal qui guettait dans l’ombre ou était-il juste le fruit d’une union interdite qu’on a voulu cacher comme l’on dissimule un furoncle apparu du jour au lendemain sur le visage. Est-ce que quelque part, dans ce monde, il avait des parents encore en vie qui pensaient à lui avec affection comme le souvenir d’un moment heureux que l’on conserve précieusement dans l’intimité de son être ?

Les pensées de Zayn étaient mues par une impulsivité qu’il n’avait que rarement connu, en tout cas pas depuis sa plus jeune enfance, durant les nuits où il se questionnait sur son origine. Et c’est de cette même impulsivité que la première réaction, la première énonciation à voix haute de la tempête qu’une simple discussion sur l’origine du don avait provoquée, la première question sur le sujet eu lieu, dans l’aéronef rugissant qui avait depuis décollé. Et ce depuis qu’il avait appris qu’il était doué :

  • Martin, comment se célèbre l’union de deux personnes dans notre monde ?

Martin le regarda avec des yeux ronds, comme si la question l’avait pris de court :

  • Le mariage tu veux dire ? dit-il pour gagner du temps
  • Oui, comment ? insista Zayn, l’air soucieux.

Martin regarda le plafond, et demeura silencieux l’espace d’un instant. Zayn savait qu’il soupesait le pour et le contre de sa réponse. Il était évident que pour le cas de Zayn la question était épineuse. Elisabeth et Leon avaient discrètement suivis l’échange et demeuraient silencieux. Le sujet était très sensible, tous les deux regardaient dans le vide mais affichaient une expression indéchiffrable, entre la placidité et la désolation mal contenue. Eux aussi avaient remarqués, tout comme Martin, que le Don de Zayn s’exprimait avec une force qui n’était pas commune, ce qui sous entendait qu’il était présent depuis plusieurs générations chez sa famille. Zayn regardait alternativement ses camarades en devinant la raison de leur silence. 

  • J’ai l’impression que vous réalisez quelque chose qui m’échappe. Ce n’est pas vraiment bon signe que je descende d’une lignée de Paladin, n’est-ce pas ?
  • Ou d’éclat… on ne peut pas vraiment savoir… dit Leon tout en rougissant

Zayn ne put s’empêcher de pousser la conversation jusqu’à son paroxysme et se tourna vers Elisabeth : 

  • En quoi avoir des parents qui sont doués est-il un problème ? 

Martin plissa les lèvres et prit un air sérieux que Zayn n’avait jamais vu jusque-là : 

  • Notre société à des codes, dit-il d’un ton doux. Je t’en prie quoi que je dise laisse-moi terminer d’abord. L’union de deux doués est un évènement sacré que nous avons hérité des hauts-elfes. Certes il existe aussi chez les sans-dons, mais lors ce que nous nous lions, c’est pour la vie. Lors ce que nous faisons la cour et que les sentiments sont réciproques, l’union est officieuse voire quasi-officielle. La consommation de l’union ne se fait jamais hors du cadre du mariage… Ce que j’essaye de dire par là c’est que…

Léon coupa Martin dont le teint avait rougi au fur et à mesure :

  • Mon ami, il se peut que tes parents n’aient pas respecté cette règle. Mais ça ne change pas qui tu es ! Garde la tête haute qu’importe les moqueries.

Zayn baissa la tête abasourdie, il était sans voix et d’ailleurs il ne cherchait même pas à répondre. Au même moment un serveur habillé avec un ensemble bleu clair fit interruption, épargnant à Zayn l’effort de dissimuler ses émotions. L’homme dans la trentaine était apparu en même temps qu’une cinquantaine autres membres du personnel de l’aéronef, se glissant discrètement entres les tables pour prendre les commandes des jeunes voyageurs, tous habillés du même costume bleu clair.

  • Bienvenu dans l’aéronef à destination de Barbelle. Nous avons un plat du jour prévu pour midi : une salade méditerranéenne en entrée suivi d’un bœuf bourguignon et une crème brulée en dessert. Souhaiteriez-vous une boisson d’ici là ?

Zayn se sentit soulagé quand il entendit les autres demander, sans aucune trace de gêne dans leur voix, des cafés et une corbeille de viennoiserie, il décida de les imiter. Le serveur acquiesça à l’attention de Martin qui demandait de la confiture et finit par prendre congé en se dirigeant vers table voisine.

  • Zayn, que tu sois un enfant dont les parents n’étaient pas mariés ou un enfant de personnes normales ne changent en rien l’opinion que l’on a de toi, fit Elisabeth en le regardant droit dans les yeux.

Zayn esquiva son regard et dit d’une voix où la mélancolie se mêlait à l’abattement :

  • N’y a-t-il jamais des enfants de gens normaux qui deviennent Paladins ?
  • C’est rare mais possible. La science du Don est une science où les découvertes se font encore aujourd’hui. C’est arrivé à maintes reprises par le passé mais ce sont des cas rares… qui dans un sens sont là pour nous prouver que rien n’est figé…
  • Je vois… rétorqua Zayn.

Il reprit son souffle et comme pour rassurer ses amis, et surtout pour leur épargner la peine de dédier des heures à une conversation aussi sombre et désolante leur premier jour à Barbelle, il décida de leur faire part de son envie de mettre ce sujet de côté.

  • Je suis touché par vos mots, mais ne vous inquiétez pas, j’ai grandi dans un orphelinat. Les personnes comme moi sont habituées à ce qu’on les regarde avec pitié. Mes origines sont mes origines et la personne que je suis est la personne que je suis. Je ne laisserai personne m’empêcher de mener ma vie comme je l’entends, qu’importe ce que diront les gens.

Martin sourit et cria un peu plus fort qu’il ne le voulait, ce qui lui valut un autre coup de pied d’Elisabeth :

  • C’est la bonne manière de penser, mon vieux ! Tu les envoies chier puis c’est tout.
  • Ne sois pas vulgaire Martin ! lâcha Elisabeth avec un sifflement de désapprobation.
  • Oh ça va ! Je ne suis pas un elfe moi. Vous voulez tous leurs ressembler mais moi j’aime bien mes oreilles rondes. D’ailleurs en parlant d’elfes, il y’en a une dans le coin sud près de la terrasse et elle est lourdement gardée en plus de ça.

Zayn et Elisabeth se retournèrent à une vitesse à en donner un torticolis et sondèrent le coin donnant sur la terrasse pour finalement au bout d’un instant repérer une jeune fille aux cheveux blonds habillée d’une combinaison blanche avec autour d’elle, disposé en carré, quatre hommes en armure de cuir avec des épées dans le dos. Zayn avait à peine eu le temps de la repérer que celle-ci tourna la tête en leur direction et leur lança un regard glacial. Ils firent tous semblant de retourner à leur conversation, un peu honteux de s’être fait prendre à espionner la jeune elfe.

  • Leur esprit est tellement vif. Elle a senti qu’on l’observait, dit Léon en se roulant les pouces, mal à l’aise.
  • Elle doit faire partie de la royauté, les elfes n’ont pas besoin de garde du corps. Ils ont tous la puissance d’un éclat ou d’un enchanteur, dit Martin en coupant la parole à Leon qui semblait vouloir dire autre chose. La vraie question est : qu’est-ce que fait un membre de la royauté elfique sur l’aéronef de Barbelle. Vous pensez qu’elle va étudier avec nous ?

Elisabeth coupa à son tour la parole à Martin :

  • L’éducation des elfes commence dès leur plus jeune âge car le Don s’éveille tôt chez eux. Je ne pense pas que ce soit ça. Mais oui, tu as raison elle fait partie de la royauté, il n’y a aucun doute là-dessus. La fille du Roi elfe a notre âge, mais il existe d’autres maisons nobles chez eux. Ça m’étonnerait que la fille du Roi vienne à Barbelle.

Léon suivait avec attention ce que disait Elisabeth. Mais ce qu’il allait dire éveilla fortement la curiosité de Zayn :

  • On sait que les elfes se sont retranchés dans leur monde depuis la fin de la guerre. Ils ont prouvé à notre communauté qu’ils n’étaient pas aussi vertueux qu’ils le disaient.
  • Je les aime bien moi, ce n’est pas parce qu’il y’a quelques vieilles quenailles sournoises par ci, par-là, que tout le troupeau est forcément mauvais.
  • Ils étaient plus d’une dizaine de milliers Martin, lui répondit Léon froidement. Ils ont décimé la quasi-totalité des éclats et enchanteurs de la terre. C’est un miracle qu’il en reste deux milles.
  • Mais ils ont aussi tué beaucoup des leurs qui s’étaient rangés de notre côté et une dizaine de milliers sur un ou deux millions ce n’est rien, glissa celui-ci avec un sourire intelligent. On ne peut pas faire de généralités. D’ailleurs s’ils se sont renfermés sur eux même après la guerre, c’est surtout par honte de ce qu’ils ont fait.
  • Ou par nécessité, tenta Elisabeth. Il fallait qu’ils remettent de l’ordre dans les hautes sphères du pouvoir… Même si la majorité de leur population était restée neutre, ceux qui avaient rejoint les fines lames étaient assez puissant pour influer sur des milliers de personnes. Quand on connaît les elfes, en convaincre un de rallier sa cause est un miracle alors des milliers relève de l’impensable.
  • Une vraie chasse aux sorcières… lâcha vilainement Martin. Ils n’ont pas de journaux dans leurs mondes, donc aucun moyen de savoir ce qu’il s’y est passé après la chute des fines lames.

Zayn tâcha d’essayer d’assembler les morceaux. Les elfes étaient neutres, fidèles aux traditions des haut-elfes se dit celui-ci, mais certains d’entre eux s’étaient entretués durant la dernière guerre. Il s’était imaginé les elfes comme des créatures au sens de la morale parfaite, mais à en juger par ce qu’il entendait il comprit qu’aucune race, à l’exception des haut-elfes, n’était parfaitement exempt de reproche.

Sa tête était pleine à craquer et il commençait à avoir besoin de parler d’autre chose, voire de rester silencieux et de seulement écouter. Il venait de comprendre, cet après-midi, qu’il était probablement l’enfant issu d’une union illégitime, autrement dit un bâtard, ce qui ne le déranger pas dans le fond, mais il redoutait la réaction des personnes qu’il allait côtoyer. Ce genre d’union était un tabou dans la société des doués, il avait été instantanément pris de tristesse car une fois encore, il allait probablement se faire rabaisser ou pire encore, ses camarades de Barbelle éprouveraient de la pitié pour lui.

La corbeille de viennoiserie et les boissons arrivèrent dans la foulée de la conversation, et Zayn se jeta sur un croissant pendant que les autres discutaient de la probabilité que l’Elfe soit là pour une mission diplomatique. Bizarrement, Zayn préférait déguster son croissant accompagné de café plutôt que de continuer à se torturer intérieurement en se posant des questions auxquelles il n’avait pas la réponse. Mais même le goût prononcé du beurre, le croustillant de son encas et le goût prononcé du bon café torréfié ne suffirent pas à lui faire oublier ce qu’il tentait tant bien que mal à assimiler.

Ce n’est pas tant le fait qu’il porte une bague pour avoir accès au espaces dédoublés ou les qui-voit-tout qu’il portait qui le gênait, après tout Barbelle accueillait aussi des élèves issus du monde normal. C’était son anatomie surdéveloppée et le ralentissement du processus de vieillissement qui causaient réellement problème. N’importe qui le voyant, comprendrait qu’il est issu d’une famille de doué, et le problème venait de là : il était issu de doués et pourtant il portait des qui-voit-tout. Cela voulait dire qu’il venait forcément du monde normal et donc qu’il était un bâtard non assumé, un enfant illégitime dont on avait eu honte. Une progéniture qu’on avait essayé de cacher comme une tare dont on était peu fier.

Mathias avait délibérément évité le sujet ou avait sous-entendu que mes parents avaient voulu le protéger d’un mal qui me guettait. Mais cette conclusion n’avait aucun sens. Zayn en venait à penser que Mathias avait juste éviter le sujet avec tact en mentant à Zayn et dans le cas où il avait été sincère, cela voulait dire qu’il se mentait à lui-même. Il n’y avait aucune chance que l’hypothèse de Mathias fût la bonne et Zayn avait beau retourner la question dans tous les sens, il n’en demeurait pas moins que la seule chose de vraie qu’avait dit Mathias était qu’il fallait enquêter.

Zayn demeura silencieux une bonne heure, écoutant la conversation des trois autres avec une oreille pas très attentive. D’après Martin, la seule raison pour laquelle une elfe se trouvait à bord était qu’elle suivrait les cours comme n’importe quels élèves à Barbelle. Mais selon Elisabeth, ça ne faisait aucun sens, car les elfes de cet âge là avait déjà la maturité d’un paladin expérimenté. Selon elle, la seule raison de sa présence était diplomatique. Les elfes tentaient de se rapprocher des humains car les fines lames réapparaissaient dans les terres infinies.

Il avait bien compris que les fines lames étaient plus des fantômes du passé plutôt qu’une menace réelle car leur chef, la Lame, avait choisi le suicide plutôt que la reddition en allant dans la partie non éclairée des terres infinies. Cela voulait dire, que des malfrats terrorisaient les populations en signant leurs crimes par le sigle de la lame. Cela s’apparentait aux néo-nazis dans le monde normal, qui bien qu’Hitler fût mort, continuaient à jurer par la théorie de la race supérieur. Rien de mieux que de récupérer un symbole redouté par la population pour se faire craindre et assoir sa domination sur les esprits faibles et placides. La terreur est une arme vile mais elle fonctionnait et plongeait Terre Magique sur le qui-vive telle une fourmilière agitée.

L’exclamation de joie d’Elisabeth et Léon tira Zayn de sa torpeur momentanée lorsqu’ils virent arriver en marchant avec attention un serveur aux bras remplis de plateaux et d’assiettes fumantes. L’entrée et le plat arrivaient en même temps et furent déposer au centre de la table ronde à laquelle étaient assis leur groupe.

  • Salade méditerranéenne et bœuf bourguignon façon Barbelle ! annonça le serveur d’un ton jovial.

Léon lui sourit et posa la main sur son bras en lui demandant gentiment :

  • Auriez-vous un rouge de bordeaux pour accompagner le bœuf ?
  • Très certainement mon cher monsieur ! Nous avons un très bon Château Haut Rocher, pas besoin de le gouter, vous ne serez pas déçu. C’est pour quatre ? ajouta-t-il ?
  • Je ne bois pas d’alcool, lui répondit Zayn. Pourriez-vous m’apporter de l’eau pétillante ?

Le serveur acquiesça et retourna vers le bar derrière lequel se trouvait la porte vers les cuisines. Martin fut le premier à entamer son entrée et aussi tôt commençait la conversation tourna vers des choses plus gaie et moins opaque que la politique ou les récents événements qui ont agité la communauté des doués.

  • J’ai hâte de voir à quoi ressemble nos chambres à Barbelle, lança joyeusement Martin.
  • Mon père m’a dit que la qualité de la chambre dépend de la catégorie de doués auquel tu appartiens, fit Elisabeth.
  • Et pour les premières années comme nous, qu’en est-il ? s’enquit Zayn en dévorant une crevette grise.
  • Il me semble qu’elle se ressemble toutes, les toilettes et douches sont communes mais les chambres sont spacieuses. Un p’tit 20 m2, que veut le peuple ? répondit Martin.
  • Il me semble que c’est plus qu’acceptable, pensa Zayn à voix haute. Je me demande à quoi ressemble des chambres d’éclats et d’enchanteurs.

Léon lui sourit joyeusement et frappa dans ces mains, geste qui, soit dit en passant, ne lui ressemblait pas du tout.

  • Ce sont des suites avec un salon et un bureau dans une pièce à part. Les éclats et enchanteurs sont très bien lotis. Ce sont les seuls à avoir accès à la livraison de repas.
  • Un peu trop choyés à mon sens, fit Elisabeth en se pinçant les lèvres.
  • Oui mais au moins toutes les conditions sont là pour qu’ils puissent arriver au terme de leur formation et remplir leurs fonctions comme il se doit… Ce sont les garants de la paix et de l’ordre, reprit Léon. C’est une tragédie qu’il en reste si peu…

Zayn se demandait si les cours allaient commencer dès mardi, c’est-à-dire le lendemain ou si une semaine d’intégration était prévue. Mais on lui expliqua que les cours commençaient normalement le lendemain même ce qui eu pour l’effet de lui nouer l’estomac. D’un côté il avaient envie de commencer vite mais d’un autre il craignait de ne pas être à la hauteur. La conversation tourna tout le reste du repas autour des différents cours qui étaient dispensés à Barbelle et comme il l’avait prédit, l’éducation physique et le combat étaient des disciplines qui avaient autant leur importance que le lancer de sort et la pratique de la magie. Les desserts arrivèrent plus tard dans l’heure et tombaient à pic.

Léon et Elisabeth passèrent le reste de l’après-midi accoudés au bord de la terrasse à discuter et Martin flânaient autour des tables pour saluer certaines personnes qu’il connaissait, ce qui eu le don de surprendre Zayn. Martin semblait s’entendre avec un tas de personnes, toutes aux airs différents les uns des autres. Le soleil se couchait bientôt et une voix puissante annonça depuis le comptoir que l’aéronef arrivait à destination dans quinze minutes.

Le paysage avait changé et les hublots donnaient maintenant sur des montagnes élancées dans un ciel pourpre sans nuage. Ils étaient dans les montagnes, lesquelles il ne saurait dire, était-ce les Alpes ou les Pyrénées ? Il sentit la force de la gravité au centre de son nombril quand l’aéronef commença à amorcer l’atterrissage.

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