Dans la montagne

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Les pentes escarpées, la neige. Voici ce qui s'étend devant moi.

Le froid m'entoure. Malgré mon épaisse fourrure, je ressens le vent glacial qui souffle dans la vallée. Le clapotis de l'eau du torrent me parvient. Je longe la crête et me rapproche doucement. Peu de végétation pousse à cet endroit. Quelques buissons seulement et des rochers. Je lappe l'eau glacée, mon ventre gronde. La faim me tenaille. Depuis quand n'ai-je pas mangé?

Une forte odeur que je reconnais immédiatement envahit alors mes narines. Elle n'est pas récente. Ils sont passés il y a quelques heures. J'observe les alentours. Je continue mon chemin tout en suivant la trace des cerfs. La bise rend toutefois cette tâche ardue. Mais je ne peux pas me permettre d'abandonner. Si je n'attrape rien, je mourrai de faim. Je m'approche des limites de mon territoire. Heureusement, l'odeur est très présente, signe que les cerfs ne sont pas loin.

Je saute sur un rocher et regarde les environs. Je finis par les repérer. Un petit troupeau composé de quelques femelles. Je les examine attentivement. Aucune n'a encore flairé mon approche. Le vent souffle dans ma direction, augmentant ainsi mes chances. Je descends de mon perchoir et m'aplatis sur le sol rocailleux. Là, mon pelage me camoufle. Utilisant les buissons pour me rapprocher petit à petit, je me fige dès qu'une de mes proies lève la tête.

Finalement, je saute par surprise sur la biche que j'ai choisie. Fine, pas trop lourde. Parfait pour ne pas trop dépenser mon énergie. Hélas, elle m'échappe. Je la poursuis. Je saute de rocher en rocher derrière elle sans me préoccuper du fait que je pourrais tomber de plusieurs mètres de haut au moindre faux pas. Mes coussinets sont adaptés à mon environnement et me permettent de ne pas m'enfoncer dans la neige.

Ma proie ralentit par inadvertance et je parviens à planter mes griffes sur les cuisses de ma proie. Celle-ci trébuche. Je l'immobilise comme je peux et finis par l'étouffer de mes crocs.

Aussitôt, je commence mon festin. Cela fait plus d'une semaine que je n'ai rien attrappé. Hélas, mon repos est de courte durée. Deux vautours s'approchent. Ils restent toutefois à bonne distance, conscient que si ils étaient trop proches, il me suffirait d'un coup de patte pour les achever. D'autres charognards viennent à leur tour. Je mange ce que je peux et part sans prendre la peine de cacher ma proie. Maintenant que des vautours savent qu'il y a de la nourriture, il ne sert plus à rien de la dissimuler. Ils me suivraient et je perdrais de l'énergie.

Le temps commence à changer. Le brouillard s'étend rapidement dans la vallée. Je parviens à ma tanière, une grotte creusée dans un rocher. Je m'y installe et m'enroule en boule pour éviter de perdre trop de chaleur. Mes paupières se ferment et je me laisse gagner par le sommeil, repue.

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