Dans la taïga

2 minutes de lecture

Les arbres, la rivière. Voici ce qui s'étend devant moi.

L'hiver touche à sa fin, bien que la neige recouvre encore la plus grande surface de mon territoire. La température s'est adoucie, laissant paraître à quelques endroits, les tiges de plantes vigoureuses.

Le soleil entame sa longue descente, chassé par la lune. Allongée dans la rivière, j'écoute les bruits qui m'entoure. Je n'ai rien à craindre, sauf l'homme. Je sors de l'eau et me secoue.

Mes yeux parcourent la forêt devant moi. Il est temps pour moi de partir à la chasse.

Je flaire le sol en quête d'indices. Le torrent attire inévitablement tous les animaux de la taïga. Je longe la berge pour repérer une odeur éventuellement alléchante.

L'odeur d'un sanglier me parvient. Elle est récente. Je la suis, discrète et camouflée par mon pelage. Pendant un long moment, je marche, tantôt dans la neige, tantôt sur la terre molle.

Un léger coup de sabot frappé dans le sol m'alerte. Je m'aplatis, les oreilles pointées vers ce son. Un jeune sanglier cherche de quoi se nourrir sous la neige. Leur odorat leur permet d'y réussir mais pas que. Grâce à lui, il pourrait me repérer. Tout comme son ouïe. Le moindre bruit, craquement de branche, le préviendrait et il m'échapperait sans aucun doute. Je m'approche doucement. Après chaque pas, un arrêt pour ne pas effrayer le sanglier. Ma proie s'éloigne pour chercher à manger autre part. Je le suis furtivement.

Ce même manège se déroule pendant plusieurs heures. Petit à petit, je me suis rapprochée de lui. À chaque arrêt, j'analyse les moindres détails. Le sanglier est jeune, isolé, je suis face au vent.

Soudain, ma proie lève la tête, alerté. Je m'aplatis au sol. Trop de distance me sépare de lui pour attaquer. Néanmoins, il remonte un versant. Il semble hésiter.

Maintenant ou jamais.

Je me lance dans l'angle mort du sanglier. Aussitôt, celui-ci détale. Il redescend la pente et gagne une avance considérable sur moi. Je ralentie, consciente d'avoir mal calculé mon coup. Je m'allonge sur le sol pour faire redescendre ma température.

Finalement, je me relève et repars pour chasser.

Annotations

Vous aimez lire Vieuxtemps ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0