Dans une forêt sombre et lugubre,
Un corbeau, maudit par l'ombre,
Perché sur un arbre noir,
Tenait en son bec un œil mort.

Un renard, affamé et sinistre,
Vint rôder près du sinistre registre.
Il rôda, l'air plein de noirceur,
Attiré par l'odeur de malheur.

"Bonjour, cher corbeau maudit,
Que tiens-tu là, si sombre et impie?"
Le corbeau, son cri un écho,
D'un œil arraché le jeta bas, si beau.

Le renard, riant d'un rire effrayant,
Lui dit: "Quel festin, si délicieux, friand!"
Puis il saisit le globe oculaire,
Et s'enfuit, dans la nuit noire.

Le corbeau, seul, dans son malheur,
Regarda le vide, dans la terreur.
Perdu dans l'obscurité sans fin,
Il comprit: la vanité mène au chagrin.