Chapitre 8A

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  Bien que la vie ne m'ait fait quantité de cadeau, le monde avait encore beaucoup de surprises à m'offrir. Ce soir là en faisait partie.

***

  En me réveillant, j'ai su qu'aujourd'hui serait une bonne journée. Hier M. MacKinnon nous a appris que nous étudierions Shakespeare au deuxième trimestre avec Hamlet, une de ses meilleures oeuvres à mon avis ! Je suis loin de ma mère pour encore presque trois jours entiers en comptant aujourd'hui. J'ai plutôt bien dormi. Il fait beau. Nous sommes mercredi ce qui veut dire pas de cours après ce midi et, par extension, que les filles voudrons sortir. Je suis d'humeur à sortir. Tout indique que ce sera une bonne journée. Correction : j'ai besoin d'une bonne journée.

  Pour une fois, je suis radieuse et Nesta toute chiffonnée. Elle n'est clairement pas d'humeur. Je la questionne sur le chemin de la cafétéria.

- Tu n'as pas l'air bien. Normalement tu es rayonnante alors que je suis à ramasser à la petite cuillère... pas que tu sois moins belle que d'habitude !

Elle jette un oeil vers moi et souffle de fatigue, fronçant les sourcils de misère.

- T'as remarqué, il fait plus froid depuis hier. C'est l'été, il est bientôt fini. Tu te rends compte ? Le soleil, les nuits courtes, la plage, la chaleur, on peut leur dire au revoir. Saleté de vague de froid... bientôt on aura droit aux vents glacés, à l'obscurité, aux doudounes ! Je déteste les doudounes !

Je retiens tant bien que mal mon sourire. Ce n'est que ça. J'avais peur que ce ne soit plus grave.

  Nous arrivons à destination. Après avoir pris nos mets nous rejoignons les filles, déjà installées. Heinesy ricane en voyant la brune.

- Ah ! L'automne !

Nesta plonge sa tête dans ses bras croisés sur la table. Des mèches de ses cheveux vont dans sa nourriture, je les enlève précautionneusement et lui caresse le dos. J'essaie de trouver un moyen de la réconcilier avec le temps.

- Allons, ce n'est pas si terrible, il y a du bon dans le changement de saison. Les moustiques disparaissent, on sort les gros pulls chaud et doux... personnellement, j'adore m'emmitoufler dans une énorme couverture devant ma cheminée avec un bon livre et un café brûlant. Et puis imagine un été sans fin, tu t'en lasserais vite, alors qu'avec l'hiver tu profites encore plus de l'été !

Elle relève la tête et se frotte le visage du plat des mains, elle soupire.

- C'est vrai mais... pourquoi ça dure pas plus longtemps !? Mais je suis d'accord pour les moustiques, bon débarras.

- Tu vois ! couine Hely. Numidia a raison, l'hiver c'est le feu ! Surtout si t'as un mec pour te réchauffer la nuit, ça c'est top !

- Ouais, ça dépend du mec aussi. La couette me décevra pas, elle.

Nous nous mettons à pouffer, sauf Heinesy qui porte sur son visage un sourire satisfait. Nesta le remarque.

- Tu as un commentaire à nous faire part, ma rouquine chérie ?

Heinesy sourit encore plus.

- T'es pas prête, toi.

- Quoi ?

- Nan, rien.

- Est-ce que tu me dragues ? Non parce que pour l'instant je me ressource, je me retrouve, tu vois ? Reviens plus tard, peut être.

- Nan, j'te dis. Oh mais, pendant que j'y pense par hasard, on pourrait se faire une petite sortie cet après-midi ! Une petite virée en ville histoire de faire la garde-robe d'hiver.

Elle regarde Hely qui, du même sourire, hausse les épaules.

- Ou on pourrait... je sais pas... aller chez Ekin ?

- Ah ouais, j'y avais pas pensé ! Ou pourrait faire ça aussi ! C'est même mieux !

- J'y ai pensé par hasard, comme toi !

- C'est dingue !

- Arrêtez de me prendre pour une débile.

Nesta les stoppe, tel un bulldozer sur un barrage de castors candides. Le duo H fait les gros yeux, levant les mains et plaidant leur innocence. Elles parlent en même temps, on ne comprend rien. L'intéressée hausse un sourcil, faisant taire nos deux rongeurs.

- Vous vous moquez de moi, toutes les deux.

- Et si je te dis qu'on a une surprise pour toi. répond Heinesy.

- Oh, alors ça change tout ! rétorque Nesta d'un ton sarcastique.

- Allez, Ness ! Ça fait quoi, quatre moi qu'on a rien fait de sympa.

- Tu oublies la journée shopping et le cinéma.

- Je veux dire une vraie soirée où on s'amuse, une soirée quoi ! Je te promets que si ça passe pas, je te ramène illico presto !

- Mouais...

- S'te plaît...

Elle lui fait les yeux doux. Nesta lève les yeux aux ciel et réfléchit. Elle se tourne vers moi.

- Tu veux bien venir ? Je sais, j'abuse un peu... je me sens pas d'y aller sans toi.

Oh. Je ne sais comment réagir. Elle a dû faire ça une centaine de fois avant de me connaître. Ce qu'elle me demande est étrangement flatteur. Mais je ne suis jamais allée à une soirée, je ne sais même pas à quoi ça ressemble. Je suppose qu'il y aura de l'alcool... même si je ne vois pas Nesta boire au-delà de ses limites. Je ne sais pas quoi faire. Je vois Heinesy me faire un signe de pouce discret. Je souris à Nesta.

- Non, tu n'abuses absolument pas. Je serais ravie de vous accompagner.

Elle me serre les mains en souriant timidement. Elle murmure un ''merci'' et s'adresse à Heinesy.

- C'est donc une après-midi ou une soirée ?

- Je sais pas, faut que je demande au sapin de Noël.

Une partie de moi croise les doigts pour que Nesta veuille partir tôt, même si je lui souhaite de s'y amuser. Une autre partie, plus curieuse et enjouée mais aussi minuscule, a hâte d'y être.

***

  À midi nous avons appris par Heinesy que ce serait une soirée. Ça ne m'arrange vraiment pas, moi qui aime me coucher tôt, surtout lorsque j'ai cours le lendemain. Nesta m'a promis que nous ne resterions pas jusque tard, ne voulant pas elle non plus se coucher à pas d'heure.

  Après qu'elle ait longuement insisté, Nesta a choisi pratiquement l'ensemble de ma tenue. Je n'aime pas nager à contre courant, pourquoi me fatiguer à la contrarier quand je peux lui faire plaisir. Moi qui voulais y aller ''normalement'', je me retrouve avec mon plus beau jeans, mes tennis – je les aime tellement – et un chemisier rouge pétant qui sort de son placard.

- Rouge ?

- Je sais, c'est pas ta couleur. Toi c'est genre bleu, gris, blanc, des couleurs froides.

- Exactement.

- Justement, Numidia ! Tu as un joli visage et t'es bien fichu, mais tu gâches tous les atouts que dieu t'a offert dans des vêtements ternes et amples, ou dans tes robes à froufrous. Les couleurs te font si bien ! Elles font ressortir ton teint de pêche, regarde ma peau de rouquine qui crame au soleil comparée à la tienne. J'aimerai tellement avoir une peau claire comme la tienne.

- Une peau laiteuse qui ne fonce jamais ? J'ai teint livide, il n'y a rien à envier. Et pour les froufrous c'est ma mère, j'aime ça autant que toi.

Elle me sourit.

- Alors premièrement, ta peau n'est pas laiteuse, MA peau est laiteuse, j'ai une peau de rousse et l'autre rousse a une peau de norvégienne, je la hais. Tu es parfaite. Et deuxièmement, la prochaine fois que ta mère te fait mettre des froufrous, je les coupe.

Parfaite, un joli mot qui ne me sied guère. Nesta a une vision poétique du monde, en plus d'avoir les yeux de l'amour. Quand on aime quelqu'un ou quelque chose, il est plus beau.

  J'ai du mal à me retrouver dans la couleur de ce chemisier, j'ai l'air d'être une autre. Non, cette couleur ne me va pas du tout. Mais, comme je l'ai dit, je ne refuse rien. Le vêtement a les manches coupées en dessous des coudes, Nesta me prête un gilet gris clair qui me correspond déjà un peu plus.

  Hely et Heinesy entrent dans notre chambre sans frapper. La première porte un haut très court avec un jeans taille haute, sa tenue met vraiment en valeur sa taille de guêpe. La seconde a sortie la tenue ''grunge'' avec son jeans déchiqueté, son débardeur noir et sa chemise à carreau au moins quatre fois trop grande.

- Prêtes, les girls ? nous questionne Hely.

- Une minute, je me maquille. répond Nesta.

Hely approche, un sourire de dessin animé collé sur son visage.

- Et toi, tu te maquille paaaas ?

- Tu sais bien que non.

- Steuplé ! Juste pour ce soir !

- Bien sûr, pour qu'après tu me demandes à chaque sortie de me maquiller « Juste pour cette fois ».

Elle me répond par un sourire innocent. Je ris doucement.

- Je n'aime pas le maquillage.

- On peut pas dire qu'on aime pas tant qu'on a pas essayé !

Hely me tire la langue en croisant les bras. Heinesy s'approche furtivement et me glisse à l'oreille :

- Ekin a une surprise pour Nesta. Tu veux pas te faire belle pour l'occas' ?

Elle recule et me fait un clin d'oeil. Hely se frotte les mains, un sourire à la fois victorieux et maléfique sur les lèvres.

  Aaah, ce doit être le fameux « Tu verras » de Learth, leur secret de lundi. Quand il n'est pas en cours avec nous ou en train de se faire agresser par sa petite amie, Learth est toujours avec Ekin et Mano. Je suis sûre que c'est ça. Sans bouger autre chose que mes yeux, je vois Heinesy plaquer son doigt sur ses lèvres, en signe de silence. Je lui souris moi aussi. Elle serait donc elle aussi dans le coup, avec Hely pour complice. Je mime la fermeture de ma bouche en glissant mon pouce et mon index le long de mes lèvres closes. Hely insiste, encore.

- Bon, d'accord. Mais le strict minimum !

Elle se frotte les mains.

  Finalement je n'ai même pas eu le temps de me regarder dans un miroir. À peine Hely eut posé son crayon pour les yeux que Nesta m'a bousculé pour partir dans l'immédiat, de peur de se décourager à force d'attendre.

  C'est à quelques minutes de voitures du lycée que Heinesy se gare. Nous nous retrouvons dans un quartier sombre mais assez vivant. Il est un peu plus de dix-huit heure trente, il y a encore du monde dehors, ainsi que des lycéens. Le soleil commence à décliner – preuve que l'hiver vient, comme nous le rappelait Nesta encore ce matin.

  Après avoir marché trois à cinq minutes, Nesta ralenti, s'agrippant à ma main au passage. Elle me prend par les épaules.

- Je suis comment ?

- Nesta, tu es très bien. Ne te prends pas autant la tête. Tu ne fais que passer un peu de temps avec des amis.

- Oui... ouais, t'as raison. (elle me lâche les épaules mais pas du regard) Mais... et si elle est là ?

Ah oui, c'est vrai, Zakia. Si Learth est ici, il y a de grandes chances pour que sa petite amie le soit. Mais, à supposer que la soirée n'existe que pour la surprise de Nesta, les garçons n'auront pas eu la maladresse de convier son ennemie au rendez-vous. À moins qu'elle ne fasse partie de la surprise, comme une exécution publique par exemple. Je caresse les épaules de mon amie.

- Tout va bien se passer. Ekin t'a invité, il n'a aucune raison de l'inviter elle. Je suis sûre qu'il s'est arrangé.

- Et s'il est assez con pour ne pas y avoir pensé ?

- Alors je suppose qu'elle sera verte de ne pas être le centre de l'attention.

Elle me sourit, glisse son bras sous le mien, et reprends la marche.

  Devant la porte, Heinesy toque deux fois et ouvre sans attendre. Nous la suivons en file indienne dans un couloir étroit. Ekin vit dans un petit studio apparemment, ça a l'air assez confortable, si l'on omet le coté très masculin du lieu : l'odeur et le désordre.

- Les fiiiiiilles ! Comment ça va, les copines ?

La première personne que j'entends est Mano, adepte des câlins contrairement à moi. Il nous prend dans ses bras et allume son cannabis roulé.

- Sont où les deux autres tas ? demande la rousse.

- Plumeux est parti se chercher une bière dans la cuisine. Cucul la praline se prépare toujours.

- Jamais à l'heure. crache Nesta.

Mano nous guide jusqu'au canapé où il s'assoie, suivit de Hely et Heinesy. Ce canapé est bien trop petit pour autant de monde.

  Learth, deux bouteilles de bière dans chaque main et une cigarette allumée entre les lèvres, arrive derrière son ami. Il glisse sa jambe entre le dossier du canapé et le dos de Mano avant de l'éjecter de son pied. L'agressé tombe tête la première sur la moquette du petit salon.

- Barre-toi de là Mano. Laisse la place aux filles, sale misogyne.

Mano se relève et ramasse ce qu'il reste de ce qu'il fumait, réduit en miettes par sa chute.

- Non, non, non. Pas cool mec ! Regarde ce que t'as fait de mon pétard !

- Tu fumes de la merde, 't'façon.

- Répète ?

Learth pose les bouteilles sur une table in extremis, avant que Mano ne se jette sur lui. Ils entament une bagarre... ou ce qui y ressemble. À vrai dire ils ne se frappent pas vraiment, ils se plaquent en se donnant des petits coups dans les cotes. Je panique un peu. Je demande aux filles :

- Il faudrait les séparer là, non ?

- Pas la peine, ils vont se lasser dans deux minutes ! ricane Heinesy.

Je les enjambe pour aller m'asseoir dans un coin du canapé. Je vois Heinesy du coin de l'oeil s'éclipser.

  Learth se relève, écarlate et décoiffé, en remettant le col de son tee-shirt droit. Il nous sourit et reprend les bières qu'il avait posé.

- Salut. Bière ?

Hely en prend une avec un immense sourire charmeur – elle tente toujours sa chance avec lui – et Nesta, à ma grande surprise, en accepte une à son tour et la boit presque entièrement. Il m'en tend une que je décline. Hely m'interroge.

- Tu bois pas en plus ?

Je vois Nesta lui asséner un coup de coude dans les cotes.

- Si je n'ai mangé mon premier hamburger que la semaine dernière, tu te doutes bien que je ne consomme pas d'alcool.

- Tu manges pas de malbouffe, tu bois pas, tu te maquille pas... quoi que j'ai réussi à te maquiller ! (elle me désigne à Learth) Elle est belle comme ça, hein ?

- Autant que d'habitude ! répond Nesta, lui faisant les gros yeux.

Learth rit franchement et s'allume une nouvelle cigarette, la précédente ayant succombé dans son combat contre Mano. D'ailleurs, celui-ci me sourit.

- Bah moi j'te trouve très jolie, il te manque juste une cuite et un pétard pour péter le feu.

- Non mais ça va pas ? réagit Nesta.

- Burger, check, maquillage, check... tu peux boire, ça te fera un autre check. me dit Hely.

- Non merci, je n'en ai pas envie. Et puis je n'ai pas l'âge.

- Nous non plus.

Je hausse les épaules.

- L'âge ça veut rien dire, commence Learth. Y'a des gamins de seize piges qui tiennent super bien l'alcool et des gars de trente qui sont bourrés au bout de deux bières. S'ils mettent un âge légal pour tout c'est à cause des addictions, c'est tout. Moi j'ai pris ma première biture à quinze ans et, que je sache, j'ai pas de séquelles.

- Non, t'es con de nature. répond Nesta.

Il se jette sur elle pour la chatouiller jusqu'à se qu'elle le supplie d'arrêter. Laisser son enfant de quinze ans de soûler... quel parent cautionne ce genre de chose ? Et la majorité, ça n'a plus de sens moral de nos jours ?

  Soudainement, la lumière s'éteint. J'entends le rire incontrôlé de Hely et un air de flûte retentir. Les notes d'un piano s'envolent. Instantanément, Ekin apparaît, habillé tout en noir, un micro à la main, dans un rayon de lumière venant du plafond.

- Ne me quitte pas. Il faut oublier, toooouuuuut peut s'oublier – Qui s'enfuit déjà, oublier le temps des malentendus et le temps perdu – À savoir comment oublier ces heures qui tuaient parfois à coup de pourquoi – Le coeur du bonheur – Ne me quitte pas. Ne me quitte pas. Ne me quitte pas. Ne me quitte pas.

Je sens la main de Hely me tirer en arrière. Je sors du canapé, suivit de Learth et Mano. Je vois Heinesy, tout sourire, jouer du piano sur son synthétiseur portable, les garçons et Hely se retiennent de rire. C'était donc ça, la surprise.

  Ekin est habillé comme un acteur de théâtre contemporain : tee-shirt à manches longues noir, pantalon noir, chaussures noires, gants noirs, avec un bonnet noir. Je vois deux enceintes derrière lui, une branchée à son micro et l'autre au synthétiseur de Heinesy. Le halo de lumière au-dessus de sa tête est un projecteur vissé au plafond de façon hasardeuse. On peut dire qu'il a mis du coeur à l'ouvrage. Que ne ferait-il pas pour reconquérir celle qu'il aime.

  Tandis que tout le monde rit, mis à part nos deux protagonistes, je me colle dos au mur et écoute la chanson. Ekin l'interprète avec brio, Heinesy ne mentait pas en disant qu'il maîtrisait le chant. Je reconnais vaguement cet air. Je fais un saut dans le temps, à l'époque où mon cousin venant d'essuyer une rupture, il était avec cette fille depuis trois ans. Il avait gravé un CD qu'il avait nommé « Largué », il l'a écouté en boucle durant tout l'été. Il était dans un sale état.

  Nesta est pivoine, figée de honte. Ou, ce pourrait-il qu'elle soit flattée ? À sa place je le serais, ce qui ne m'empêcherait pas de vouloir disparaître d'un claquement de doigts. Elle agrippe le bas de son chemisier, serrant les poings de toutes ses forces.

  Les dernières notes de piano s'évanouissent. Ekin observe la réaction de Nesta. Elle est plus rouge que les cheveux de Heinesy, on dirait qu'elle est prête à exploser. Il lâche son micro, le laissant tomber au sol, et s'approche. Il est au moins aussi gêné qu'elle.

- C'était ça ou Marc Lavoine, J'ai tout oublié... mais je pourrais jamais t'oublier.

Nesta se lève brusquement et sort du studio, disant d'une voix basse et fluette « Il faut que je prenne l'air ». Tout le monde regarde la brune sortir, puis éclate de rire au moment où la porte se referme. Ekin semble déçu, n'ayant pas eu l'effet escompté. Heinesy lui presse les joues pour mouvoir ses lèvres au rythme de ses mots, tel une marionnettiste, et dit d'une voix grave et caricaturale :

- « C'était ça ou Marc Lavoine, J'ai tout oublié... mais je pourrais jamais t'oublier. » Roméo, sérieux ? Tu voulais la retourner comme une crêpe notre petite brunette ?

- Je sais pas, je me suis dit qu'un peu de romanesque...

- Mais t'es pas « romanesque », patate !

Ils continuent tous de rire. Je me faufile discrètement pour rejoindre Nesta.

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Dernière mise à jour le 16/01/2020

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