Chapitre 5B

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- Numidia, t'es génial ! J'aurai donné n'importe quoi pour assister à ça, putain !

Heinesy me félicite à son tour. Je n'attends plus que Hely mais elle rit beaucoup trop pour pouvoir parler. Je me contente de sourire et de manger mes pâtes au pesto. À regarder les réactions des filles et en repensant à la tête de Zakia, je ne peux m'empêcher de rire et sourire aussi. Ça fait un bien inimaginable de refroidir une fille aussi cruelle. J'espère juste que ma mère ne l'apprendra jamais.

  Nesta m'enlace fortement et me caresse les cheveux en riant. Elle continue d'insulter Zakia, joyeusement.

- Rhalala, si seulement tu étais un homme, je n'aurai fait qu'une bouchée de toi, ma petite Numichou.

- Il ne faut pas exagérer, ce n'était qu'un geste d'inattention.

- Bah Zakia l'a bien senti ton ''inattention'', elle risque pas de l'oublier, ajoute Heinesy.

- Tu rigoles ? Ça va même la hanter ! Miss je-suis-la-reine-et-personne-ne-peut-rien-contre-moi s'en est pris une en pleine tête, par une fille qui se respecte en plus. C'est trop bon !

Oui, c'est bien la première fois que je ne me laisse pas marcher sur les pieds... enfin, je n'étais pas la cible des foudres de Zakia. Mais j'ai une forte tendance à courber l'échine face au conflit, à me laisser faire, ne rien faire par ma propre initiative. Est-ce qu'au moins je sais ce que je fais ?

- Numidia ?

Nesta me sort de mes pensées.

- Oui ?

-Ça va ? Depuis ce matin, tu sais...

- À vrai dire j'ai l'impression que ça va mieux depuis...

Je revois la tête de Zakia et je souris de nouveau. Les filles repartent dans leurs rires incessants.

- Meilleur remède contre les douleurs, défoulez-vous sur une conne ! réplique Heinesy.

Il ne faut pas que je cogite, pas quand je ne suis pas seule. De toute façon je n'ai pas à me poser ce genre de question, ma mère me l'a assez répété. Il faut que je me déconnecte. Nesta m'offre un nouveau et grand sourire.

- Aller, ras le bol des garçons ! Ils sont égoïstes, stupides et décevants. Moi quand je serais grande j'épouserais Numidia, ça te dit ?

- Oula, on devrait d'abord se contenter de la colocation.

- Tu as raison, on va commencer par voir si on peut se supporter H24.

- Je sais pas si ça rendrait Ekin jaloux ou si ça l'exciterait. Faut dire que c'est un gros pervers.

En entendant la voix de Learth dans notre dos, Nesta et moi nous retournons.

  Il frotte affectueusement sa main sur la tête de ma colocataire.

- Attends t'as cru quoi, que j'allais mourir vieille fille ? Je vais lui dire qu'il m'a dégoûté des hommes. Je suis lesbienne, désormais !

- Preums ! cri Heinesy en levant la main, faisant rire Hely.

Learth s'assoit sur la chaise vide à ma droite. Je me sens mal à l'aise, sa présence y est forcément pour quelque chose. Mais je ne vais quand même pas lui demander de changer de place, ce serait impoli. Les yeux des filles suivent une partie de tennis entre Learth et moi, souriant et ricanant. Il souffle en souriant lui aussi.

- Les nouvelles tournent vite. dit-il.

- Que veux-tu, c'est un putain de flash info. répond Heinesy.

Il pouffe et se tourne vers moi. Il joint les mains et s'incline légèrement.

- Je tiens à remercier le maître kung-fu qui a ratissé la gueule de Zakia du plat de la main.

Je deviens pivoine et retiens mon rire, face à Hely qui ne se retient clairement pas. Je fais un mouvement de tête, les lèvres pincés, comme pour répondre « Mais de rien ». Je me rends compte de la tension que j'avais accumulé en quelques secondes au moment où elle me quitte. J'avais tellement peur qu'il soit venu pour me faire ravaler mon geste, quel genre de personnage vient remercier la fille qui a giflé sa petite amie ? Décidément je ne comprends rien à ce garçon. D'ailleurs j'ai l'impression qu'il a lui aussi relâché la pression, parce qu'il sourit beaucoup plus que d'habitude. Quand il sourit comme ça, il est plutôt charmant, je dois bien l'admettre. Je comprends mieux pourquoi les filles lui courent après. Si seulement il était normal. 

  Nesta me prend par les épaules et embrasse ma joue avant de tirer la langue à Learth. Elle ne me lâche plus, je crois qu'elle est tombée amoureuse de moi.

- Elle l'a bien mérité. Numidia a exaucé l'un de mes nombreux rêves. Demande-moi ce que tu veux ! Je te donne un de mes frères en mariage si tu veux, Nestor est plutôt chiant et pour Bixente c'est mort... Il reste Grunter, un peu vieux mais beau gosse ! Je t'aurais bien proposé les deux autres, mais ils sont tout petits...

Mes yeux s'arrondissent au fil de sa déclaration. Je tends les mains vers elle pour l'interrompre.

- Nesta ! Non merci.

Nous nous mettons à rire toutes les deux. Elle m'enveloppe de ses bras dans mon dos.

  Je n'ai pas l'habitude d'être autant ''câlinée''. Mes parents sont tout sauf tactiles et mon cousin n'est pas franchement de ce genre non plus, il lui arrive de me prendre dans ses bras et d'embrasser ma joue mais assez rarement. Étrangement les gestes de Nesta ne me dérangent pas, au contraire. Toute mon enfance j'ai été en manque d'affection, d'où mon coté asocial, en partie du moins. En voyant les autres parents enlacer leurs enfants, j'étais presque envieuse. Ça fait du bien, le contact humain, plus que je ne l'aurais cru, et Nesta a l'air d'en avoir besoin elle aussi.

  La brune regarde autour d'elle, comme pour cherche quelque chose, ou quelqu'un. Elle tire sur une mèche des cheveux de Learth.

- Qu'est-ce que tu fais là ? T'es pas sensé être en train de mettre le fauve en cage ?

- Elle m'a gonflé, je le lui ai dit et elle m'a viré de sa chambre. Et je suis absolument d'accord avec toi, elle a que ce qu'elle mérite. Ça fait des mois que je lui dis qu'elle va finir par s'en manger une, même si je pensais plutôt à Heinesy ou à une brute dans ton genre (Heinesy lève son pouce en souriant). En fait je comptais la choper au vol quand elle s'est ruée sur Ness, mais Numidia m'a devancé, j'l'attendais pas.

Il dit ces derniers mots en pouffant de rire, j'avoue que cette image m'amuse assez. Mais une chose me gêne : je ne sais pas s'il se moque de moi ou si la situation l'amuse. J'opterai pour la moquerie le connaissant, même si je ne le connais pas vraiment. Je lui laisse le bénéfice du doute. Je souris et baisse la tête. Heinesy ricane.

- Je pensais vraiment être la première à la tarter ou alors Ness, avec un petit pourcentage pour toi, Learth. Je pensais que je serais déçue que ça vienne pas de moi, mais Numidia c'est le jackpot ! C'est tellement plus...

- Jouissif ?

- C'est le bon mot. Je cherchais un truc genre ''alléchant'' mais jouissif c'est le top.

Je n'arrête plus de sourire, je m'entends même rire légèrement. Je me doute bien qu'ils se moquent de moi, mais ce n'est que de la taquinerie inoffensive.

  Enfin, je suppose qu'ils me taquinent.


***


  En entrant dans la salle de philosophie, nous avons pour consigne d'aller contre le mur du fond et d'attendre. Je jette un oeil vers Nesta qui hausse les épaules. Quand la sonnerie retentit, M. Moreau prend la parole.

- Pour ceux qui n'étaient pas là ce matin ou qui n'auraient pas suivi, je vais ré-expliquer rapidement. Vous avez deux heures pour me rendre un devoir de groupe type-bac. Ça me permettra d'évaluer le niveau de la classe, vos facilités et vos difficultés. (des râles s'élèvent) Du calme, la note ne sera prise en compte seulement si elle est au-dessus de la moyenne, je veux juste avoir une idée du travail global que j'aurai à vous faire faire. Donc pas de panique, l'erreur est admise, je dirais même que ce devoir est là pour ça, mais ce n'est pas une excuse pour ne rien faire. Je vous laisse cinq minutes pour faire des trinômes et replacer les tables. Si je vois un groupe qui s'amuse, je les sépare et je prends en compte leur note bonne ou mauvaise. Faites vos groupes, je noterai le sujet au tableau après.

Nesta agrippe ma main et nous choisissons une table pour nous asseoir. Je suppose qu'elle a prévu de prendre une personne seule pour compléter notre trinôme. À la place, je la vois souffler et se diriger vers le fond de la pièce pour attraper Learth, calé contre le mur à attendre qu'il neige. Évidemment, pourquoi n'y ai-je pas pensé. Elle lui assène une tape derrière la tête et le tire vers notre table.

- Nan, j'ai pas envie, je vais vous ralentir !

- Avec la moyenne que t'avais en philo l'année dernière ? Mais bien sûr. Et oui, Heine m'a tout dit. Tu as dis que tu ferais des efforts, alors tu poses ta paire de fesses sur cette chaise et tu travailles avec nous dans la joie et la bonne humeur, avec toute la volonté du monde, sans oublier de faire les branchements là-haut.

- Wouha, comment tu fais pour dire autant de mots sans respirer ?

- T'as pigé, Rockatanski ?

- Oui maman.

Il souffle et sort ses affaires. Nesta me regarde en souriant, me faisant un clin d'oeil.

  Nous attendons les instructions de M. Moreau. Une fois tous les élèves installés, il se dirige jusqu'au tableau noir pour y écrire une phrase :


La liberté est-elle innée ?


Je ne m'attendais pas à ce genre de sujet. Il se racle la gorge pour inviter tout le monde à faire silence, puis reprend la parole.

- En suivant l'un des plans que je vous ai donné ce matin – qu'importe lequel – vous devez répondre à cette question. Pour commencer il faut prendre en compte chaque mot, n'en négliger aucun. Dans l'armoire au fond à gauche de la salle j'ai laissé à votre disposition des dictionnaires que vous devrez vous faire passer. Dans votre plan je ne veux ni introduction ni conclusion, nous verrons tout ça au prochain cours. N'hésitez pas à vous référer à vos notes de ce matin, et en cas de problème vous pouvez venir me voir. Vous pouvez commencer.

- Quoi, c'est tout ? chuchote Nesta.

Tout le monde se penche sur une feuille en débattant avec son groupe. Je commence à dépiauter la phrase sur une feuille. Nesta, elle, a l'air un peu perdue.

- Attends, on fait quoi du coup ?

- Je pense qu'il faut définir chaque mot, pour commencer. Ensuite répondre à la question.

- Ça sert à quoi les définitions ? On peut pas juste répondre directement ?

- Je crois qu'il faut... trouver un lien entre chaque mots.

- Et après ?

- Faire un plan.

- Oui, ça je sais, mais du coup il faut répondre à la question ou l'expliquer ?

- Euh...

Nesta m'a complètement embrouillé, déjà que je ne savais pas vraiment ce qu'il faut faire. Je lui souris.

- C'est la première fois que je vais dire ça en cours : je n'en ai aucune idée.

- Merde. Si t'es perdue alors c'est foutu.

Je ris de nervosité et Nesta s'excuse en souriant. Learth se met à sourire avant de rire d'un ton maléfique caricatural.

- Comme toujours, c'est au vrai bonhomme de tout faire.

- Arrête un peu, tu triches ! Tu connais déjà le programme ! dit Nesta boudeuse.

- Ça veut rien dire, j'en connais qui ont eu leur bac sans jamais rien piger à la philo. J'vous montre.

Il prend sa feuille et écrit la phrase avant d'entourer ou souligner les mots et de les relier à des flèches. Je remarque au passage qu'il a une écriture soignée pour un garçon gaucher. Tout en nous parlant du principe d'un plan dialectique, il donne une définition et l'étymologie de chaque mot. Il fait un tableau en dessus où il range des arguments, une colonne ''thèse'', une colonne ''antithèse'' et une colonne ''synthèse''. Très vite la page, qui était il y a quelques minutes blanche, se noircie par ses coups de crayons.

  Quand il a fini de nous expliquer, son brouillon presque entièrement noir peut se lire dans tous les sens. Ce garçon me surprend à chaque fois. Faire une chose pareil n'est pas à la portée d'un sombre idiot, ou d'un simple idiot. Il n'est pas aussi stupide qu'il le laisse croire, il cache bien son jeu. Comment a-t-il pu redoubler ? Rien que le contenu de cette feuille vaut minimum un onze, avec un coefficient huit et une moyenne même légèrement basse ne lui aurait pas coûté son diplôme. Nesta est toute souriante, elle le remercie en disant avoir tout compris et se met au travail.

  C'est au bout d'une heure d'exercice que Nesta recommence à se plaindre. Elle n'arrête pas de répéter qu'elle est nulle.

- Ne t'en fais pas, d'habitude j'arrive à intégrer les concepts assez facilement, et je dois admettre que je bloque pas mal. Ce n'est pas toi le problème.

Elle me sourit, puis grimace de nouveau.

- Je trouve ça injuste que ce truc y arrive mieux que moi (elle pointe du doigt Learth).

- Monsieur le truc, s'il te plaît. En plus je fais le devoir à ta place alors un peu de respect.

- Sinon quoi ?

- J'te mets une fessée.

- Chiche !

- Ouh ! Attends qu'on sorte toi, tu vas regretter tes paroles.

Ils échangent un sourire malicieux. Maintenant j'en ai la certitude : ils ne sont pas seulement amis. On ne peut pas dire que je sois la plus expérimentée en amitié, mais je sais que les allusions sexuelles n'ont rien d'amicales. À moins que je ne sois trop ''prude''. Je hais ce terme.

  À la fin des deux heures, je relis notre devoir – que Learth a fait en grande partie – pour m'assurer qu'il n'y a pas d'erreur. Quelque chose me surprend.

- Tu n'as pas fait de fautes ?

- Tu m'insultes là. Je suis p't'être un branleur mais je sais quand même écrire.

Par politesse, je n'exprime pas ma stupeur. Je rends notre feuille à M. Moreau sans explorer plus notre devoir, en espérant que Learth ne se soit pas moquer de nous. La sonnerie retentit, nous sortons donc.


***


  Je me réveille dans le noir presque complet. Je prends ma lampe de poche et éclaire l'horloge au mur : il est presque vingt-trois heure. Je repose ma lampe après l'avoir éteinte et referme les yeux. Je les rouvre en me redressant dans mon lit. Comment suis-je arrivée ici ? Je ne me souviens de rien après le cours de M. Moreau. Je me rallonge dans mon lit, les yeux grands ouverts. Je pose une main sur mon visage. Il faut vraiment que je retourne voir le docteur Duclos.

  Je suis interrompu dans mes pensées par des cris d'hystérie. Ils proviennent du couloir. Je ne devrais pas, mais je vais à la porte et y colle mon oreille. J'entends une fille qui cri si haut dans les aigus que c'en est ridicule. J'ai du mal à comprendre ce qu'elle dit. « Pourquoi t'es toujours contre moi », je crois. Une autre voix s'élève, celle-ci est reconnaissable entre mille, même énervée. « Mais putain, tu devrais plutôt te demander pourquoi t'es une connasse ». Il hurle aussi, sa voix est bien plus terrifiante que d'habitude. Je ne sais pas pourquoi je le fais, mais j'entrouvre la porte.

  Learth est debout, devant la porte ouverte de Zakia qui est à moitié nue. Une fille – sa colocataire je suppose – lui caresse le dos en regardant Learth méchamment. Elle est en larme, des larmes de rage, de haine.

- Je suis pas une connasse ! Je veux juste que les autres filles arrêtent de te draguer !

- Mais qu'est-ce que tu dis ! Je suis pas un putain d'aimant à meufs !

- Je supporte pas qu'elles te regardent !

- Aller, maintenant je suis plus qu'un putain d'objet !

- Fais pas l'innocent ! Tu crois que je t'ai pas vu avec Nesta ?! Elle te veut, c'est flag !

Je sursaute. Alors je ne suis pas la seule à avoir cette impression.

- N'importe quoi...

- Si ! Elle veut se venger parce que j'ai embrassé son mec !

- Quelle idée de merde aussi.

- Pourquoi tu me parles tout le temps comme ça ?!

- Mais putain pourquoi t'es allée foutre la merde ?! T'as débarqué et t'as tout fait pour pourrir la vie de Nesta ! Pourquoi, hein ? Par jalousie ?

- T'arrêtais pas de la regarder ! Je voulais que tu me vois, moi, pas elle, MOI !

- Tu sais quoi, t'as gagné, je vois plus que toi maintenant. Et je constate que t'es qu'une pauvre conne.

Sur la fin, il ne cri plus, il est d'une froideur implacable. Il fait demi-tour et part. Zakia lui court après, l'appelant d'une voix mielleuse.

  Je ferme la porte, en reculant mon dos cogne contre quelqu'un. Je me retourne, Nesta est debout, juste là. Elle semble remplie de peine.

- Alors c'est tout ? Elle a foutu en l'air mon couple pour avoir mon meilleur ami dans son lit... quelle salope.

Elle retourne dans son lit et s'y recroqueville. Je ferme la porte à clef et rejoins mon amie après une petite hésitation. Je m'assois sur la bordure du lit et pose ma main dans son dos. J'hésite encore un instant, puis me lance.

- Nesta, il s'est passé quelque chose entre toi et Learth ? Je veux dire... tu es tellement perdue entre Ekin et Zakia...

Elle vide ses poumons et se redresse. Ses yeux sont vides, elle a l'air épuisé.

- Je l'ai embrassé, une seule fois. J'étais en seconde, c'était l'anniversaire de la mort de ma mère, j'étais effondrée et fragile. Il était gentil, enfin il était là quoi. Il aime bien faire du charme à ses amies, sans être sérieux, je l'ai pris au sérieux durant une minute. Mais déjà à l'époque j'étais amoureux de Ekin.

La conversation au centre commercial la semaine dernière me reviens. Nesta avait dit à Hely qu'il y avait eu un autre garçon avant Ekin... mais alors...

- Ton premier c'était Learth ?

Elle me fait les gros yeux, glousse puis secoue la tête.

- Learth a été là quand j'ai fait ma dépression. Ma première fois c'était pendant les vacances d'été de mes quinze ans, avec un autre. Learth n'a toujours été qu'un ami. Je te l'assure.

- D'accord.

Je lui souris une dernière fois, caressant ses cheveux, avant de retourner me coucher.



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Dernière mise à jour le 28/12/2019              



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