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Je ne suis pas jalouse, mais...


... mais je n'aime pas qu'elle pose les yeux sur toi, je n'aime pas qu'elle respire le même air que toi; je n'aime pas qu'elle soit à moins de 10km de toi.

Je ne suis pas jalouse, mais je déteste savoir que d'autres que moi peuvent te toucher, te voir, te sentir; peuvent poser leurs mains sur toi.

Et pourtant...

De toute façon, ça ne sert à rien de dire que je suis jalouse, tu ne m'appartiens pas; de toute façon, on ne se doit strictement rien toi et moi.

Mais c'est juste que j'aime pas ça.

"Allô?! Tu m'écoutes?"

Tirée de mes pensées, je lève la tête vers celui qui m'as interrompue.

C'est un pote à Lui.

Un pote qui ne sait rien, comme elle, comme les autres, parce que personne ne sait rien de Nous.

Il m'explique et me présente, mes yeux glissent sur les visages, et s'arrêtent sur Lui.

"J'crois qu'tu l'as déjà vu une ou deux fois, mais j te représente, comme ça ce sera plus simple."

Je hausse les épaules, blasée, expression que j'ai pris l'habitude d'adopter lorsque Son nom apparaît dans les discussions et conversations.

Mes yeux s'accrochent aux Siens, dialogue silencieux, une attirance vénéneuse; et mes yeux ne veulent pas quitter les Siens. Ils résistent, l'attraction persiste, et alors un détail réussit à rompre le charme.

Un détail petit, insignifiant, normal, et aussi léger que le vent.

Un bras autour de Sa taille, un bras contre Sa peau. Une main plus que féminine, douce et délicate un peu trop près de Ses abdos.

Alors mes yeux se décrochent des Siens, mes yeux glissent sur ces courbes sur cette peau intruse et mal-venue, mal-vue.

Et là mes yeux touchent les siens. Les siens. Ses yeux à elle.

Et je me glace. Je me givre et me fige.

Mon hostilité remplace ma gaïté; mon expression toujours de marbre, est trahie par l'éclat, le reflet de vie, de mes rétines.

Mes yeux examinent cette fille, cette potentielle future victime, cherchant la moindre faille, la moindre fissure dans laquelle je pourrais déverser mon courroux endiablé.

Mes yeux glissent et re-glissent sur cette fille vipère, je le sais, mon attitude est très austères; et je Le re-fixe. Je redirige mon attention sur Lui.

Et je lui assène la pire des émotions. Je lui fais lire tout mon dédain tout mon dégoût tout mon mépris.

Et à partir de ce moment, j'abandonne, je laisse mon esprit, mon corps, à mon plus sombre Moi.

Je le laisse me posséder, pour Lui faire regretter de s'exposer.

Il ne s'imagine même pas où Il a mis les pieds.


Son pote finit de me présenter, de tous me les montrer, et c'est avec fausse gaïté, que je me joue d'eux tous, que je me pavane sous leurs regards affamés, que je leur fait profiter de mon beau déanché.


Je sens leurs yeux traîner, sur mes courbes, sur mes vagues, et je sens l'empreinte de leurs mains, se graver sur ma peau, rien qu'en plongeant mes yeux dans les leurs.


Un petit rire par-ci, un petit clin d'oeil, un sourire joueur, et l'un après l'autre, je capture leurs coeurs entre mes griffes pour étancher ma soif, pour assouvir ce sombre désir de Lui faire regretter et de Lui montrer, que mon corps et mon âme ne Lui sont pas dévoués.


Toute la journée, pendant tout le début de la soirée, je me déanche et je me frotte, je m'amuse et de groupes en groupes je navigue, mes courbes ondules, sous des regards addicts comme sous hypnose.


Je disparais pendant quelques minutes avec un, ou avec un autre; je L'ignore, Il est toujours avec Sa pétasse je note.


Qu'Il aille au diable!


Les hommes sont d'autant plus attirés par les fleurs que les abeilles par les femmes.


Douce métaphore, douces caresses, doux ennui, doux regrets, doux sentiments de haine et de colère, animés par un brasier passionnel.


Ma dance, mon jeu, durent encore et encore, et je me lasse, sans cesser de jouer avec ces pauvres hommes.


Ah si seulement ils savaient.

Je croise Son regard alors que je prends congé de mes abeilles passionnées.

Son regard transperce et traverse les flammes de notre feu de bois, regard de braise qui me met chaque fois en émoi.

Sa brune ou Sa blonde, je ne sais même pas; est, comme un koala, accrochée à Son bras.

Il ne la regarde même pas, Il ne la touche même pas, Il ne la considère même pas.


Alors à cet instant, juste à cet instant là, je sais et j'ai la preuve que Son âme est à moi.

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