Tu te réveilles.

Tu ouvres les yeux.

Tu regardes devant toi.

Une vapeur dense s'élève dans l'air.

Le décor n'a pas de forme ; il n'est pas tangible ; il n'est que fumée.

Une image en mouvement.

Un hologramme.

Tu doutes, tu cherches, tu penses.

Tu ne peux rien faire d'autre, ligoté sur ta chaise.

Les cordes serrées te tordent les poignets.

Mais tu ne ressens pas de douleur.

Que de la peur.

Tu es à la merci de tout.

Étouffé par l'inconnu.

Et tes pensées incessantes.

Tu luttes.

Tu survis.

Tu attends.

Tu cries.

Désespérément.

Le temps passe.

Le silence règne.

L'atmosphère pèse sur toi.

Comme un marteau sur un clou.

Un bruit ?

Tu écoutes.

Tu entends des roulettes glisser sur le sol.

L'user.

Le rayer.

D476 avance et recule.

Il tournoie en tous sens.

Il dirige son téléobjectif vers toi.

Te scanne la rétine.

Patiente.

Télécharge.

Analyse.

Il t'ausculte de part en part.

Puis il t'abandonne là.

Sans donner de réponse.

Toi, tu ne sais pas qui tu es.

Tu ne sais pas où tu es.

Tu ne sais quasiment plus rien.

Mais tu connais D476.

Tu en es persuadé.

Tu te souviens de son nom.

De sa constitution.

De tout ce qui fait de lui ce qu'il est.

Tu le connais mieux que toi-même.

La fumée se dissipe.

Tu fermes les yeux.

Tu penses.

Encore.

Tu ne peux faire que ça.