D476 est composé de six roulettes.

D'une multitude de nanomoteurs multidirectionnels.

D'un téléobjectif avec caméra.

De deux micros.

D'un scanner.

D'un écran 9 pouces.

De huit cartes mères.

D'un nombre infini d'algorithmes et de processeurs.

D'une peau synthétique.

De veines et d'artères artificielles.

D'un tronc métallique de 43 cm.

De larges anses en plastique truffées de puces électroniques.

De deux bras amovibles avec cinq jonctions rotatives.

D'un plateau d'ustensiles médicaux basiques.

Dont une seringue stérile.

Et de poches en silicone remplies de curare et d'analgésiques.

D476 est un monstre.

Un objet informe et sans vie.

Une IA foirée ; une mauvaise expérience.

Et elle te détient aujourd'hui.

Toi qui ne sais plus qui tu es.

Toi qui ne sais pas où tu es.

Toi qui ne te souviens de rien.

Tu regardes. Tu penses. Tu écoutes.

Tu réfléchis.

Mais tu te tais.

Aphone.

Tes lèvres se meuvent en silence.

Tes paroles sont inaudibles.

Invisibles.

Elles inondent ta pensée.

Parcourent ton esprit.

Puis se perdent dans le néant.

Tu subis. Tu attends. Tu espères. Tu jures.

Tu jures que tu t'en sortiras.

Tu te promets l'impossible.

La fumée a complètement disparu.

Tu vois clair.

Devant toi, des congénères au regard vide.

Ils tremblent comme des feuilles.

Ils sont en vie, en apparence.

Mais ils sont morts à l'intérieur.

Eux aussi semblent avoir tout oublié.

Ils semblent perdus.

Et épuisés.

Et tu jures que tu ne finiras pas comme eux.

Tu jures que tu existeras encore longtemps.