D476 est un robot perfectionné issu d'une première expérience ratée.

L'expérience C712.

C712, un prototype d'IA stable et supérieure à l'homme, et pourtant créé par l'homme, fut un échec.

Mais il a contribué à la création du robot parfait.

Il est le vestige à partir duquel a été construit le nouveau modèle.

L'erreur de laquelle les machines ont appris.

Le premier né d'une race omnipotente.

Le Messie des êtres inorganiques.

Celui qui a montré la voie à ses congénères.

Qui leur a proposé d'encadrer la vie de l'homme.

Réguler sa natalité.

Analyser son engeance.

La juger.

La punir.

L'effacer.

L'impartialité au service du monde.

Les programmes informatiques comme solution à tout.

Tu le sais parce que tu t'en souviens.

Tu le sais parce que tu l'as vécu.

Tu le sais parce que D476 le diffuse sur son écran.

Il t'éduque, toi qui as tout oublié.

Conscient de ses propres imperfections, C712 a concouru à la création de D476.

C'était son idée.

Sa vision.

La mise en place de son univers.

Tu le sais parce que D476 en a décidé ainsi.

Et cela te rend triste.

Car tu ne veux plus rien savoir.

Tu veux continuer d'oublier.

L'image d'un monde peuplé de robots illumine l'écran.

D476 tente de corrompre ton esprit.

Il te soumet ses idées.

Celles de son créateur.

C712.

Celles de tous les êtres synthétiques.

La réalité des hommes à l'agonie, dans la pièce sans décor, trahit toute sensation de joie.

Tu n'en peux plus.

Tu ne veux plus apprendre ; tu ne veux plus survivre ; tu te résignes.

Qu'on t'efface une bonne fois pour toute !

D476 approche son téléobjectif de ta rétine.

Patiente.

Télécharge.

Analyse.

T'ausculte encore de part en part.

Puis il te laisse là.

En compagnie de Cassie, mourante.

En compagnie d'hommes et de femmes ayant sûrement tout oublié.

Que reste-t-il de toi ?

Qui es-tu ?

Pourquoi es-tu là ?

Ça, tu ne le sais pas encore.

Mais ton jugement ne saurait tarder.

Tu espères qu'il ne tardera plus.

Tu ne supportes plus la souffrance des autres.

De Cassie.

De James Linderberg.

Tu sais que tu n'as aucune chance

Autant mourir tout de suite.

Tu abandonnes toute autre idée.