Elle rejoignit tout le monde en bas après avoir récupérer son sac dans sa chambre.

-Prêt pour cette rentrée, demanda sa mère.

-Et comment, répondirent en cœur ses frères.

-Nan, répondit sèchement Nora.

Ils quittèrent tous trois le domicile familiale et attrapèrent le bus de justesse.

Le trajet en transport dura une vingtaine de minutes, et se passa dans un silence d’église, avant que la petite bande n'arrive devant l'établissement.

-Tu es sur que ça va ce matin, soeurette, lança Marvin.

-Oui oui. Pourquoi ?

-Tu a l'air déprimé, répliqua Cédric.

-C'est juste que j'en ai marre de faire semblant. Regarde nous, on essaie de paraître normaux alors qu'on s'est très bien qu'on ne l’est pas.

-Dans ce cas peut être qu'on devrait arrêter de se cacher et venir en cours au naturel ?

Nora regarda Marvin, surprise.

-Tu es sérieux ?

Il y eu un instant de silence.

-Nan bien sûr. Tu imagines la panique que l'on provoquerait.

Ils en rigolaient mais Nora était sûre qu'il n'avait pas dit ça pour plaisanter.

Tous trois se séparèrent vers leurs classes respectives lorsque la sonnerie de l’établissement retentit.

Nora se retrouva dans la terminale 3. La classe était hétéroclite, composée pour moitié de filles et l’autre de garçons. Des gens tout ce qu'il y avait de plus banals. Mais dans ce lot de banalité déprimante, une personne retenue son attention.

Elle se tenait quelques mètres devant elle, une belle rouquine aux yeux verts. En apparence elle semblait tout à fait normale, malgré une certaine beauté presque envoûtante, mais depuis qu'elle l'avait aperçue à l'entrée de l'amphithéâtre, elle avait remarqué que absolument tous les garçons qui la voyaient ou l'apercevaient du regard étaient comme hypnotisés. Et depuis qu'elle s'était installée au premier rang de la classe, tout le monde n’avaient d’yeux que pour elle.

Soudain le professeur frappa violemment dans ses mains afin de regagner l'attention de ses élèves.

Cette fille resta silencieuse durant l'intégralité du cours, comme si elle n'était nullement intéressée d'être ici parmi ces nouveaux camarades. La matinée qui suivit ne fut qu'un enchaînement de cours sans grand intérêt pour Nora. Ce n'était qu'à la pause du midi que les élèves furent libérés. Et là, à ce moment précis, ce que Nora redoutait arriva, l’infecte mixture qu’elle avait dû ingurgitée au petit déjeuner cessa vite de faire effet. Elle le sentait. Son corps commençait inexorablement à se raidir. Sa chair commençait à pourrir et cette faim insatiable qui revenait et lui retournait les entrailles. Elle courut alors vers son casier. Elle se cacha le plus possible à l’intérieur et fouilla dans son sac. Elle en extirpa une petite gourde isotherme. Elle dévissa péniblement le capuchon, son corps était de plus en plus parcourut de fourmillements. Elle avala une bonne gorgée de cette infâme mixture. Un frisson la traversa de part en part et elle déglutit de dégout, alors qu’elle rangeait la bouteille dans son sac. La dégradation s'estompa et tout revint à la normale. Elle referma son sac et jeta un regard au petit miroir à l’intérieur de la porte du casier. Elle avait une mine affreuse. Ce mode de vie n’était plus tenable pour elle et dans un excès de colère, Nora écrasa son poing contre le miroir, qui vola en éclats.

Soudain elle entendit des bruits de pas puis une silhouette toqua sur le casier.

-Je t’avais bien dit que ça n’allait pas, Zombie girl, lui lança-t-on.