Avarice III
- Tu montes prendre un dernier verre ?
Ludovic accepta la proposition. Il avait invité Angélique dans un restaurant huppé, dès qu'il avait appris son récent célibat. Elle venait d'une bonne famille, à l'éducation bourgeoise et au train de vie aisé. Voulait se montrer à la hauteur des attentes de la demoiselle, il avait opté pour un restaurant luxueux : homard, caviar et champagne venaient de dynamiter son compte en banque, alors il espérait un retour sur investissement rapide.
Elle le fit passer la porte cochère d’un immeuble haussmannien. La cour était pavée, fleurie avec goût et parfaitement entretenue. La cour carrée était ceinturée de bâtiments anciens, probablement datant de plusieurs siècles. La beauté des lieux laissait Ludovic muet, ébahi.
Devant son silence, Angélique jugea bon de préciser :
- Mes parents habitent l’immeuble sur rue, dit-elle en désignant une porte d’entrée massivement ornementée. Ces bâtiments-ci sont en location à des entreprises, pour ne pas être dérangés la nuit. Et cette partie-là, c’est chez moi, poursuit-elle en désignant un dernier bâtiment plus petit.
- Tout cela appartient à tes parents, lâcha-t-il enfin ?
- Depuis quelques générations, oui. Ainsi que d’autres ensembles un peu éparpillés dans la capitale. Mais celui-ci est le plus beau, le reste n’est qu’investissement et profit.
Elle le saisit par la main et le guida dans sa demeure. Le seuil passé, une voix s’éleva dans un recoin :
- Bonsoir, Mademoiselle ! Il me tardait de vous revoir.
Un homme massif et grisonnant, en costume noir, se tenait dans l’ébrasure d’une porte, les mains jointes, le menton haut.
- Bonsoir Gilbert. Comment se passe la nuit ?
- Tout est calme, comme à son habitude. Puis-je quelque chose pour votre confort, mademoiselle ?
- Apportez-nous une Veuve, je vous prie. Dans ma suite personnelle.
Ludovic ne perçut pas le subtil sourire en coin qu’adressait Angélique à son serviteur.
- Bien entendu, comme il vous plaira, conclut-il en s’inclinant, un large sourire aux lèvres.
Angélique guida son invité jusqu’à une porte massive. Elle saisit une clef cachée derrière un tableau voisin et ouvrit la porte. L’ambiance était feutrée. Deux fauteuils recouverts de velours rouge et un lit-baldaquin drapé de soie constituaient l’essentiel du mobilier de la pièce. Angélique l’invita à s’installer dans un fauteuil et pris place sur le second. Face à face, ils continuèrent d’échanger sur des sujets variés. Ludovic s’intéressait particulièrement au patrimoine familial de la célibataire. Il feignait l’intérêt pour l’architecture, mais Angélique n’était pas dupe, elle savait bien que seul l’aspect financier comptait pour lui. On frappa à la porte. Gilbert entra, une bouteille de Veuve Cliquot dans une main, deux coupes dans l’autre. Il servit les convives et partit reprendre son poste. Ils levèrent leur verre, l’un au dîner mémorable qui avait troué son porte-feuille, l’autre à la découverte. Ils burent une gorgée de leur champagne et se fixèrent du regrd.
Angélique se leva la première et embrassa fougueusement Ludovic, écrasé contre le dossier de son fauteuil. Elle glissa ses mains sous sa chemise, tâtant le corps qui s’offrait à elle, le jaugeant, l’estimant. Lui chercha à glisser ses mains vers la poitrine menue à sa portée, mais elle écarta ses tentatives. Interdit, il tentait de nouveau de la caresser, mais elle déjoua ses nouvelles tentatives.
- Laisse-moi faire, glissa-t-elle à son oreille.
Elle saisit quelques bandes de tissus qui traînaient là, ligotant son invité à son siège, pieds et mains entravés. Pris dans un jeu de soumission, il laissa la belle sortir son sexe de son fourreau, déjà dur et dressé, prêt à l’emploi. Angélique l’examinait de près, le saisissait entre ses mains fines, jaugeait sa droitesse et son élancement. Ludovic s’impatientait devant l’attente forcée, l’intimité exhibée en l’attente de son jugement.
Elle le lâcha finalement et s’installa dans le fauteuil. Elle releva les pans de sa robe, dévoilant un sexe vierge de toute pilosité et de toute intrusion. Elle glissa sa main dessus et entama des caresses lentes et appuyées. Son partenaire essayait de se libérer, mais les bandes de tissus le brûlaient à chaque tentative.
- J’ai navigué avec mon père pendant vingt ans sur son voilier, n’espère pas pouvoir défaire si facilement ces noeuds. Profite du spectacle au lieu de te faire du mal.
Redevenu docile, Angélique put reprendre ses activités. Elle dévoilait un sein et poursuivit ses caresses solitaires, au grand dam de Ludovic, dont le sexe frémissait à la vue de la jeune onanique. L’orgasme venait rapidement, la pratique régulière aidant. La demoiselle oubliait jusqu’à la présence de l’homme et de son sexe tendu.
Tandis qu’elle reprenait ses esprits, les joues en feu, Ludovic était lui aussi tendu. Sur le point d’exploser, le visage rouge, il réclamait silencieusement sa délivrance. Angélique l’entendait et se pencha sur la tige tendue. Quelques baisers suffirent à avoir raison du jeune homme, dont Angélique se nourrit du jus. Le souffle haletant, il la regarda défaire les liens qui l’entravaient. Il palpait ses poignées irrités et la suivit du regard jusqu’à la porte qu’elle ouvrit. Elle patientait dans l’embrasure, l’invitant à quitter les lieux. Interloqué, il jeta :
- Et c’est tout ?
- Comment ça ?, répondit-elle.
- Tu m’amènes ici, une gorgée de champagne, tu te caresses, tu me suces, et basta ?
- Estimes-toi heureux. D’habitude, les hommes repartent bredouilles. Je t’ai soulagé, prends-ça comme un cadeau. Maintenant, laisse-moi, j’ai à faire.
- Et tu te contentes de ça ? dit-il en se levant. Tu ne sais décidément pas ce que tu rates, ma pauvre fille. Petite garce !
- Ils disent tous ça, balaya-t-elle d’un revers de main. En attendant, chacun vient pour mon cul, mais personne n’y a accès. Croire que je suis un moulin est bien mal me connaître. C’est toi qui ne sais pas ce que tu rates. Maintenant, dégages, avant que je fasse venir Gilbert !
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