En rentrant chez moi, j’ai le cœur un peu gros. Je ne mange pas et je monte directement dans ma chambre pour me laisser dévorer par mes larmes. Et quand ça déborde, ça n’arrête plus.

-Ecris …

Cette voix sortit de nulle part me tire de ma rêverie. Je lève la tête et je vois un jeune homme que je connais bien. Il a des cheveux mi-long, et est habillé de vêtements entièrement noirs, tout abimés. Arold…

-Ecrire quoi ? je lui réponds sèchement.

Il va du côté de mon bureau et lit le début d’une feuille de papier que j’ai commencé à noircir :

-« Gloria in excelsis deo. Cette musique résonnait encore dans ma tête … »

-Les ailes du diable …

- Raconte-moi cette histoire.

Je ne suis qu’au début de cet écrit. Je ne lui lis pas, j’invente la suite. Quand j’ai terminé pour aujourd’hui, il me regarde dans les yeux en me disant que c’est magnifique.

-Et tu comptes me dire pourquoi tu pleures ?

Et comme je ne lui cache jamais rien, je lui dis que j’ai mal. Il me dit que ce n’est pas grave, que ça va s’arranger. Et il me caresse le visage. Sa main est froide. Alors que mes larmes commencent à sécher, ma porte s’ouvre sur mon petit frère.

-Tu parles toute seule maintenant ?

Oui et non. C’est seulement que je suis la seule à pouvoir voir Arold.