C’est sans doute l’une des meilleures soirées de l’année. J’apprécie cette ambiance presque surnaturelle où l’amour que l’on porte pour l’autre semble si présent qu’on pourrait presque le toucher.

Tous rassemblés dans l’église pour célébrer la première venue du Christ, je ne peux faire autrement que d’être heureuse, un grand sourire venant habiller mon visage. Je ne pense plus à rien si ce n’est à ce petit bébé Sauveur du monde. Je me suis toujours senti proche de l’Enfant Jésus, comme si j’étais sa mère. J’ai l’impression de l’aimer autant d’ailleurs. Noël, c’est donc l’une des fêtes que je préfère. Et je tends les bras vers mon Seigneur en bondissant de joie, en riant avec toute la foule de chrétiens en délire.

Ce soir, nous passons la soirée à la messe. J’aime beaucoup cette messe car pour une fois, il y a toute ma famille sauf mon père réunit sous le même toit. Mon père ne comprend pas et ne comprendra jamais mon plaisir de voir toute ma famille réunit devant les yeux du bon Dieu. Dieu est une idée qu’il ne peut concevoir. Aller à l’église, c’est comme perdre son temps pour rien. Or, je ne me suis jamais résolu à me dire qu’une fois que les hommes meurent, il n’y a rien derrière. Pour moi, il y a mieux encore derrière ce passage inconnu.

En rentrant à la maison quelques heures plus tard après avoir fait une fête un peu particulière, je m’assoie face à mon piano et caresse délicatement les touches noires et blanches pour enfiler les notes. Et après quelques semaines de préparation à cette grande fête, je chante de tout mon cœur la Gloire de Dieu, seule, dans ma chambre.