Pour l’occasion, nous sommes invités chez ma tante. La fête tourne au ralenti. Je ne m’entends pas très bien avec mes cousines, pourtant ma place est encore auprès d’elles. Les minutes semblent durer des heures jusqu’à ce qu’on nous propose enfin de jouer à la WII. Enfin, ils nous proposent quelque chose d’amusant à faire.

Et pourtant, une demi-heure plus tard, le jeu doit cesser. Ma cousine Stéphanie se met à crier :

-Oh mais … Je crois que j’ai fais pipi !

Situation comique vu son âge. Ma mère vérifie sur le sol et s’écrie :

-Mais non ! Tu as perdu les eaux !

J’attrape des frissons partout d’un seul coup. Un nouveau bébé va pointer le bout de son nez. J’envie chaque maman d’avoir des enfants, car elles sont indispensables à la vie de leur bébé. Un enfant remarque toujours la disparition de sa mère. Moi, personne ne remarquerait mon absence si je venais à partir, à mourir. En voyant ma cousine partir, j’ai besoin de m’isoler.

Je veux un bébé moi aussi. Je me promets de l’avoir dans quelques années. Je me promets d’être quelque de bien pour cet enfant. Je me promets de ne pas me laisser toute seule.

Je sors mon portable. 26 messages. Tous d’Alexandre. Je ne prends pas la peine de tous les ouvrir. Je l’appelle directement. Il décroche au bout de deux intonations. Il semble énerver.

-Enfin !

-Je suis désolée. Je sais ça fait plusieurs jours que j’aurais dû t’appeler mais je n’en avais pas le temps. J’ai besoin de parler là.

-Tu ne prêtes attention à moi que lorsque tu as besoin de moi, me reproche-t-il. Tu me dégoute à être égoïste comme ça.

Je ne trouve plus rien à dire si ce n’est que je suis désolée, plus mal que je ne l’étais. Nous raccrochons. Je me dis qu’il a dut se faire du souci et c’est pour ça qu’il m’a parlé si sèchement. Je lui trouve toujours des excuses, mais je sais que ça ne durera pas très longtemps. Bientôt, ce sera trop pour moi et je ne le supporterais plus.

Finalement je n’aurais pas dut appeler. J’aurais dut réfléchir à ce qu’il aurait pensé à ces 26 messages non répondu.

« T ou » « Ya qqn avc toi ? »

« Tfk ? » « Jsuis triste san toi »

« T avec ki ? » « Ton cor me manque »

« Rep »

Et, stupidement, je songeais que je pouvais tout rattraper grâce à la mocheté de mon corps répugnant. Etant donné que je n’ai pas vraiment de quoi lui acheter des cadeaux pour son noël, je décide de m’offrir à lui, de nouveau mais de manière inédite.

Ne profitant pas de la fête, je demande si je peux rentrer à la maison. Alors, ayant la maison à moi toute seule, j’en profite pour faire des photos de mon corps sous des angles que personne n’a jamais encore vu. Autant dire que je ne suis pas très inspiré. Mais je veux faire les choses de sorte qu’il n’ait rien à me reprocher, de sorte qu’il continue de m’aimer malgré tous mes défauts. Alors je me mets en sous vêtement et je mets mon bonnet de père noël pour rester dans cette ambiance de fête. Je prends quelques poses et je les lui envoie presque immédiatement, sans réfléchir davantage. Il ne tarde pas à me répondre :

« Encore + sexy … »

Pas la peine de me faire un dessin, j’ai compris. Je me mets entièrement nue sur les prochains clichés que je prends.

« Content ? »

« Oui mais ce serait mieux si tu étais là, avec moi ».

Moi aussi j’aimerais être auprès de lui. Auprès de l’ancien Alexandre. Celui qui se souciait de moi, du comment j’allais. C’est auprès de lui que je veux être. Pas auprès de celui qui me fait du mal, pas auprès de ce pervers qui prend du plaisir à m’observer.