En marche épisode trois…
BONNE ET BELLE ANNEE A TOUTES ET A TOUS!!!
Désolé de vous avoir quelque peu abandonné ces dernier temps, mais le temps me manque vraiment pour venir vous rendre visite. Quoi qu'il en soit, je ne vous oublie pas, et je vais essayer de reprendre une rythme régulier dans mes publications.
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- Mon Lou? Y’a quelque chose qui va pas?
- C’est rien t’inquiètes pas… Un petit coup de blues… Ça va passer…
- Ta nièce te manque?
- Ouais… Elle est tellement pleine de vie, tellement envahissante, pas du mauvais côté, tellement attachante, que pendant toute la semaine, j’ai pas pensé à tout ce que j’ai vécu, tout ce qui me rend triste et qui me pèse d’habitude.
- C’est sûr que t’as pas eu trop le temps de t’ennuyer… Je suis un peu jalouse d’ailleurs, tu t’es plus occupé d’elle que de moi pendant cette semaine…
- Désolé, mais elle est si craquante… Et puis… Je sais pas… Ça me fait envie…
- Tu remets ça sur le tapis… Je suis pas…
- Pas prête, pas sûre de toi… Je sais déjà tout ça… Je te met pas la pression, tu le sais, ça me travaille, ça me fait envie, mais on doit décider ça tous les deux… Ne te braque pas mon coeur, je suis pas sûr d'être à la hauteur moi non plus, d’avoir vraiment envie de mettre notre vie entre parenthèses pour élever un enfant… De toute façon, on a pas assez de place pour ça…
- Je sais tout ça… Je t’en veux pas, je comprends ton envie, surtout quand je te vois, avec Lili, t’as l’air de te sentir mieux quand elle est là, je suis heureuse que vous vous entendiez bien tous les deux, ça me fait plaisir. Pour ce qui est de la place, il faut vraiment qu’on prenne rendez-vous avec l’architecte, et qu’on lance le projet, si on se bouge, et que tout se passe bien, on peut commencer les travaux avant la fin de l’année, et être chez nous d’ici l’année prochaine.
- Merci ma puce, je sais que c’est difficile pour toi de m’entendre remettre le sujet sur le tapis constamment. Pour ce qui est de la maison, je te laisse t'occuper des rendez-vous, et je te suis, ce sera ta maison, tout ce que je te demande, c’est d’avoir un garage pour ma voiture et mon vélo, et une salle dédiée à la musique…
- Le contraire m'aurait étonnée…
Le lendemain nous retrouvons nos occupations professionnelles et sportives, les jours allongeants nous permettent de profiter des fins de journées pour reprendre une activité sportive plus intense sur nos vélos. J’avais réussi à la convertir aux joies du pédalage intensif sur route et nous passions des moments magnifiques tous les deux avec pour objectifs quelques ascensions de cols parmis les plus emblématiques de la région.
Côté boulot, tout roule pour nous, la fin de l’hiver et de la saison de ski avaient sonné la reprise d’une activité chargée pour l’atelier, avec un lot de pièces à fabriquer pour l'entretien des remontées mécaniques pour lequel je n’ai pas d’autre choix que de m’impliquer à fond. Pour Charlène, Amélie continuait de progresser vers la guérison, et ses autres patients ne lui posaient pas de problèmes ou difficultés notables, et Patrick était fier de sa fille.
Comme chaque année, nous reprenons aussi nos sorties en montagne, avec l’inauguration de la saison à Dormillouse, où nous étions devenus des habitués, et malgré nos visites régulières, chacune nous réserve son lot de découvertes et de nouveautés, nous avons varié ainsi le parcours prévu cette année, en zappant la partie des cascades pour nous rendre directement dans les alpages et découvrir deux magnifiques lacs d’altitude.
Nous sommes donc montés directement au hameau par le parking en fin de matinée, chargés de notre matériel de camping, pour prendre notre repas habituel, puis en revenant sur nos pas nous avons pris la direction du lac Palluel.
Les deux premiers kilomètres se font sous une épaisse forêt de sapins, qui nous abritent du soleil et de la chaleur du début d'après-midi, même si la saison n’est pas encore très avancée, là, elle est bien présente pour ce début de mois de juin.
Au fur et mesure que nous prenons de l’altitude sur un sentier en pente douce et régulière, l’ombre se fait de moins en moins présente, et nous sommes contents d’avoir pris le temps pour notre repas, laissant les heures les plus chaudes derrière nous. Nous débouchons, à la sortie de la forêt, sur un premier plateau, rejoignant les premier troupeaux qui paissent paisiblement au milieu du sentier surveillés de loin par deux patous et deux borders, qui viennent immédiatement montrer leur présence suspicieuse aux deux visiteurs étrangers que nous sommes.
L’obstacle contourné, nous continuons jusqu’aux "Cabanes de Palluel” qui servent de logement pour les bergers, que nous rencontrons assis sur deux rochers, surveillant leurs troupeaux et leurs chiens de loin.
- Bonjour les jeunes. Vous avez bien choisi votre jour.
- Bonjour messieurs. On a eu de la chance je crois…
- Et vous allez où comme ça?
- On fait le circuit des lacs, je lui fait découvrir le coin…
- C’est un peu tard pour finir le circuit d’ici ce soir, non?
- On a prévu de camper à Palluel ce soir.
- Vous serez pas dérangés par les voisins au moins… Si jamais ça tourne au vinaigre, on est là, n’hésitez pas.
- Merci, c’est gentil.
- Bonne route, les jeunes.
Nous connaissons suffisamment la montagne pour savoir que rien ne tournerait au vinaigre côté météo, pour le reste, nous sommes rassurés de savoir qu’ils ne sont pas très loin au cas où, j'apprécie cette sollicitude et cette entraide à chacune de ces rencontres. Nous avons donc repris tranquillement notre chemin, pour rejoindre notre étape du soir. Depuis que nous avons doublé le troupeau, la végétation a quasiment disparu, hormis les prairies rases, seules les pierres et autres rochers décorent le paysage quasiment lunaire à l'approche du lac, paysage qui ne nous laisse aucune possibilité d’établir notre bivouac à l'écart des éventuels visiteurs.
C’est ainsi que nous décidons, après un tour pour rien, de nous établir à proximité du sentier, sur une parcelle d’herbe, après l’avoir préalablement nettoyé de ses pierres. Comme à chaque fois, je suis de corvée pour monter la tente, et planter les piquets dans le sol caillouteux s'avère être une véritable épreuve de patience et de force, mais après plus d’une heure de lutte, j’arrive a quelque chose de correct.
Nous terminons d’installer notre campement, rangeons tout notre barda dans la tente et filons rejoindre la crête qui nous surplombe pour admirer d’un peu plus haut le paysage qui nous entoure et profiter du coucher de soleil.
- Alors, ça te plait?
- Comme d’habitude… T’as le don de connaître les plus beaux endroits de la région… Et on a la chance de pouvoir en profiter avant que les touristes arrivent.
- En fait je suis venue trois ou quatre fois ici, pas plus, mais on ne faisait que passer, mon père préférait manger au bord de l’autre lac. Ça nous faisait redescendre pendant les heures les plus chaudes de l'après-midi.
- J’aime profiter du calme qui règne ici, on est pas dérangé par les lumières non plus, je crois que je pourrais venir vivre ici quelques mois dans l’année avec un troupeau, deux ou trois chiens…
- Ed’io? Cosa faccio in questo periodo?
- Tu vieni con me. Avremo tempo per fare un sacco di sciocchezze…
- Ci pensi davvero!!!
- Et alors, on serait ici, seuls, tous les deux, entouré de moutons, tu voudrais qu’on fasse quoi d’autre pour passer le temps?
- Vu comme ça, c’est sûr… Bon on retourne à la tente avant qu’il fasse trop froid pour se laver…
- A vos ordres !
Nous avons retrouvé notre rituel: un bain dans le lac pour se laver de la transpiration de la journée, une bonne bière, assis dans l’eau et un repas sous les étoiles avant de terminer la journée par un peu de joie à fumer en contemplant la voûte céleste avant de nous glisser sous la tente pour un peu d’action.
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