Le stress et le soulagement…
- Mr Rivière, vous pouvez venir.
- Euh Mr Rivière c’est mon beau-père… Moi c’est Mr Gallo…
- Désolée…
- C’est pas bien grave… je commence a avoir l'habitude, comment vont- elles?
- Ça va aller mieux d’ici quelques minutes… Entrez la voir.
- Merci... Coucou ma belle. Comment tu te sens?
- Un peu mieux… T’as appelé mes parents?
- Oui ne t’inquiète pas, ta mère ne va pas tarder à arriver, elle s’angoisse un peu… Mais tout va bien se passer maintenant.
Je prends mon ton le plus rassurant, autant pour elle que pour moi.
- J’espère…
A l’arrivée de Caro, je peux enfin prendre un vrai moment de calme pour aller souffler à l'extérieur, fumer une cigarette, en laissant mère et fille discuter des événements à venir, pendant que je fais les cents pas à l'extérieur.
Peu avant mon retour, le rythme des contractions a commencé à augmenter assez rapidement, ce qui annonce l’arrivée prochaine de notre fille. La sage femme s’affaire sur le ventre proéminent de Charlène, et m’explique que ses massages on pour but d’essayer de décontracter les muscles, et d’aider Cécilia à trouver la bonne position pour entamer la déscente.
Mais rien n’y fait et les crampes reprennent à chaque contraction, entraînant des cris que j’ai de plus en plus de difficultés à supporter, tandis que Caro semble d’un calme à toute épreuve, elle murmure des conseils et des encouragements en italien à l’oreille de sa fille comme si de rien n’était.
Après deux heures de souffrance, le verdict tombe, notre fille s’épuise à vouloir passer en force, Charlène ne supporte plus la douleur et l’équipe médicale prend la décision de la transférer au bloc pour une césarienne en urgence.
Après un long discours au creux de son oreille, je me résous à la quitter à la porte du bloc, en larmes tous les deux, mais en se disant que, bientôt, cette nuit ne sera qu’un mauvais souvenir et que tenir Cécilia dans nos bras effacera toutes ces souffrances. Je rejoins ensuite Caro qui attend à l'extérieur, assise sur un banc.
- Rassourè toi Loulou, ça va bien sé passer.
- È quello che provo a dire a me stesso. Ma è difficile.
- Lo so bene. Per Max ho avuto gli stessi problemi e guarda, noi ci siamo ancora…
- Oh bene? Ma Charlene lo sa?
- Gliel'ho appena detto, così non si sarebbe preoccupata troppo.
- Quindi cercherò di preoccuparmi di meno.
- Sei stato fantastico stasera, un vero chef.
- Grazie mille.
Pris par la fraîcheur du jour qui pointe entre les sommets, nous nous installons dans la salle d’attente où nous discutons de tout et de rien pendant plus d’une heure, sursautant à chaque bruit de porte, puis je me décide à aller aux nouvelles, savoir si tout allait bien. Mais “les choses prennent plus de temps que prévu”, et personne ne veut me donner plus d’infos, faisant remonter mon niveau de stress.
Finalement après presque deux heures d’attente, nous entendons enfin les premiers cris de ma fille et une infirmière vient me chercher.
- Mr Gallo? Vous pouvez venir s’il vous plaît?
- Oui, j’arrive. Caro, je te tiens au courant.
Et je file rejoindre l’infirmière dans son bureau.
Tout va bien?
- Globalement, plus ou moins…
Je déteste ce genre de phrase…
- C'est-à-dire?
- Ça a été très compliqué, votre fille s’était emmêlée avec son cordon, il a fallu la placer sous oxygène un moment pour qu’elle récupère, mais maintenant tout est sous contrôle. Pour votre femme, elle a fait une hémorragie pendant la césarienne.
- Elles vont bien?
- Elles sont hors de danger, mais elles risquent de mettre quelques jours à se rétablir totalement, Mlle Rivière a perdu beaucoup de sang et on a dû la transfuser. Pour votre fille, je pense que d’ici quelques minutes vous pourrez la voir, heureusement qu’elle sont solides ces deux petites, elles ont eu de la chance.
- C’est vite dit…
- Vous avez bien réagi en contactant le SAMU dès les premières douleurs, la fin aurait pu être tragique pour toutes les deux dans le cas contraire. Si vous voulez, vous pouvez aller voir votre femme quelques minutes, mais, ne la brusquez pas, elle a besoin de beaucoup de repos. Après on ira s'occuper de votre fille.
- Merci beaucoup. Je vais rassurer sa maman et je reviens.
Je suis sorti quelques instants et je pense que ma tête doit parler pour moi, car Caro est arrivée en courant pour venir aux nouvelles. Je lui raconte rapidement ce qu’on vient de me dire, et c’est elle qui craque et fond en larmes.
- E finito, si riprenderanno, tra qualche giorno staranno bene.
- Tou es sour dé ça?
- Mais oui, elles sont entre de bonnes mains. Et puis on est là pour prendre soin d’elles.
- Ma tou es sour dé pouvoir?
- Mais oui… Attends-moi ici, je vais vite voir Charlène, j’ai besoin de la serrer contre moi, je vais m'occuper des premier soins de la petite avec les infirmières, et dès que je peux je reviens. Appelle Patrick, rassure le, dis lui que ses princesses vont bien.
- Ma, vous né nous avez pas dit comment ellé s’appèlé?
- …
Je rejoins immédiatement l’infirmière qui me tend une blouse, un masque et des surchaussures, puis m’accompagne auprès de Charlène qui semble dormir paisiblement.
- Coucou maman… Comment tu te sens?
- Coucou papa… Très fatiguée, vidée… Et toi?
- Rassuré de te voir, de te parler… Et fier de toi.
- Elle est où la petite?
- Aux soins, ne t’inquiète pas… Mais vous nous avez fait peur.
- Pourquoi?
- On t’a rien dit? Cécilia s’était copieusement emmêlée avec son cordon et toi t’as fait une hémorragie pendant la césarienne…
- Elle va bien au moins, elle est où? Je veux la voir!!!
- Chut… Calme toi, faut pas que tu t’agites. Elle va bien, je vais aller la voir, m’occuper d’elle. Toi, faut que tu te reposes, que tu récupères un peu. Je reviens avec elle dès qu’elle est prête.
- Traîne-pas…
- Repose toi un peu, ne stresse pas, on arrive… Je t’aime…
Lorsque je passe la porte de la nurserie, que je découvre cette petite chose qui s’agite sous la couveuse, mes larmes se mettent à couler, un tsunami de bonheur et de fierté me traverse, je reste en admiration devant la vitre n’osant plus bouger.
- Ah… Voilà le papa…
- …
- Vous tenez le coup?
- Maintenant que je les ai vues je me sens beaucoup mieux…
- Ça a été un peu mouvementé, mais maintenant tout est sous contrôle et on va avoir besoin de votre aide. Vous allez participer à ses premier soins et sa première toilette. Venez avec moi.
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