Vie de famille…
Nous sommes maintenant bien installés dans notre nouvelle maison, bien installés dans notre nouvelle vie, Cécilia grandit et nous émerveille un peu plus chaque jour par sa joie de vivre et sa personnalité, son sourire permanent est un bonheur, la voir jouer paisiblement dans son parc, ou sur son tapis nous laisse admiratifs. Quoi qu’il arrive, elle persiste dans son idée, sans jamais se mettre à hurler, ne laissant tomber que lorsqu’elle est sûre qu’elle ne réussira pas avec sa façon de faire, certainement l'experience de sa naissance...
Souvent nous la voyons poser son regard sur la photo où nous apparaissons avec Cécilia, posée sur le buffet du salon, et rester quelques secondes le regard fixe, comme si elle entrait en connexion avec sa tata. Alors nous nous regardons avec Charlène, en souriant simplement, le regard légèrement humide.
L’ hiver est doux, la neige n’a pas eu le courage de descendre jusque dans la vallée, ne se contentant que de quelques légères saupoudrées qui disparaissaient dans les heures suivantes, ce qui est un avantage pour nous. Charlène a ainsi pu reprendre une activité sportive, pas encore à la même intensité que ce qu’elle avait pu pratiquer avant sa grossesse, mais nous partons souvent, le weekend, pour quelques kilomètres, à un rythme peu soutenu, notre petit ange dans sa poussette semble apprécier ces sorties plus rythmées.
Installée dans sa coque, nous faisant face, elle arbore à chaque fois un sourire immense en nous regardant, puis après quelques centaines de mètres, finit par s’endormir, bercée par les secousses régulières de nos foulées.
Lorsque le temps ne nous permet pas ces balades en famille, nous nous rabattons vers notre salle de musique, où nous avons aménagé un coin, dans la chambre, pour que Cécilia puisse dormir si besoin, même si en général nous la laissons errer à son gré entre les instruments. Nous répétons parfois une après-midi entière, et si ce n’était notre petite gloutonne qui venait réclamer son repas, nous y passerions encore plus de temps, à partager les notes.
J'avais réussi à convaincre Charlène d’apprendre la guitare, et avec les souvenirs de mes propres cours, quelques heures de patience et beaucoup de travail de sa part, nous pouvons maintenant échanger nos partitions. Après quelques boucles de percussion enregistrées sur le looper ou jouées directement par l’un de nous, nous nous partageons rythmique et mélodie à la guitare, il m’arrive aussi de me contenter de jouer des percussions et de chanter pour la laisser gratter seule le tout sous le regard admiratif de notre princesse, qui pouvait rester plusieurs minutes assise en face de nous, le regard navigant de l’un à l'autre, envieuse de pouvoir venir traficoter nos instruments.
Nous avons également repris nos visites à la piscine au moins une fois par semaine, et même si nous avons délaissé le spa, passer ces moments dans l’eau avec notre fille, lui faire découvrir ces sensations, est pour nous un grand bonheur, et une séance de détente aussi efficace. Nous terminons généralement notre baignade par un moment de pause sur les matelas à bulles, histoire de calmer la petite puce et de créer un rituel de fin.
- Mon coeur…
- Mmmhhh….
- Vous êtes vraiment trop mignons tous les deux. C’est fou cette relation que vous avez, j’en suis presque jalouse.
- Jalouse?
- Ben oui, vous avez l’air tellement fusionnels tous les deux par moments, moi, j’arrive pas à ressentir cette connexion avec elle. C’est un peu frustrant.
- Pourtant, je fais rien de spécial, je la prends dans mes bras, et je lui parle, calmement, de tout de rien, je lui raconte ma journée, je lui parle de notre rencontre, de toi… Souvent je chante aussi.
- Je sais je vous entends…
- Et puis toi t’as encore les tétées pour partager des moments avec elle…
- Oui mais c’est pas pareil, en dehors de ces moments…
- Ça viendra avec le temps, tu verras, et puis vous passez toutes vos journées ensemble, c’est pas la même relation, mais t’en profite un max. De toute façon y’aura bien un jour où elle en aura marre de moi, quand elle commencera à me parler de ses mecs, que je vais les poursuivre en courant dans la rue, les harceler avec plein de questions pour voir si ils la méritent…
- Comme moi, des fois j’en ai marre de toi… Puis quand t’es pas là tu me manques… Je te vois bien les coller sur une chaise au milieu du garage, et leur faire passer un interrogatoire, pendant que ta fille viendra me voir pour se plaindre de toi.
- Je sens que je vais me régaler…
Nous éclatons de rire sous les regards surpris des quelques nageurs présents, et de notre petite puce qui commençait à s'endormir paisiblement dans mes bras.
Tiens, prend ta fille un moment, installe-toi à ma place et essaye de la bercer légèrement. On va voir.
- Merci…
Je profite de ces quelques minutes pour faire une dizaine longueurs dans le bassin mitoyen, histoire de me dégourdir les muscles, puis lorsque je les retrouve, Cecilia dort paisiblement dans les bras de sa mère, la tête posée au creux de son épaule, et un magnifique sourire illumine le visage de Charlène.
- Tu vois… Tu y arrives aussi bien que moi.
- Ouais. Merci de m’aider.
- C’est rien, faut juste que tu comprennes enfin que t’es vraiment une super maman. Je te vois tous les jours t’occuper d’elle, jouer avec elle, t’es géniale ma chérie.
- Et t’es jaloux?
- Euh… Non!!! Quand je te vois en ce moment, c’est pas à ce genre de jeux que j’aspire…
- Toi t’en rates pas une, mais ça fait plaisir à entendre.
Depuis la naissance de Cécilia, je savais que Charlène était un peu complexée par son corps, les quelques kilos en plus n’avaient pas fait long feu avec la reprise du sport, mais ils avaient laissé quelques traces, qu’elle trouvait disgracieuses mais auxquelles je trouvais, pour ma part, un certain charme, elles lui donnaient des airs de femme mure que j’appréciais de plus en plus.
Après cette séance des plus apaisante, nous retrouvons notre nid douillet, pour terminer notre soirée en amoureux, installés confortablement sur notre terrasse, où la chaleur du braséro n’est pas de trop, pour admirer le paysage et profiter du calme autour d’une bonne pizza.
- Merci mon amour…
- Merci de quoi?
- D'être là, de me rassurer quand je flanche un peu. Comme toute à l’heure à la piscine.
- T’as pas à me remercier pour ça, c’est normal de se soutenir, de s’aider. Ça me fait plaisir aussi, de me sentir utile pour toi. On est là pour être heureux, tous les trois.
- Je sais, mais c’est difficile parfois… Je veux dire, depuis la naissance, j’ai pas l’impression d'être toujours à la hauteur, même si je sais que c’est faux, et tu es là pour me rassurer, ça me fait du bien.
- T’es au top avec la petite, n’aie aucun doute là dessus.
- Je parlais pas de Cilia là, mais de toi, de nous deux…
- Est-ce que je te donne l’impression d'être malheureux? De manquer de quelque chose?
- Pas vraiment. Mais avec toi, je préfère pas me fier trop aux apparences.
- Pourtant tu me connais suffisamment. Je t’ai jamais rien caché, si quelque chose ne va pas, je sais qu’on peut en discuter calmement. Je te trouve vraiment belle ma puce, et désirable, et ce sont pas quelques vergetures ou quelques kilos en trop qui vont changer mon regard sur toi, bien au contraire.
- Tu trouves ça sexy?
- Disons que ça me dérange pas, ça te donne une certaine maturité qui n’est pas pour me déplaire. Et puis j’en connais la cause…
- T’es vraiment un amour, je suis pas encore à l'aise avec ça, avec tous les changements de mon corps.
- On va devoir s’en occuper immédiatement alors…
Après l’avoir accompagnée jusque dans notre chambre, j’ai pris le temps de parcourir chacune des zones marquées par les changements les plus importants, du bout des doigts, du bout des lèvres, encouragé par ses soupirs et ses sourires et, après avoir profité des ses caresses et de ses baisers, nous avons laissé se consumer le feu qui brûlait en nous.
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