Épître I : Avènement
Cher lecteur,
Les saisons s’égrainèrent – perles dans le collier du temps, chacune rythmée par l’écho des préparatifs qui accompagnaient l’approche des triplés. Dans les salles feutrées du Palais, le couple royal se laissait bercer par les murmures des éthers, discutant de l’avenir qui se dessinait, évoquant les responsabilités à endosser et les sagesses à enseigner.
Au cœur de l’éternité, un jour particulier se leva, marqué par la plumaison d’Ève, lors de l’équinoxe cosmique. Les étoiles s’alignèrent, tandis que l’obscurité et la lumière se fondirent dans une danse céleste.
Abel, le premier-né, émanation de confiance et de piété, irradiait d’une délicatesse aussi précieuse que les pétales d’une fleur rare. Sa destinée se tissait en tant que gardien des valeurs de compassion au sein du Paradis.
Caïn, puîné, imprégné de l’écho guerrier des archanges, était la manifestation d’une force puissante et tumultueuse.
Quant au troisième, Dieu, une aura néfaste l’enrobait, une substance occulte ruisselait dans ses veines. Pour tous, il restait l’énigme centrale de cette plumaison.
Les éons se succédèrent... Les triplés, malgré leurs différences, cultivaient un lien solide, tramé dans les méandres de leur existence éternelle. En grandissant, ils s’éloignèrent, mais le Jardin d’Éden demeurait un sanctuaire où ils partageaient leurs rêves et aspirations, au mépris de la jalousie qu’ils nourrissaient les uns envers les autres. Surtout Dieu, dont la nature ténébreuse en avait fait un paria royal.
Les complaintes du destin résonnent, cher lecteur, et, dans l’obscurité des augures, se dessinent les contours d’une histoire entrelacée. La Triade, portait les promesses et les discords du Premier Royaume. Et, il s’avère que l’un est le champion du Fondateur. Que ton esprit s’égare dans ces méandres temporels, cherchant à dénouer les fils de leurs avenirs.
Avec toute la gravité qui me caractérise,
Le scribe de l’Obscur
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