Épitre VI : Orgueil & Damnation !
Cher lecteur,
Je me retrouve contraint de t’adresser ces mots exaspérés, car je suis las de cette histoire qui se déroule dans les entrailles de ce prétentieux Palais Boréal. La quiétude solennel qui y règne n’est qu’une façade a l’instar de ces Sept soi-disant sages. Leur présence autour de Dieu se tenant là tel des imbéciles respectueux est plus agaçante qu’inspirante.
Figure-toi que cette réunion pompeuse vise à s’emparer de l’essence spirituelle de la Terre afin de contrer l’influence grandissante de Lucifer. Et voilà que le Tout-Puissant, dans son ineffable douleur, se met à se tordre de souffrance. Quelle vision pitoyable ! Les anges se précipitent alors pour l’éventer horrifié de constater qu’ils éprouvait une douleur, chose que seul Ève avait expérimentée, comme s’ils pouvaient réellement le sauver de sa propre détresse, du à la déchéance des Xandriens
Finalement, Dieu reprit connaissance et les congédia tous, à l’exception du prétentieux Michael, bien sûr. Après avoir été glorifié puis tourmenté par cette même glorification que les Xandriens ne filtraient plus, le divin a besoin de se recueillir. Et devine quelle tâche importante il confie à notre cher Archange ? Récupérer le volume trois des écrits de Yahvé, oui, rien que ça ! Autrement dit, il lui donne une mission de routine, Est -il incapable de se servir de ses deux ailes… Je m’interroge grandement sur son impotence.
Et là, le comble de l’exaspération ! Il révèle à son oncle qu’il a autrefois établi un contact avec un certain Abraham, un simple mortel, pour en faire son prophète. Maintenant, il envoie son fidèle Michael vérifier si la descendance de ce gus suit toujours la bonne voie. Quelle beauté d’âme ! Voilà notre archange, déguisé en humain, qui doit jouer les espions pour le Tout-Puissant. Rien que d’y penser, cela me donne envie de vomir.
Michael, dans toute sa dévotion stupide, accepte cette mission. Son cœur, empli de foi aveugle, bat au rythme de sa détermination inébranlable. Franchement, à quel point peut-on être crédule ? Il part donc vers Sodome, cette cité dépravée où les sept péchés règnent en maîtres. Une belle compagnie pour notre grand Archange, n’est-ce pas ?
Il se fond parmi le peuple corrompu, se donnant l’air d’un simple voyageur. Il observe leurs vices, leur mépris des vertus divines, J’ai du mal à croire qu’il ne les connaissait pas déjà par cœur. Mais bon, il y a quand même quelques âmes perdues qui semblent chercher la rédemption. Et bien sûr, Michael s’approche d’eux avec ses paroles d’encouragement et de sagesse. Le pauvre ses discours n'allaient pas changer quoi que ce soit.
Puis, apparemment, il entend des rumeurs venant d’une ville voisine, Gomorrhe. Les habitants de là-bas sont sur le point de succomber aux mêmes vices que ceux de Sodome, et ils s’apprêtent à rendre hommage à Lucifer. Oh, quelle surprise ! Michael appréhende l’urgence de la situation et décide de s’y rendre immédiatement. Mais, nous savons d’avance de quelle manière cela va se terminer. L’Oncle va encore jouer les héros, semant les graines de sa vérité, mais s’égosillant en vain, il fila cafter à son souverain.
Pardonne-moi de te le dire aussi crûment, mais tout cela me paraît d’un ennui mortel. Ce récit, rempli de dévotion aveugle et de prétention divine, ne m’inspire que l’exaspération la plus profonde. Comment peut-on s’intéresser à de telles divagations ? C’est au-delà de ma compréhension.
Je te laisse donc, mon bon ami, avec le fardeau de poursuivre cette histoire insipide et naïve. J’espère sincèrement que tu trouveras plus de plaisir à la lire que moi à la raconter. Mais je n’y crois guère.
Avec tout mon dédain,
Le scribe de L’Obscur.
Annotations
Versions