Chapitre 18 : Découverte et Métamorphose
À l’aube factice, les rayons virtuels teintaient d’or les voilages translucides de la chambre. Les amants s’enlaçaient dans les draps soyeux, vibrant à l’unisson dans l’étreinte éternelle de l’amour. Leurs lèvres fusionnaient dans un baiser ardent, tandis que leurs doigts se nouaient. Ëlara se détacha doucement de son partenaire, son corps glissant. Elle tourna légèrement la tête. Caïn gisait sur le lit, admirant sa perfection – perdue dans ses pensées.
— Ne trouves-tu pas étrange notre présence en ces lieux ? demanda-t-elle, mêlant fascination et méfiance.
Etendu sur le côté, il replia une jambe, adoptant presque en position de lotus.
— Et cet Enlil, commença-t-il, son charisme est impressionnant. Mais je le sens fourbe.
— Nous devons rester vigilants. Cela dit, il n’a pas manifesté d’hostilité ! Et nous sommes dans le domaine de la Créatrice, cela a une importance cruciale !
— Tu as raison. Malgré mes soupçons, cet endroit exerce sur moi une attraction irrésistible. Tant de découvertes à faire, tant de pouvoirs à explorer.
— Gardons à l’esprit que nous sommes en train de naviguer en territoire inconnu.
Leur conversation, empreinte d’inquiétudes et d’incertitudes, planait, se mêlant au halo artificiel qui inondait la pièce. À ce moment, la faim se fit sentir, provoquant les gargouillements d’Ëlara. Un sourire malicieux l’embellit tandis qu’elle caressait la joue de son amant. Sensible à son appétit, ce dernier se mit à la recherche de quoi la rassasier.
— Rejoins-moi.
Elle se leva précipitamment, attirée par les fragrances flottant dans l’air. Son compagnon était devant un buffet, paré d’une splendeur enchanteresse. Une carafe d’ambroisie reposait sur une table, escortée de deux verres en Karistal. Leurs délices débutèrent par les « Œufs bénis », révélant un mélange subtil d’herbes fraîches, procurant une béatitude gustative.
Ils poursuivirent leur dégustation avec les « Croissants Divins », qu’ils trempèrent dans un bol de jus de mangue, rehaussant les couches dorées et feuilletées d’une touche acidulée. Puis les « Crêpes célestes », moelleuses, nappées d’un sirop d’érable et saupoudré de neige. L’harmonie parfaite entre ces galettes et le nectar créait une symphonie de saveurs exquises. Entre les plats, le vin de myrtille apportait une note vivifiante, nettoyant leur palais pour jouir de chaque mets. Enfin, ils se repurent des fines tranches de saumon fumé, accompagné d’une gorgée qui amplifiait le délicat parfum du poisson.
Un éclat de joie lui échappa alors qu’elle se délectait avec gourmandise, s’enivrant de ces découvertes culinaires. Jamais ils n’auraient pu imaginer une telle opulence. On toqua à la porte. À leur grande surprise, Lyana et Enlil se tenaient là.
— Bonjour ! Ëlara, que dirais-tu de partager un thé entre femmes ?
— Oh, merci beaucoup, Majesté. C’est très aimable de votre part !
Pendant ce temps, Enlil se tourna vers Caïn avec sympathie :
— Et toi, un combat amical te plairait-il ?
— Un entraînement ? Pourquoi pas !
Alors que les messieurs sortaient, Lyana remarqua l’intérêt de Dame Nature pour sa tenue. Voyant là une opportunité de créer un lien, elle la guida devant l’immense reflet qui tapissait tout un pan de la chambre, l’invitant à y imprégner son mana. Sans tergiverser, Ëlara s’exécuta. L’enchanteresse en profita pour plonger discretement dans l’essence de sa protégée, absorbant sa puissance sans la moindre réserve afin de l’évaluer. Bientôt, la silhouette de la conviée se retrouva projetée dans un environnement complètement différent du sien. Sa copie s’exclama en découvrant son allure :
— Salut, ma chérie ! Ah oui, je vois le problème ! Tu as bien fait de m’invoquer, ma belle !
— Je te présente Hystina, une intelligence Magificielle spécialiste de la mode, précisa Lyana.
— Pardonnez-moi, Majesté, mais je ne comprends pas !
— Pas de cérémonials entre nous ! Cette forme de vie pensante est la création de Warren.
Deux confortables fauteuils se déplacèrent jusqu’à elles.
— Installe-toi et observe le spectacle.
“Crazy in love’ de Beyoncé résonna. La doublure holomagique se lança dans un quick-change étonnant – passant d’une robe de soirée à un tailleur-pantalon, de talons à des baskets, de collier à des boucles d’oreilles, du rose au vert, du bleu au jaune. Confusion et émerveillement se mêlaient chez Dame Nature qui tentait de saisir ce qu’elle voyait.
Ëlara demeura stupéfaite, incrédule, jusqu’à ce qu’une sublime abaya corail aux finitions raffinées habilla son image. Décelant son intérêt, Hystina s’attaqua à la coiffure et opta pour une profusion de tresses blanchâtres, cascadant aux pieds, ainsi qu’une parure en or se mariant parfaitement avec sa peau d’ébène.
— C’est à la fois surprenant et enchanteur.
— Tu as raison. Place-toi dos au miroir.
Intriguée, Ëlara suivit les indications. Elle ferma les paupières puis se laissa envelopper par la fééerie qui l’entourait. Une légère sensation de picotement la parcourut tandis que l’art de L’IM prenait effet. À présent métamorphosée, Dame nature fit face à son reflet.
— Regarde-toi ! s’exclama Hystina. Ce discret maquillage met en valeur ta sophistication innée, et tes tresses ajoutent une touche de modernité à ton allure.
— Lyana, c’est incroyable !
— Je suis ravie que cela te plaise. Tu es resplendissante et je suis certaine que la Créatrice sera impressionnée.
— Ce fut un plaisir de travailler sur cette transformation. Je dois vous abandonner, mon crush m’attend ! Et n’oubliez pas : « Bien que les apparences puissent être trompeuses, elles restent primordiales ». Et comme d’habitude, j’envoie la facture aux intendants.
Le miroir redevint inerte, reflétant à nouveau la pièce telle qu’elle fut.
— Maintenant que tu es à couper le souffle, allons boire ce thé.
Elles quittèrent la chambre, Ëlara arborant sa tenue avec fierté.
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